Peinture rouge, harcèlement, cyberattaques à Hong Kong : un journal pro-Pékin condamne l'escalade

Page de couverture du Sing Pao News Daily attaquant Zhang Dejiang, 3 octobre Photo: Sing Pao via Hong Kong Free Press.

Ce post a été rédigé par Ellie Ng et a été publié initialement sur Hong Kong Free Press le 27 février 2017 (anglais). Cette version est publiée sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partenariat.

Le journal pro-Pékin Sing Pao Daily déclare que son personnel est ciblé depuis qu'il a publié plusieurs articles critiques à l'encontre du Président de l'Assemblée nationale populaire de Chine Zhang Dejiang, du chef de l'Exécutif de Hong Kong Leung Chun-ying et du bureau de liaison chinois, organe de Pékin dans la ville.

Le journal chinois déclare que les menaces à l'endroit de son personnel se sont récemment intensifiées et que ses employés ont sollicité une assistance policière quatre fois en une semaine. La dernière demande d'assistance policière a été faite dans les premières heures du 26 février, après que la porte de l'appartement du rédacteur en chef, Sing Pao a été marquée en rouge.

Selon le journal Sing Pao, le rédacteur en chef a rejoint son domicile sous protection policière. Arrivés à la maison, les policiers ont vu la porte d'entrée de la maison marquée en rouge, ce qui est souvent utilisé comme une mise en garde symbolique. Les photos du rédacteur en chef et les posters du directeur de Sing Pao Gu Zhuoheng étaient aussi affichées sur les murs de la clôture.

D'après Sing Pao, les auteurs de cet acte étaient certains membres des triades locales (la pègre). Il “a condamné fermement” ces actes illégaux et a exhorté la police à arrêter les coupables.

Sing Pao déclare que ces menaces avaient probablement pour but de museler le journal, qui est connu pour ses attaques anonymes contre le syndicat politique associé aux hauts fonctionnaires Zhang Dejiang, Leung Chun-ying et au bureau de liaison.

L'Association des Journalistes de Hong Kong déclaré le 26 février qu'elle “condamnait fermement l'escalade de la violence et des menaces” contre le journal :

La campagne de terreur, qui dure depuis plus d'une semaine, est une tentative scandaleuse de musèlement de la presse.

C'est une réelle atteinte à l'ordre public à Hong Kong ainsi qu'une menace à la liberté de la presse, énoncée dans la loi fondamentale.

L'association a recommandé aux autorités de mettre en place des mesures de sécurité pour protéger le personnel de Sing Pao et d'arrêter les coupables.

Un porte-parole de la police a déclaré que ces menaces à l'endroit de la presse sont “très préoccupantes”. Il a ajouté que la Kowloon East Regional Crime Unit suit l'affaire et protégera les personnes concernées.

Harcèlement et cyberattaques

La semaine passée, le journal a déclaré que ces individus ont diffusé des prospectus menaçant son personnel de direction hors de leur domicile. Il a prétendu que les photos contenues dans le prospectus proviennent probablement des laissez-passer du personnel – documents de voyage délivrés par les autorités chinoises aux Hongkongais pour se rendre en Chine continentale.

Selon le journal, “un grand nombre de suspects ressemblant à des continentaux” rôdaient à l'extérieur des bureaux du personnel et les suivaient depuis mi-février.

Il a ajouté que le site web a été piraté les 18 et 19 février.

Pour Sing Pao les menaces ont des buts politiques et visent à faire basculer les résultats de l'élection du chef de l'exécutif”. Il a accusé Leung et le bureau de liaison chinois d'être derrière ces attaques, accusant les menaces “de viser à supprimer la dissidence”.

Le mois dernier, les reporters de Sing Pao se sont vu refuser l'accès au dîner du Nouvel An chinois organisé par le bureau de liaison. Selon Sing Pao, un réceptionniste a dit à ses reporters : “Vous n'êtes pas autorisé à couvrir cet événement.”

Depuis août dernier, Sing Pao a rédigé un article anonyme critiquant Zhang, Leung et le bureau de liaison. Il soutient que les “fonctionnaires corrompus” hongkongais devraient être écartés du pouvoir.

Il a aussi déclaré que Leung ne serait pas autorisé à se représenter à l'élection, quelques jours avant que le chef de l'exécutif annonce qu'il ne briguerait pas un scond mandat.

Ces menaces ont conduit à une spéculation sur la fragmentation du camp pro-Pékin de Hong Kong et que le Président chinois Xi Jinping est prêt à éradiquer un secteur puissant au sein du partie communiste.

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