Les Australiens sont partagés quant à une suggestion du Grattan Institute de prélever un nouvel impôt sur les boissons sucrées pour contribuer à combattre l'obésité. Le groupe de réflexion indépendant a publié un rapport intitulé “Un impôt sur les boissons sucrées, amortir le coût de l'obésité dans la société”, qui recommande que :
Australia should introduce a tax on sugary drinks to recoup some of the costs of obesity to the community.
The best option is an excise tax of 40 cents per 100 grams of sugar, on all non-alcoholic, water-based drinks that contain added sugar.
L'Australie introduise une taxe sur les boissons sucrées pour rembourser la société de certaines dépenses dues à l'obésité.
La meilleure option est de lever une taxe de quarante cents pour cent grammes de sucre sur toutes les boissons non alcoolisées à base d'eau et qui contiennent des sucres ajoutés.
Le Premier ministre adjoint Barnaby Joyce a immédiatement rejeté l'idée, qu'il a qualifiée de “follement débile”. La diététicienne Miranda Blake n'a pas apprécié :
@BarnabyJoyceLNP govt tried ‘stop eating so much’ approach for decades. Result? World leading obesity #sugartaxhttps://t.co/i7Eyc3UkvG
— Miranda Blake (@MirandaRBlake) November 23, 2016
Le gouvernement a essayé l'approche “arrêtez de manger autant” pendant des décennies. Le résultat ? Une obésité qui bat les records mondiaux.
Joyce est député au Parlement et chef de file des Nationals, un parti proche du secteur de l'agriculture.
Selon une métaphore empruntée au football, certains médias pourraient être accusés de “jongler avec l'homme plutôt qu'avec le ballon” (signifiant une attaque de sa personne plutôt que de ses idées) :
“Is it too early to predict Barnaby's Push Back Weight Loss Program will become a viral worldwide hit?” https://t.co/WISfQx8Mnb #sugartax
— Dan Gaffney (@DTGaffney) November 23, 2016
“Est-il trop tôt pour prédire que le Programme d'amincissement “Push Back” de Barnaby Joyce deviendra un hit mondial ?” [en référence à la suggestion de B. Joyce de “poser ses deux mains sur la table et de la repousser”, NdT]
Les accusations d'hypocrisie sur les impôts élevés sur l'alcool et le tabac furent inévitables. Christian Peterson réplique au tweet de Joyce qui affirme que le Bureau des impôts australien “ne résoudra pas vos problèmes de poids” :
But apparently it'll solve ya booze and nicotine use issues. There's a reason hypocrite and politician are a cliche in our culture.#sugartax https://t.co/H2fc2Z4v4J
— Christian Peterson (@API80) November 23, 2016
Mais apparemment ça va régler votre dépendance à l'alcool et à la nicotine. Il y a quand même une raison pour laquelle les hypocrites et les politiciens sont un cliché de notre culture.
La cible d'Adam Cleave, qui travaille dans le secteur commercial pour Imperial Tobacco, est un vieil ennemi :
Budget balance could be helped by reducing the number of tax-funded lobby groups that exist purely to ban things they don't like. #sugartax https://t.co/i3epJgONC0
— Adam Cleave (@AdamCleave) November 23, 2016
Le budget pourrait être équilibré si on réduisait le nombre de groupes de pression subventionnés qui n'existent que pour bannir ce qu'ils n'aiment pas.
Aaron Lane a publié un lien vers sa propre recherche pour le groupe de réflexion libéral The Institute of Public Affairs (@TheIPA). Ce dernier est un partisan d'un gouvernement réduit et s'oppose à un “Etat-nounou”.
Sugar tax is already on the list of bad ideas that don't work. My @TheIPA research from 2014: https://t.co/DVPcuBBLBo #ausvotes #nannystate
— Aaron Lane (@AMLane_au) June 21, 2016
La taxe sucre est déjà dans la liste des idées qui ne marchent pas. Ma recherche pour @TheIPA de 2014.
De nombreux utilisateurs de Twitter ont exprimé leur cynisme quant au motif réel de cette proposition :
#sugartax is just like #carbontax Scam to get more money out of the population.
— Marcell (@melvict) November 23, 2016
L'impôt sur le sucre est comme la taxe carbone. Une arnaque pour se faire encore plus d'argent sur le dos de la population.
D'autres, comme Caitlin Syrett, rejettent la notion de responsabilité individuelle :
.@Barnaby_Joyce: “I believe in the freedom of the individual.”
Statistics: “Look where that's got us”. #auspol #sugartax pic.twitter.com/JWKXuWas20— Caitlin Syrett (@CaitlinSyrett) November 24, 2016
. @BarnabyJoyce : “Je crois en la liberté individuelle.”
Statistiques : “Regardez où ça nous mène.”
Comme on peut l'imaginer, l'expert de la santé dentaire Matthew Hopcraft avait en tête… les dents :
I hear a lot of opposition to a #sugartax as one part of the fight against #obesity #decay #diabetes
But I don't hear credible alternatives https://t.co/KOlJiPxO73— Matthew Hopcraft (@Matt_Hopcraft) November 23, 2016
J'entends beaucoup de bruit contre la taxe sucre comme un moyen de lutter contre l'obésité, les caries, le diabète.
Mais je n'entends pas beaucoup d'alternatives crédibles.
Le rédacteur de la rubrique économie du Sydney Morning Herald a, lui, une opinion tranchée sur cette taxe :
Talk of ‘nanny state’ is cover for protecting profits of industries selling health-damaging products https://t.co/Mfifkfcz50 #ausecon
— Ross Gittins (@1RossGittins) November 23, 2016
Parler “d'Etat-nounou” est un prétexte pour protéger les bénéfices des entreprises qui vendent des produits dangereux pour la santé.
Pendant ce temps, d'autres sont sortis des sentiers battus :
Rather than considering a sugar tax, it'd be more useful if there was a fresh fruit and veg subsidy for low income earners and pensioners
— Asher Wolf (@Asher_Wolf) November 23, 2016
Une aide pour que les petits salaires et les retraités s'achètent des fruits et légumes frais serait plus utile que de réfléchir à un impôt sur le sucre.
Finalement, quels sont les coûts réels de la crise d'obésité, et quel effet un impôt sur le sucre pourrait-il avoir ?
Stephen Duckett, co-auteur du rapport, aborde la question dans ce podcast, inclus gracieusement sous licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 3.0) :