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La tension monte en Ouganda à l'approche des élections

Catégories: Afrique Sub-Saharienne, Ouganda, Droits humains, Élections, Médias citoyens, Politique
Une capture d'écran de la vidéo YouTube montrant des policiers arrêtant une responsable de l'opposition. Elle a été déshabillée. Les ougandais s'attendent à voir plus de brutalités policières liées aux élections.

Une capture d'écran de la vidéo YouTube montrant des policiers arrêtant une responsable de l'opposition. Elle a été déshabillée. Les Ougandais s'attendent à voir plus de brutalités policières liées aux élections.

La tension monte en Ouganda en vue des élections présidentielles du 18 février 2016, qui s'annoncent très serrées [1] [fr], deux des principaux candidats étant d'anciens alliés du président sortant Yoweri Museveni  [2][fr], le Dr [3]  [3]Kizza Besigye [3] et M. Amama Mbabazi [4] [fr]. Le Président Museveni cherche à prolonger sa présidence qui a déjà duré plus de 30 ans, avec un cinquième mandat.

Durant le compte à rebours vers le jour du scrutin, les craintes des [5]arrestations arbitraires  [6][fr] par le gouvernement et les violences post-électorales circulent à la fois sur les médias sociaux et les médias traditionnels.

Il y a tout lieu pour les Ougandais de s'inquiéter. Les politiciens de l'opposition, y compris M. Kizza Besigye [7] [fr], qui a été accusé par la police de mettre en danger l'ordre public, et M. Amama Mbabazi [7] [fr] ont été arrêtés [8] [fr] puis relâchés en 2015 [9] [fr]. Le Général David Sejusa, opposant au Président Museveni a été arrêté  [10][fr] le mois dernier et détenu à la prison de haute sécurité Luzira. Il est accusé d'avoir été absent sans permission de l'armée et de participer à la politique. Il comparaîtra le 9 février.

L'année dernière, le gouvernement  dit avoir  formé 11 millions de volontaires (Ndr, chiffre invérifiable et qui concernerait donc un habitant sur trois) “empêcheurs de crime”. Il s'agit de civils recrutés par la police – dont certains militants comparables aux Interahamwe [11] [fr], une organisation paramilitaire hutu du Rwanda, formée juste avant le génocide.

Malgré un appel [12] [fr] d'Amnesty International, Human Rights Watch, Human Rights Network Uganda,de l'association Chapitre quatre Ouganda et la Fondation pour Human Rights Initiative de suspendre les empêcheurs de crime ‘partisans’, le gouvernement et la police ougandais ont opposé un refus catégorique:

CITATION: Nous n'arrêterons pas de recruter les empêcheurs de crime. Vous pouvez vous pendre, si vous ignorez leur importance KALE-

Les déclarations de hauts responsables gouvernementaux au cours du mois passé ont provoqué des frissons parmi les Ougandais. Par exemple, le directeur exécutif du Centre des médias, qui est chargé de la publication des communiqués de presse et autres informations officielles des ministères et des services gouvernementaux, M. Ofwono Opondo, a mis en garde les membres des missions diplomatiques dans une déclaration officielle [15] contre l'ingérence dans la politique intérieure du pays.

Mme Justine Lumumba Kasule, Secrétaire général du parti au pouvoir, le Mouvement de résistance nationale, a choqué la nation quand elle a dit  [16]que les enfants qui ont l'intention de créer le chaos risquent de ne pas être épargnés par la violence du gouvernement:

Aussi longtemps que le président Museveni, le combattant en chef, est toujours assis sur le trône, quelque soit ce qu'ils prévoient, dites leur que le gouvernement du NRM ne s'en ira pas ! N'envoyez pas vos enfants pour semer le chaos à Kampala et causer la confusion lors des élections, perturber la paix dans le pays, le gouvernement s'occupera de vous …. vous serez fusillés.

Le journal Daily Monitor a rapporté que [17] le commissaire adjoint  de zone, M. Erick Ssakwa, a averti que ceux qu'on trouverait entrain de perturber les élections du 18 février dans le district de Jinja seront abattus.

Le site d'informations Chimpreports a rapporté que le sous-commissaire de la police de Mbarara Jaffar Magyezi a averti [18] que même les animaux pourraient être ciblés:

Magyezi a également dit que la police ne permettrait pas la présence d'animaux tels que les chèvres peintes aux couleurs d'un parti, notant que cela violerait les droits des animaux.

Une déclaration qui a fait ironiser Mme Winnie Byanyima, l'épouse du candidat de l'opposition Kizza Besigye:

“Police will not permit presents of goats painted in party colors,this violates the rights of animals.”- haha! M'ra! http://ln.is/www.chimpreports.com/YBGXB  [20]

“La police ne permettra pas la présence de chèvres aux couleurs d'un parti, cela violerait les droits des animaux.” – Haha! M'ra!

Can you recall when police protected the rights of animals? Ever? Why can't I dress my goat in a blue (or yellow) coat? Lol! #UgandaDecides [21]

Pouvez-vous vous rappeler quand la police a protégé les droits des animaux? Jamais? Pourquoi ne puis-je pas habiller ma chèvre d'un manteau bleu (ou jaune)? Lol!

En réponse aux craintes et aux menaces, les Ougandais ont recours à Twitter pour organiser des campagnes pour des élections pacifiques en utilisant le hashtag #IpledgePeaceUg [22].

Regardez qui s'est joint à nous @usmissionuganda [24]@CinderellaAnena [25]@morningatntv [26]#UgandaDecide [21]s

Rejoignez la campagne pour la paix en Ouganda, avant et après les élections