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Le blogueur et militant éthiopien Zelalem Workagegnehu condamné à cinq ans de prison

Catégories: Afrique Sub-Saharienne, Ethiopie, Droits humains, Médias citoyens, Advox
Portrait robot de M. Zelalem Workagegnehu à partir d'une photo, par Melody Sundberg. Image utilisée avec la permission.

Portrait d'après photo de Zelalem Workagegnehu, par Melody Sundberg. Image utilisée avec permission.

Après un long procès dominé par les controverses, la Haute cour fédérale éthiopienne a condamné [1] le jeune blogueur et militant Zelalem Workagegnehu  [2]à cinq ans et quatre mois de prison.

Zelalem est un défenseur des droits de l’ homme et chercheur qui contribuait régulièrement au site de la diaspora DeBirhan [3].

On s'attend à ce qu'il fasse appel de la décision. Actuellement, Zelalem est détenu à la prison Kilinto,  à Addis Abeba, la capitale. Cependant, sa famille et ses amis craignent qu'il soit transféré à la prison de Ziway, à quelque 160 kilomètres au sud de la capitale éthiopienne.

Zolaman

Le 15 avril, la Haute cour fédérale éthiopienne a acquitté [4] deux des coaccusés de Zelalem, Yoantan Wolde et Bahiru Degu, qui ont passé plus de 600 jours en prison pour des accusations de terrorisme que les observateurs jugent politiquement motivées.

Zelalem Workagenehu [2], cependant, a été reconnu coupable de «soutien au terrorisme» pour un prétendu lien avec le mouvement Ginbot 7 [5], un parti politique luttant pour la démocratie, fondé par le professeur Berhanu Nega [6] et étiqueté comme une «organisation terroriste» par le gouvernement éthiopien en 2010.

Il a été accusé de complot en vue de renverser le gouvernement (il a contribué à faciliter un cours sur la sécurité numérique) et de diffusion de fausses informations (il écrit régulièrement pour les sites web de la diaspora, qui restent l'une des véritables sources d'informations fiables concernant l'Ethiopie).

Le juge aurait dit qu'il était coupable de recruter des membres pour déclencher une révolution  en Ethiopie semblable à celles des printemps arabes et de coopérer à un cours de sécurité numérique que le procureur de la République ainterprété [7] comme étant “un cours pour terroriser l'Ethiopie.”

Zelalem ainsi que neuf autres personnes ont été accusés [8] en vertu de la loi contre le terrorisme, [9] adoptée en juillet 2009. L'administration défendent la loi en disant qu'elle est calquée sur la législation en vigueur dans des pays tels que le Royaume-Uni.

Zelalem a été initialement accusé en octobre 2014, ensemble avec un groupe de neuf autres personnes qui comprenaient des utilisateurs d'Internet, des politiciens de l'opposition et des militants. Jusqu'à présent, sept de ces personnes ont été acquittées après avoir passé plus d'un an en prison.

Zelalem et ses co-accusés ont déclaré au tribunal qu'ils avaient subi des tortures prolongées [4] lors de leur détention. Pendant sa détention, Zelalem a été contraint de signer des aveux. Suite aux coups et aux tortures, Zelalem dit qu'il souffre maintenant d'une douleur oculaire grave.