Les athlètes réfugiés ont montré que malgré leurs histoires tragiques, les réfugiés ont encore beaucoup à offrir

Capture d’écran de l'arrivée des athlètes réfugiés à la cérémonie d'ouverture des JO

Capture d’écran de l'arrivée des athlètes réfugiés à la cérémonie d'ouverture des JO

Les jeux olympiques de Rio 2016 vont bientôt  prendre fin et l'heure des bilans arrive. Une image qui pourrait rester à graver pour longtemps dans les mémoires ne s'est déroulé sur aucun stade et n'implique aucun exploit physique. Il s'agit de la fresque murale rendant hommage aux athletes de l'équipe des réfugiés dans les rues de Rio:

Une fresque superbe ! L'art de la rue rend hommage à l'équipe des réfugiés à Rio

Ces sportifs ont eu chacun une histoire bien particulière, un challenge particulièrement ardu à surmonter pour arriver jusqu'à Rio. C'est ce chemin parcouru qui symbolise l'esprit olympique, des valeurs qui ont parfois été bafoué par divers affaires de corruption et de controverses.

L’ équipe des réfugiés a réussi à redonner un vent de fraicheur á une compétition qui avait bien mal démarré tant la préparation a connu des retards et les protestations ont fait entrer le doute dans la tête des citadins.  Une standing ovation assourdissante a accompagné l'entrée de cette l'équipe qui “vient de loin” et lancer pleinement cette olympiade. Voilà pourquoi cette équipe est sans doute le symbole de ces JO 2016:

“Une douleur qui commence à s'estomper”

Yolande Mabika est originaire de Bukavu dans l'Est du Congo. Comme son compatriote Popole Misenga, Yolande est judoka. Les rebelles ont attaqué son village quand elle avait 8 ans et elle n'a plus revu sa famille depuis ce jour. Yolande a été recueilli par un foyer pour orphelins à Kinshasa. Lassée des abus à repetitions par la federation congolaise, Yolande demande l'asile au Brésil. Elle raconte son histoire et ses espoirs pour l'après JO:

J'éspère retrouver ma famille après les JO

Je pense encore au Congo, mais de moins en moins – cela fait maintenant partie du passé pour moi et je ne pense plus à ma famille tout le temps. Les souvenirs sont là mais la douleur a disparu. J’ai accepté le fait que je ne les (peut-etre) reverrai plus. Le Brésil est mon pays maintenant et je veux rester ici et construire une nouvelle vie… Je voudrais travailler auprès de jeunes filles comme moi qui n’ont pas eu de chance et les aider à surmonter le même type de problèmes que ceux que j’ai connus. Je ne m’arrêterai pas. Maintenant le monde entier sait que je suis une athlète olympique et je continuerai de m’entrainer pour être de plus en plus forte dans les combats à chaque compétition

“N'abandonne jamais”

Yusra Mardini est née le 5 mars 1998 à Damas en Syrie. Son histoire est connu mais mérite d'être raconté encore et encore. En 2015, avec sa sœur Sarah, plus âgée de deux ans, elle fuit la Syrie en guerre, par Beyrouth, Istanbul et Izmir, avant de s'embarquer pour Lesbos. Le bateau devant les mener à cette île étant tombé en panne, les deux sœurs ainsi qu'une troisième femme, seules personnes à bord sachant nager sur les dix-huit passagers, se mettent à l'eau pour pousser et tirer l'embarcation durant trois heures jusqu'au rivage.
Elle remporte sa série des 100 m aux Jeux olympiques mais son temps est insuffisant pour lui permettre d'accéder aux demi-finales. Yusra se démarque par une determination san faille comme le montre le fait qu'elle tire une embarcation pendant des heures jusqu'à bon port. Son entraineur allemand explique cette force de caractère hors du commun:

Yusra est très concentrée. Elle a un but clair et organise toute sa vie autour. Ainsi, la jeune femme s’entraîne deux à trois heures chaque matin avant d’aller en cours et revient l’après-midi pour une autre session.

Yusra l'affirme clairement. Elle n'attend aucun cadeau et ne laissera rien l'empêcher d'avancer:

Je veux que tous les gens se battent pour leurs objectifs car si l’on reste concentré dessus, on fait tout ce que l’on peut pour y arriver, et je pense que même si j’échoue, j’essaierai encore. Peut-être que je serai triste, mais je ne le montrai pas et j’essaierai encore et encore jusqu’à ce que j’y arrive. Je veux montrer à tout le monde que s’il est difficile de réaliser ses rêves, ce n’est pas impossible

Le camp de refugiés de Kakuma est fier des exploits de ses sportifs

C'est cette determination à s'en sortir que Thomas Bach, president du Comite Olympique a mis en avant quand il explique l’engouement pour cette équipe qui a réussi à transcender les sentiments patriotiques des supporteurs aux Jeux:

It is also a signal to the international community that refugees are our fellow human beings and are an enrichment to society. These refugee athletes will show the world that despite the unimaginable tragedies that they have faced, anyone can contribute to society through their talent, skills and strength of the human spirit

C'est un signal vers la communauté internationale:  les réfugiés sont nos frères et sont une source d'enrichissement pour la société. Ces athlètes réfugiés montrent au monde que, malgré les tragédies inimaginables qu'ils ont rencontrés, tout le monde peut contribuer à la société par son talent, ses compétences et sa determination.

Tegla Loroupe, le coureur kenyan et parrain de cette équipe affirme qu'il y a aussi un element plus fédérateur qui émane de cette équipe:

Ils sont un modele à suivre pour les pauvres du monde entier, pas seulement les réfugiés. C’est pourquoi les gens les ont tant acclamés. C’est cette lutte face à d’immenses défis. Les sportifs de cette équipe, je les aime comme si ils étaient mes propres enfants.

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