L'annonce de la candidature de la Costaricaine Christiana Figueres au poste de Secrétaire général des Nations unies porte à deux le nombre de femmes latino-américaines à vouloir assumer cette responsabilité. En mai dernier, c'est l'Argentine Susana Malcorra qui déposait sa candidature au même poste, provoquant polémiques et controverses.
À ce jour, on dénombre onze prétendants à la succession de Ban Ki-moon, l'actuel Secrétaire général, dont le mandat prendra fin le 1er janvier 2017.
Les candidatures de Figueres et Malcorra sont soutenues par l'opinion publique qui estime qu'il est grand temps “qu'une femme prenne la tête de l'organisation”. À vrai dire, il y a d’autres candidates pour diriger les Nations unies, comme l'ancienne ministre croate Vesna Pusic, la Bulgare Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, l'ancienne ministre moldave Natalia Gherman et l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Helen Clark.
Une “candidature mondiale”
Christiana Figueres, économiste et analyste costaricaine, est la fille de José Figueres Ferrer qui fut président du Costa Rica à trois reprises.
Elle est actuellement Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CMNUCC) et a activement participé aux négociations de la convention et du Protocole de Kyoto. À propos du changement climatique, elle a lancé une mise en garde en 2015 :
[…] que la lucha contra el cambio climático es un proceso y que la necesaria transformación de la economía mundial no se decidirá en una conferencia o en un acuerdo, [sino que es] “probablemente la tarea más difícil a la nos hemos encomendado, que es transformar intencionalmente el modelo de desarrollo económico por primera vez en la historia humana”.
[…] la lutte contre le changement climatique est un processus, et ce n'est pas en une seule conférence ou avec un simple accord que va se décider la mutation nécessaire de l'économie mondiale. […] Ceci est probablement la tâche la plus difficile qui nous ait jamais été confiée, transformer volontairement le modèle de développement économique pour la première fois dans l'histoire de l'humanité.
Quand on lui demande si l'Amérique latine soutient sa candidature, elle répond:
[…] las candidaturas a la secretaría general de la ONU “no deben ser entendidas como candidaturas subregionales o regionales. Deben entenderse como candidaturas globales”.
[…] les candidatures au poste de Secrétaire général de l'ONU “ne doivent pas être envisagées comme des candidatures sous-régionales ou régionales, mais plutôt comme des candidatures mondiales”.
Le jour de l'annonce officielle de sa candidature, Christiana Figueres a déclaré dans son discours de présentation avait l’énorme ambition “de redonner l'espoir au monde”. Sa priorité sera d'obtenir le règlement pacifique des conflits et de renforcer la capacité de réaction de l'ONU face aux crises, sous la bannière bleue des Nations unies, avec un optimisme responsable et patient :
Sin optimismo, sin la firme convicción de que nosotros los humanos sí somos capaces de solventar los problemas, no podemos ni empezar a avanzar.
Sans optimisme, sans la ferme conviction que nous, les humains, sommes capables de résoudre les problèmes, on ne peut même pas commencer à avancer.
Sur Twitter, quelques internautes soutiennent sa candidature :
Ojalá @CFigueres logre la Secretaría de la @UN. La precede un gran trabajo hecho en la @UNFCCC.
— David Garcia (@DavidG79) 8 de julio de 2016
J'espère bien que @CFigueres obtiendra le Secrétariat de l'ONU. Son travail à @UNFCCC le mérite.
Excited that @CFigueres is running for #nextSG. Paris Agreement was an incredible achievement.
— Diane Regas (@DianeRegas) 8 de julio de 2016
Je suis très heureuse que Christiana Figueres postule pour être la prochaine Secrétaire générale des Nations unies. L'Accord de Paris a été un succès incroyable.
“Docteur No”, une candidature controversée
L'autre candidate latino-américaine, Susana Malcorra, est ingénieure en électronique, et à partir de 2004, elle a occupé le poste de Chef des opérations et Directrice exécutive adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM). De 2008 à 2012, elle a été Secrétaire générale adjointe chargée de l'appui aux missions sur le terrain des Nations unies.
Sa candidature, cependant, ne va pas sans soulever de polémiques.
Alors qu'elle était Secrétaire générale adjointe, sa responsabilité a été mise en cause pour avoir occulté des dénonciations d'abus sexuels sur des mineurs commis par des Casques bleus et des forces de la paix en mission en Afrique. Ban Ki-moon l'avait lui-même surnommée à l'époque “Docteur No” pour ses réponses constamment négatives.
Mais plus récemment, chargée du ministère des Affaires étrangères de son pays, elle a rappelé la volonté du gouvernement d'accepter un groupe de réfugiés syriens et a affirmé pouvoir accueillir un contingent supplémentaire de déplacés originaires d'Amérique centrale :
En Argentine nous sommes disposés à recevoir des réfugiés sachant que la solution repose sur chaque pays.
— Susana Malcorra (@SusanaMalcorra) 28 de junio de 2016
En Argentine nous sommes disposés à recevoir des réfugiés sachant que la solution repose sur chaque pays.
Susana Malcorra (@SusanaMalcorra) 28 de junio de 2016
Le nom du successeur du Coréen Ban Ki-moon pourrait être annoncé d'ici la fin novembre.