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Un collectif artistique libanais veut redonner des couleurs à Beyrouth

Catégories: Afrique du Nord et Moyen-Orient, Liban, Arts et Culture, Médias citoyens
One of Paint Up's first projects in 2012. Bliss Street, Beirut, Lebanon. Source: Facebook. [1]

Une des premières actions de Paint Up en 2012 : Rue du Bonheur, Beyrouth, Liban. Source: Facebook. [2]

Ses détracteurs disent que Beyrouth est une ville qui perd son “caractère”, au point que des Libanais disent fréquemment sur les médias sociaux [3] leur nostalgie d'un passé apparemment disparu.

Si de larges pans de Beyrouth ont été détruits pendant les 15 ans de la guerre civile libanaise qui a pris fin en 1990, l’ “ère de la reconstruction” qui bat son plein depuis n'a hélas pas été plus bienveillante pour le patrimoine architectural beyrouthin [4]. De fait, s'il y a un mot capable de définir l'architecture de la cité, c'est “chaos [5]”.

La réaction d'artistes et de personnes engagées a été de s'atteler à la reprise en mains du patrimoine de leur ville. Une de ces initiatives est “Paint Up [6]” du collectif Dihzahyners (un jeu de mots entre “designers” et “Dhan”—”peindre” en arabe). Le collectif peint des espaces dans tout Beyrouth.

Créé en 2012 par Jubran Elias et Lana Chukri, “Paint Up” s'est constitué comme une alternative aux nombreuses protestations d'activistes libanais contre les démolitions. 

Lana Chucri and Jubran Elias, 'Paint Up' co-founders. Source: Instagram.

Lana Chucri et Jubran Elias, les co-fondatteurs de ‘Paint Up’. Source: Instagram. [7]

Interrogé par Global Voices, Elias dit :

Notre but n'est pas de changer Beyrouth, mais de le ramener à la vie. Il y a beaucoup de choses qu'on ne peut changer à la situation politique et économique du lieu, mais on peut essayer de faire revivre Beyrouth en le peignant.

Créer un seul “événement peinture” requiert des mois de préparation. Il leur faut d'abord obtenir l'autorisation de la municipalité compétente, puis travailler aux côtés de leur sponsor, “Colortek [8],” avant de poster l'événement sur les réseaux sociaux. Elias expliqe :

Nous commençons par prendre des photos des escaliers puis faisons une simulation. Ensuite nous décidons de leur dessin.

Avec un dur labeur et sans compter leurs heures en plein soleil, le duo a prouvé que le travail est récompensé. Leurs projets “Paint Up” d'escaliers, appelés “Volumes”, ont gagné une notoriété mondiale, et ont été présentés par Vogue dans ”Neuf escaliers extraordinaires du monde entier [9]”, sur BoredPanda [10], la BBC [11], et Forbes [12], entre autres. Lana Chukri, la co-fondatrice du collectif, a aussi été récemment interviewée par Al-Jazeera [13].

Vous trouverez ci-dessous les photos de quelques-unes de leurs réalisations [14]:

“Foyer d'espoir”, un projet terminé en juillet 2016 à Kahale, district d'Aley

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Au “Foyer d'espoir” Kahale, district d'Aley. Source: Facebook. [15]

“En attendant le train” à la gare ferroviaire de Mar Mikhael, Beyrouth avec Achillea [16] en octobre 2013

At the Mar Mikhael Train Station. Photo by Nadim Kamel. Source: Facebook.

A la gare de chemin de fer de Mar Mikhael, Beyrouth. Photo : Nadim Kamel. Source: Facebook. [17]

“Paint Up V. 6- Tetris” à Mar Mikhael, Beyrouth, octobre 2013

Paint Up V. 6- Tetris

“Paint Up V. 6- Tetris” à Mar Mikhael, Beyrouth. Photo Nadim Kamel. Source: Facebook [18]

“Paint Up V.7 Rayures” avec Chad the Mad [19] à Azarieh, Beyrouth en octobre 2014

Paint Up V.7| Stripes with Chad the Mad in Azarieh

“Paint Up V.7 Rayures” avec Chad the Mad à Azarieh, Beyrouth. Photo : Nadim Kamel. Source: Facebook. [20]

Dans leur désir que Beyrouth renoue avec son passé, l'équipe des Dihzayners a trouvé un moyen de transformer une simple idée en communauté soucieuse de son environnement. Avec autant de couleurs et de bonne volonté, nul doute que ces artistes laissent leur empreinte sur le Liban.