Manifestation mondiale contre la centrale menaçant la mangrove des Sundarbans

Demonstration in London. (Photo: Facebook.com/SaveSundarbans.SaveBangladesh)

Manifestation de Londres. Photographie : Facebook.com/SaveSundarbans.SaveBangladesh

Cet article est basé sur un texte écrit par Jenny Zapata López pour 350.org et est reproduit sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu. 350.org est une organisation qui travaille à construire un mouvement mondial sur le changement climatique.

Récemment, une journée mondiale de manifestations a uni les voix du monde entier appelant à la préservation des Sundarbans. Les Sundarbans sont une région englobant le sud du Bangladesh et l'est de l'Inde où se trouve la plus grande forêt de mangrove du monde ainsi que des espèces en voie de disparition comme le tigre du Bengale et le dauphin de l'Irrawaddy.

Les organisateurs estiment qu'environ quatre mille personnes ont témoigné leur solidarité avec le mouvement de résistance populaire qui s'oppose depuis cinq ans à la construction de la centrale électrique de Rampal au Bangladesh.

Union Square in New York City. Photo: Zawaad Abdullah

Sur Union Square, à New York. Photographie : Zawaad Abdullah

Les Sundarbans figurent parmi les sites du Patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO et sa zone humide est un site Ramsar à cause de l'importance de son écosystème d'eau douce. Mais la Compagnie nationale pour l'énergie thermique du gouvernement indien et le comité du développement énergétique du Bangladesh ont formé une co-entreprise, la Société énergétique de l'amitié indo-bangladaise (Bangladesh-India Friendship Power Company Limited, BIFPCL) dans le but de construire une centrale thermique au charbon de 1 320 MW dans les environs.

Selon le Comité national de protection des ressources, énergies et ports pétroliers, gaziers et minéraux, une organisation bangladaise, l'usine menacerait les moyens de subsistance d'au moins 3,5 millions de personnes. En outre, quelques cinquante millions d'habitants des côtes seraient rendus d'autant plus vulnérables face aux catastrophes naturelles que les Sundarbans forment une barrière naturelle contre les cyclones, tempêtes et autres catastrophes qui affectent fréquemment le pays.

Supporters from Turkey standing in front of a World Heritage site in Izmir to show their solidarity with the Global Day of Protest. (Photo: 350.org Turkey)

En Turquie, les sympathisants se tiennent devant le site du Patrimoine mondial de l'humanité à Izmir en solidarité avec la Journée mondiale de protestation. Photographie : 350.org Turquie

Des manifestations ont eu lieu, entre autres, à Dacca, La Haye, Londres, Berlin, Paris, Gwangju (Corée du Sud), Hordaland (Norvège), Turku (Finlande), Calcutta, New York et Melbourne en réponse à l'appel lancé en novembre dernier lors d’une marche organisée dans tout le pays en direction de Dacca et qui avait rassemblé quinze mille participants.

La centrale de Rampal sera située à quatorze kilomètres de la limite des Sundarbans, et à soixante-dix kilomètres de celles du site du patrimoine mondial. Son fonctionnement consommera chaque année 4,75 millions de tonnes de charbon qui libéreront environ 7,9 millions de tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. La centrale utilisera du charbon importé transporté par bateaux sur des voies navigables étroites, ce qui augmentera le risque de déversement de pétrole et de charbon ainsi que la pollution sonore sur la rivière Poshur. Le refroidissement des turbines nécessitera 9 150 mètres cubes d'eau horaires de la rivière et en rejettera 5 150. Les opposants affirment que la pollution perturbera l'équilibre aquatique dont dépend la mangrove.

Malgré l'opposition populaire, une récente recommandation de l'UNESCO d'abandonner ce projet et de construire la centrale ailleurs, et même le désaccord exprimé par des fonctionnaires du gouvernement bangladais, les routes et l’infrastructure commerciale de la centrale de Rampal sont en cours de construction.

Pour sa part, la Première ministre du Bangladesh maintient que le gouvernement n'aurait pas approuvé ce projet si “un quelconque type de dégradation [de l'environnement] était possible”. Par ailleurs, l'un des principaux écologistes du pays, Dr. Ansarul Karim, a argumenté que le développement du port industriel de Mongla, plus près des zones forestières et également connecté à elles par les voies fluviales, présentait un plus grand danger pour les Sundarbans que la centrale.

Izmir, Turkey. (Photo: 350.org Turkey)

Izmir, en Turquie. Photographie : 350.org Turquie

Pendant ce temps, les organisations de la société civile continuent de réclamer au gouvernement bangladais l'annulation du projet et la poursuite du développement de l'énergie solaire, domaine dans lequel le Bangladesh détient déjà une position de premier plan. Le Bangladesh se trouve dans un contexte d'approvisionnement en énergie difficile car seulement 74% de sa population est reliée au réseau national. Pourtant, il détient également le taux de croissance des systèmes solaires domestiques le plus élevé au monde, avec l'installation de soixante mille unités chaque mois.

Une courte vidéo de la manifestation est disponible sur Facebook, et on peut voir dans ce portfolio davantage de photographies de la journée mondiale de protestation.

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