Encore un jeune écologiste assassiné au Guatemala

Guatemala's future seems to receive a blow with the murderer of Jeremy Barrios, a young member of the Center for Social, Legal and Environmental Action (In Spanish, CALAS) Foto taken from Pixabay. From the Public Domain.

La jeunesse du Guatemala reçoit un nouveau coup de massue avec la mort de Jeremy Barrios, jeune adhérent au centre d'action légal, environnemental et social du Guatemala (CALAS) Photo prise chez Pixabay, domaine public.

Le meurtre de Jeremy Barrios, jeune écologiste guatémalien de 22 ans suscite de plus en plus de préoccupations vis-à-vis des menaces ciblant les défenseurs de l'environnement et souligne l'incapacité de l'Etat à protéger les organisations menacées.

L'assassinat de Jeremy Barrios, tué par balle le 12 novembre dans la capitale est considéré comme le symbole de la période obscure que le pays est en train de traverser. Le Guatemala fait partie des dix pays les plus vulnérables au changement climatique. C'est un pays dans lequel l'âge moyen de la population s'élève à 22 ans et dans lequel non moins de dix militants écologistes, pour la plupart indigènes, ont été assassinés en 2015.

Jeremy Barrios, défenseur de la justice sociale depuis son enfance, travaillait pour CALAS, une organisation se battant pour des causes environnementales, sociales et juridiques. Il était également le porte-parole d'un lycée public dans lequel il luttait sans cesse pour l'amélioration du système d'éducation.

Ce n'est pas la première fois que CALAS a été la cible de menaces. Yuri Melini, un des supérieurs de Jeremy Barrios, reçoit depuis des années de nombreuses menaces de mort et s'est même fait tirer dessus afin d'être réduit au silence. Yuri Melini est connu au Guatemala et à l'étranger pour être un fervent défenseur des droits de l'homme et des populations indigènes. Le directeur de CALAS, Rafael Maldonado a également été visé par des menaces de mort sur les réseaux sociaux.

The human rights defender was in the offices of CALAS on 29 July 2015 when an unknown gunman riding a motorcycle fired a number of shots outside. He also received a previous death threat in May 2015 when an unknown woman approached him at a bank and said “Soon you are going to pay for the work you are doing. You will see what will happen as a result of the work you are doing against the mining company, you are causing a lot of damage and so they will kill you”…

Le défenseur des droits de l'homme se trouvait des les bureaux de CALAS le 29 juillet 2015 quand un homme non identifié tira plusieurs coups de feu à l'extérieur depuis un deux-roues motorisé. Il avait déjà reçu une menace de mort quelques mois auparavant en mai 2015 lorsqu'une inconnue l'approcha dans une banque et lui dit : “Bientôt vous devrez payer pour tout ce que vous avez fait. Vous verrez ce qu'il se passera suite à vos actions contre l'entreprise minière, vous leur avez causé beaucoup de tort et ils vous tueront”…

Dans un rapport récent Erika Guevera-Rosas, la dirigeante d'Amnesty International, expliquait à quel point il était difficile de défendre la cause environnementale dans cette région d'Amérique centrale :

Defending human rights is one of the most dangerous professions in Latin America but daring to protect vital natural resources takes these risky jobs to a whole new, potentially lethal level.

Se battre pour la défense des droits de l'homme est une activité à haut risque en Amérique Latine mais oser vouloir protéger les ressources naturelles accroisse ce risque de manière exponentielle, à un niveau presque léthal.

Une menace qui pèse sur la jeunesse

Plusieurs organisations pour la défense de l'environnement ont pointé du doigt les partenariats à frais partagés entre pays riches, comme le Canada avec ses multinationales, et la complicité silencieuse des gouvernements qui accueillent des activités minières tout en négligeant de protéger ceux qui se battent pour la préservation de leurs terres.

Les militants écologistes vivent sous une menace permanente sur le continent tout entier : les intimidations et les atteintes au droit de manifester sont devenues monnaie courante du Canada jusqu'en Patagonie. La justice n'est que rarement accomplie et cette situation génère un effet paralysant qui ne mène bien trop souvent qu'à d'autres meurtres. Dans certains cas, comme au Honduras, tous les dirigeants de l'organisation COPINH gérée par Bertha Caceres ont ainsi trouvé la mort.

Le Guatemala est un des pays qui soutient la lutte contre le changement climatique et qui encourage le gouvernement canadien à réagir aux violences infligées aux militants des droits de l'homme s'opposant à la destruction de l'environnement imposée par certaines entreprises canadiennes. Le NISGUA, un réseau de solidarité pour le peuple guatémalien s'est avancé ainsi :

The Justice and Corporate Accountability Project’s report, The ‘Canada Brand’: Violence and Canadian Mining Companies in Latin America, was released on October 24, 2016 and looked at incidents of violence and criminalization in connection with twenty-eight Canadian companies in thirteen countries in Latin America from 2000 to 2015. It found that at least 44 people have been killed during this time, 30 of which were targeted killings, while more than 400 people were injured, not including work-related injuries. They also found that over 700 people were legally persecuted during this period, including arrests and detentions, for their work in defense of their territories, livelihoods, health and environment.

Un rapport daté du 24 octobre 2016 publié par la Justice and Corporate Accountability Project (JCAP) intitulé “Made in Canada: violence et entreprises minières canadiennes en Amérique Latine” s'est intéressé aux actes de violence et de criminalisation liées à vingt-huit entreprises canadiennes ayant opéré dans treize pays d'Amérique Latine entre 2000 et 2015. Il en est ressorti que pas moins de 44 personnes ont été tuées pendant cette période, dont 30 cas qui s'avéraient être des assassinats ciblés, et plus de 400 personnes ont été bléssées sans prendre en compte les incidents du travail. Il en est également ressorti que plus de 700 personnes ont subi des persécutions légales durant cette période, y compris des arrestations et des gardes à vue, pour s'être battu pour la préservation de leur territoire, de leur travail, de leur santé et de leur environnement.”

Alors que le pays fait face à ses responsabilités pour les crimes passés et s'engage à combattre les impunités, on s'attend à ce que le Guatemala, avec le soutien de la communauté internationale, puisse aussi être en mesure de défendre les militants des droits de l'homme dans l'intérêt de son propre avenir.

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