Les purges d'Erdogan arrivent en Angola

Colégio Esperança Internacional, connu sous le nom de "collège turc" a été obligé d'arrêter ses activités par les autorités angolaises, le 10 Février. Image: Capture d'écran / Facebook

Le collège de l'Espérance internationale, connu sous le nom de “collège turc” a été obligé d'arrêter ses activités par les autorités angolaises, le 10 février. Image : Capture d'écran / Facebook

Plus tôt ce mois-ci, le ministère de l'Éducation angolais a fermé l’école internationale Hope, connue sous le nom de “collège turc”, une école privée de Luanda . Selon le journal angolais O País, tous les étrangers employés à l'école ont perdu leur visa de travail et seront bientôt priés de quitter le pays.

On soupçonne que cette décision, confirmée par un décret présidentiel publié en octobre dernier mais appliqué seulement maintenant, pourrait être le résultat d'une pression exercée par le président turc M. Recep Tayyip Erdogan, dont le gouvernement a procédé à des arrestations massives [fr] en Turquie depuis la tentative de coup d’État en juillet dernier.

En octobre, le journal Folha 8 rapportait, sans citer de sources, que M. Erdogan négociait avec le gouvernement angolais pour obtenir l'extradition de citoyens turcs en échange d'expéditions de produits alimentaires, y compris de riz.

Melle Tchissola Figueiredo, une élève de 16 ans du collège turc, a publié une vidéo sur Facebook décrivant ce qui s'est passé lorsque l'école a été fermée, relatant comment les responsables du ministère de l'Éducation avaient interrompu les cours du matin. Vers 11 heures, la police aurait aligné tous les professeurs de l'école et exigé de voir leurs papiers d'identité.

Dans sa vidéo sur Facebook, qui a enregistré près de 80 000 vues au moment de la rédaction de ce texte, Melle Tchissola nie également les rumeurs circulant sur WhatsApp selon lesquelles l'école ferait la promotion d'un islam radical et soutiendrait le mouvement de M. Fethullah Gülen, un citoyen turc exilé aux États- Unis, que M. Erdogan accuse d'être le cerveau derrière un coup d'état tenté en Turquie l'année dernière.

Esse movimento não tem nada de errado. É um movimento humanista. É um movimento que tem como objetivo mostrar que nem todos os muçulmanos são radicais e são extremistas. E mesmo assim, nós não fazemos parte desse movimento. Nós não fazemos parte do movimento do Fethullah Gülen. Mas mesmo que fizéssemos não haveria problema nenhum. Porque se o Fethullah Gülen estivesse mesmo na base do golpe de estado que aconteceu na Turquia, o povo americano não o teria acolhido como está a acolher até agora.

Ce mouvement n'a rien de mauvais. C'est un mouvement humaniste. C'est un mouvement qui vise à montrer que tous les musulmans ne sont pas extrémistes ni radicaux. Nous ne faisons pas partie, non plus, de ce mouvement. Nous ne faisons pas partie du mouvement de M. Fethullah Gülen. Mais même si nous l'étions, il n'y aurait pas eu de problème. Parce que si M. Fethullah Gülen était vraiment à la base du coup qui s'est passé en Turquie, le peuple américain ne l'aurait pas accueilli comme c'est le cas actuellement.

Le journaliste Pedrowski Teca du journal Folha 8 a enregistré des images du raid du gouvernement sur l'école, en partageant la vidéo sur sa page Facebook :

Selon la radio Deutsche Welle, les parents des élèves auraient fait savoir qu'ils voulaient protester contre la décision de fermer l'école.

Une pression d'Ankara?

La répression policière ne s'est pas limitée à la fermeture de l'école. Deux citoyens turcs, Prof. Ibrahim Gardol et Prof. Elgiam Tusdiev, ont également été accusés de blanchiment d'argent, de financement du terrorisme international et d'être membres d'un mouvement idéologique lié à la tentative de coup d'état en Turquie, selon O País, citant une source anonyme.

Le ministre angolais de l'Intérieur, M. Ângelo da Veiga Tavares, nie que les mesures contre l'école aient été motivées par des pressions extérieures, refusant de donner plus de détails sur ce qui a incité l'opération de police. Lors d'une conférence de presse le 15 février, il a déclaré :

A questão que fez com que o Governo tomasse a decisão do encerramento do colégio é uma questão de bastante gravidade, não tem nada a ver com quaisquer pressões que o Governo angolano vem sofrendo de qualquer país, mas por questões de natureza factual em que nós não vamos pormenorizar, porquanto existem outras estruturas que estão também a dar tratamento a esta questão.

La raison qui a amené le gouvernement à prendre la décision de fermer le collège est grave et elle n'a rien à voir avec quelconque pression que le gouvernement angolais aurait subie d'un pays étranger, mais c'est pour des raisons que nous n'allons pas détailler parce qu'il y a d'autres institutions qui traitent de cette question.

Le président turc a récemment visité l'Afrique, dont le Mozambique, où il a également fait une demande similaire de fermer plusieurs écoles et projets liés à ses adversaires turcs. Dans ce cas, l'utilisateur de Facebook “El Thazi”, un citoyen mozambicain, a partagé son scepticisme :

Este foi o pedido de Erdogan, presidente Turco. Desde do atentado falhado, diz que temos na SADC células/empresários turcos que financiam o terrorismo na Turquia.
Solicitou a entrega destes em troca de apoio financeiro: chantagem
Nós Moçambicanos não vamos entrar nessa. A nossa constituição não nos permite.

C'est à la demande de M. Erdogan, le président turc. Depuis la tentative de coup d'état, il dit que nous avons dans la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe) [fr] des hommes d'affaires turcs qui financent le terrorisme en Turquie.
Il a demandé leur livraison en échange d'un soutien financier: du chantage
Les Mozambicains ne vont pas l'accepter. Notre constitution ne nous le permet pas.

Luaty Beirão, militant angolais accusé de rébellion dans un dossier de 15 + 2, a également soutenu que le gouvernement turc était impliqué dans ce scandale :

#angola professeurs turcs et les familles pendant deux jours face à une expulsion injustifiée par le gouvernement angolais. Il parait à la demande d'Erdogan !

Le journaliste mozambicain Rafael Ricardo soutient que le gouvernement turc achète le régime angolais “avec une assiette de nourriture” :

É muito perigoso ser uma nação faminta porque quem tem comida pode fazer o que quiser em onde há fome: Comprar um país com um prato de arroz.

Eis os tentáculos do imperador otomano pelas bandas dos kambas. Ele quer encerrar todo negócio turco dr qualquer cidadão turco que esteja fora do seu “habitat” político. É o mesmo desejo que ele tem por cá.

C'est très dangereux d'être une nation affamée parce que ceux qui ont la nourriture peuvent faire ce qu'ils veulent de ceux qui ont faim : Acheter un pays avec une poignée de riz.

Voici les tentacules de l'empereur ottoman à travers des bandes de Kambas. Il veut fermer toutes les entreprises turques à tout citoyen turc en dehors de sa “sphère” politique. C'est ce qu'il cherche ici.

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