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Angola: Le président souhaite “réguler” l'accès aux réseaux sociaux

Catégories: Angola, Censure, Droits humains, Liberté d'expression, Médias citoyens, Politique

José Eduardo dos Santos, Presidente de Angola. Foto: CC-BY-2.0

José Eduardo dos Santos, Président de l'Angola. Photo: Gobierno de Chile [1] | CC-BY-2.0 [2]

Le Président de l'Angola, José Eduardo dos Santos (JES), a soutenu, lors de son discours de Nouvel An, l'instauration d'une loi pour réguler les réseaux sociaux mais selon le portail MakaAngola, géré par le journaliste Rafael Marques de Morais [3], JES veut “controler [4]” ce qui est publié sur les réseaux sociaux dans son pays. Il se sentirait “injurié et humilié”, cite le portail:

No seu discurso de fim de ano, o presidente José Eduardo dos Santos reiterou a vontade de, em 2016, estender a sua ditadura, por via aparentemente legal, às redes sociais, onde se sente injuriado e humilhado. Esse é um dos seus grandes projectos para o novo ano. Quanto à fome que assola as populações do Cunene e arredores, bem como outros males gravosos que afectam o povo angolano, o presidente está-se nas tintas.

Dans son discours de fin d'année, le président José Eduardo dos Santos a renouvelé le désir d'étendre sa dictature, en 2016, et par des voies apparemment légales, aux réseaux sociaux, où il se sent insulté et humilié. Il s'agit de l'un de ses grands projet pour la nouvelle année. Quant à la famine qui ravage les populations du Cunene et des environs, tout comme les autres calamités qui affectent le peuple angolais, le président s'en désintéresse complètement.

L'auteur du même article souligne que le gouvernement angolais contrôle les principaux organes de communications sociales publics comme le Journal d'Angola, la Télévision Publique d'Angola (TPA) et la Radio Nationale d'Angola (RNA) et que, dès 2011, le président montrait déjà des prétentions à contrôler l'internet:

(…) Nessa altura, o presidente remeteu à Assembleia Nacional, para aprovação, a proposta de Lei de Combate à Criminalidade no Domínio das TIC e dos Serviços da Sociedade de Informação.

(…) A ce stade, le président a déposé pour approbation, à l'Assemblée Nationale, la proposition de Loi visant à combattre la criminalité dans le domaine des TIC et des services de la société de l'information.

Redoutant les effets du printemps arabe:

No mesmo período, o presidente proferiu um discurso contra as redes sociais, o último reduto que tem escapado ao controlo do seu regime. Fê-lo também para prevenir-se dos possíveis efeitos da Primavera Árabe em Angola. Este movimento popular, bastante promovido nas redes sociais, derrubou ditadores instalados no poder há mais de 20 anos no Norte de África, nomeadamente na Tunísia e no Egipto. Somando 36 anos na presidência da República de Angola, José Eduardo dos Santos é um dos mais antigos ditadores no mundo ainda agarrados ao poder.

Le président a, dans le même temps, proféré un discours contre les réseaux sociaux, dernier réduit qui échappe encore au contrôle de son régime. Le but est aussi de devancer les possibles effets du printemps arabe en Angola. Ce mouvement populaire, très en vogue sur les réseaux sociaux, a déjà fait tomber de nombreux dictateurs installés au pouvoir depuis plus de 20 ans, dans le Nord de l'Afrique, tels que la Tunisie et l’Égypte. Après 36 ans à la présidence de la République d'Angola, José Eduardo dos Santos est l'un des plus ancien dictateur encore accroché au pouvoir.

L'annonce du président a soulevé une vague de protestations sur les réseaux sociaux dont Facebook [5]:

Man Zé perdeu juízo! A Facebook não é a sua TPA, RNA, ANGOP e nem o seu JORNAL DE ANGOLA…. Vais rir nós aqui na Facebook temos liberdade de expressão! Ouviu bem idiota!

Man Zé (NdT: surnom du président, “Man” pouvant être assimilé à “frère”, et “Zé” étant le diminutif de “José”) a perdu la tête! Facebook n'est pas son TPA, RNA, ANGOP ni son JOURNAL D'ANGOLA…. Tu vas rire, sur Facebook, on a la liberté d'expression! t'as bien entendu abruti!

Ernesto Rodrigues commente [6]:

O maior assassino de toda a África.
Este JES com [a] sua fortuna, considerada pela Revista FORBES, como um dos homens mais ricos do mundo, tudo as custas de muito roubo do povo angolano, este faz de uma nação, como que sua fosse.
É óbvio que merece uma condenação pelos crimes cometidos e só o TRIBUNAL INTERNATIONAL DE HAYA [Haia] para o fazer e punir antes que morra esse malandro ordinário que é sem duvida o energúmeno do JES.

Le plus grand assassin de toute l'Afrique.
Ce JES que le magazine Forbes classe parmi les plus riches du monde, et sa fortune amassée sur le dos du peuple angolais, fait comme si la nation lui appartenait.
Il est clair qu'il mérite une condamnation pour les crimes qu'il a commis et le TRIBUNAL INTERNATIONAL DE LA HAYE est le seul à pouvoir le faire et à punir avant qu'il ne meure, le minable escroc qu'est, sans aucun doute, cet énergumène de JES.

Eddy Nicolai lui répond [7]:

Olha, vão se lixar os que criticam e falam atoa! Querem que o país mude? Então mudem vocês mesmos! Porque não importa quem for o presidente desse país, se o vosso comportamento continuar atrasado, o país vai continuar na merda. Falei

Écoutez, allez tous vous faire foutre, ceux qui critiquent et disent n'importe quoi! Vous voulez que le pays change? Alors changez d'abord vous-même! Parce que quel que soit le président de ce pays, si votre comportement continue à être un comportement d'arriérés, le pays restera dans la même merde. Voilà

Interdiction de partager

O Presidente e as Redes Sociais. Captura de tela por MakaAngola

Le Président et les réseaux sociaux. Capture d'écran de MakaAngola [8]

La motion soutenue par le président prévoit l'interdiction du partage d'enregistrements, de films ou de photographies d'autres personnes sans leurs consentements, même s'ils sont obtenus avec l'autorisation [des personnes concernées]. Les peines encourues étant de deux à huit ans d'emprisonnement. Selon l'activiste des droits de l'homme et journaliste angolais, Rafael Marques de Morais, “cette proposition de loi est étrange” parce que:

Da sua leitura resulta que, se transmitirmos via Facebook uma fotografia do presidente sem o seu consentimento, podemos ir presos. Estará mal redigido, ou o regime prepara-se para instaurar uma censura absurda, de cariz norte-coreano, na esfera digital? Também a submissão obrigatória a queixa pode querer salvaguardar o facto de os queixosos serem sempre a família presidencial, o PGR e outras figuras do regime que se sintam acossadas pelas redes sociais.

De sa lecture, il résulte que, si l'on transmet via Facebook, une photo du président sans son consentement, on peut être arrêté. Serait-elle mal rédigée ou bien le régime se prépare-t-il a instaurer une censure absurde dans la sphère digitale, et dans le plus pur style nord-coréen? L’assujettissement obligatoire à la plainte, peut aussi vouloir couvrir le fait que les plaignants proviennent toujours de la famille présidentielle, le PGR (Portail du Gouvernement de la République) et autres figures du régime qui se sentent harcelés par les réseaux sociaux.

La Centrale 7311, groupe de débats et de défense des droits de l'homme en Angola, conteste les intentions présidentielles et les compare à un “plan de censure d'Internet présenté par la famille Dos Santos [9]“.

La contestation en ligne pourrait être suivi de manifestations de rues. La réalisation d'une marche pacifique est d'ailleurs prévue même si l'on craint l'habituelle réaction violente [10] de la police:

Qualquer manifestação feita pelo povo seja ela de qualquer tipo, o governo considera ameaça. (…) Tivemos vários episódios do género. Quantas manifestações [pacíficas] foram feitas e que resultou em [prisões], feridos etc? A situação das mães e esposas dos [arguidos] [15+2] ou seja 17, que suas famílias levaram surra e mandaram cães neles! (…) E Quando reclamavam pelos direitos, lhe receberam o lugar para dar a uma só pessoa, tal de general, na tentativa de se defenderem, mandaram pra lá 40 patrulheiros equipados e motoqueiros. Destruíram tendas, idosas e algumas Jovens [foram] agredidas. [Detiveram] um jovem que à muito luta as injustiças. Talvez só um dos subúrbios de Angola, lá bem nos fundos onde nem rádio nem tv nem luz, ou seja qualquer meio chega. É, me mostre ser inocente das atrocidades que o nosso governo é capaz de cometer por uma simples manifestação. Agora se for da cidade ou seja de um meio social já informado, este ou é [Cego] ou se faz de [cego]. Agora digo: Nós só vamos até ao palácio ou ao largo da independência em manifestação, se realmente o PR, proibir o uso de internet no país ou nos jovens.

Toute manifestation du peuple, sous n'importe quelle forme que ce soit, est considéré par le gouvernement comme une menace. (…) Il y a déjà eu plusieurs épisodes de ce genre. Combien de manifestations (pacifiques) se sont terminées par des [arrestations], blessés etc? La situation des mères et des épouses des [inculpés] [15+2] 17 en tout, dont les familles ont été rossées ou victime des chiens! (…) Et quand ils ont revendiqué leurs droits, ils leur ont envoyé 40 patrouilleurs et des motards. Ils ont détruits des tentes, brutalisé des personnes âgées et des jeunes [ont été] agressés. [Ils ont arrêté] un jeune qui luttait depuis longtemps contre les injustices. Peut-être seulement dans une banlieue d'Angola, là-bas dans les fin-fonds où n'arrive ni radio, ni télé, ni électricité, où aucun autre moyen de communication. Voilà de quelles atrocités notre gouvernement est capable de commettre juste pour une simple manifestation. Maintenant si on est de la ville ou d'un milieu social bien informé, et que l'on ne voit rien, alors on est soit [Aveugle] ou on joue les [aveugles]. Alors aujourd'hui je l'affirme: nous irons manifester jusque devant le palais présidentiel ou la place de l'Indépendance, si vraiment le PR (Président de la République), interdit l'utilisation d'internet aux jeunes ou dans le pays.