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Une habitante de Fukushima: « Je ne veux pas que les enfants développent un cancer comme moi »

Catégories: Asie de l'Est, Japon, Catastrophe naturelle/attentat, Cyber-activisme, Jeunesse, Médias citoyens, Santé
Fukushima Daiichi

“Fukushima watertanks.” Image from IAEA Imagebank official Flickr account. License: CC BY-SA 2.0

Le cinéaste indépendant Ian Thomas Ash [1] a publié sur YouTube l’interview en quatre parties [2] d’une jeune femme de la préfecture de Fukushima qui a été diagnostiquée d’un cancer de la thyroïde. Cette jeune femme, qui a maintenant 20 ans, en avait 15 au moment où, à la suite du séisme et du tsunami de mars 2011 [3], la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi a perdu son alimentation en électricité et sa capacité à refroidir le combustible dans les réacteurs [4]. L’absence de refroidissement a provoqué des explosions d’hydrogène qui ont sérieusement endommagé quatre des six réacteurs de la centrale de Daiichi.

Les explosions et les incendies qui s’en suivirent eurent pour conséquence une contamination radioactive qui s’est répandue sur une grande partie du nord-est du Japon [5]. La jeune femme interviewée dans le documentaire, qui désire rester anonyme, fait partie des 166 habitants de Fukushima âgés de 18 ans ou moins lors de la catastrophe nucléaire ayant été diagnostiqués ou suspectés d’être atteints d’un cancer de la thyroïde (en date de février 2016).

Alors que certains attribuent cette augmentation des cas de cancer de la thyroïde à des dépistages plus rigoureux [6], Ash remarque que, en date du 1er avril 2014, 74,5 % des jeunes âgés de 18 à 21 ans qui vivaient à Fukushima au moment de l’accident nucléaire n’avaient pas encore fait d’échographie officielle de la thyroïde.

« Cette jeune femme a une raison pour s’exprimer : inciter les familles des enfants qui n’ont pas encore fait d’échographie de la thyroïde à leur faire passer l’examen », déclare Ash dans l’introduction de l’interview.

L'entretien a été mis sur YouTube en quatre parties : partie 1 [2], partie 2 [7], partie 3 [8], partie 4 [9] (en japonais, sous-titres anglais).

Cette femme révèle que, selon ses médecins, son cancer a été découvert à temps. Ils lui ont dit que si elle avait attendu plus longtemps, le cancer aurait pu se généraliser. Elle a dû subir une ablation partielle de la thyroïde à cause de sa maladie.

Cette année, elle commencera à travailler dans une école maternelle et penser que des enfants pourraient subir la même chose qu’elle lui fait mal au cœur :

Je ne voudrais surtout pas qu’un de mes élèves soit atteint d’un cancer. À vrai dire, je ne veux pas que les enfants soient atteints d’un cancer comme moi .

Installé à Tokyo, Ash  réalise de brefs documentaires sur la vie au Japon [10] après le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011.