L’Amérique Latine sort dans la rue pour la journée internationale des droits des femmes

Photo : Emergente. Publiée avec autorisation et sous licence CC 2.0.

(Article d'origine publié le 8 mars 2017) L’Amérique Latine attend une vague d’actions dans la rue et d’activisme en ligne ce mercredi 8 mars, comme cela a été proposé par un grand nombre de groupes civiques qui cherchent à se joindre à la grève internationale pour la Journée internationale des femmes. Les organisateurs espèrent voir une amplification de la grève et des manifestations comme celle qui s’est déroulée l’année dernière sous la direction de mouvements comme #VivasNosQueremos (#NousNousAimonsVivantes) et #NiUnaMenos (#PasUneDeMoins).

Ce 8 mars nous revenons dans les rues.

Les manifestations de l’année dernière ont commencé en Argentine comme réponse à une série de brutaux féminicides qui ont eu lieu quelques semaines avant dans différentes parties du pays. Ces manifestations se sont étendues rapidement à d’autres parties de la région et en quelques jours, le Chili, l’Uruguay, le Pérou, la Bolivie et le Mexique ont vu des marches qui avaient les mêmes objectifs et ont fait campagne pour rendre visibles ces problèmes.

Cette année, beaucoup d’organisations de la région, tant en ligne que dans la rue, se sont engagées dans des initiatives d’éducation publique. Elles ont également invité les gens à participer aux manifestations organisées et, pour les femmes, à se joindre à la grève internationale.

Les manifestations auront comme point central le fait que la région présente des chiffres alarmants de violence et de féminicide, ce qui la situe parmi les plus dangereuses pour les femmes dans le monde. En Uruguay, par exemple, celles qui se joignent à la manifestation dénoncent l’incapacité de l’État à assurer de manière solide la protection des femmes. Le groupe que nous citons ci-après fait mention de la hausse de la présence de groupes religieux et l’invisibilité de la population afro-descendante :

Malgré certaines politiques publiques qui pourraient être considérées progressistes, nous dénonçons […] les barrières existantes pour l’accès à l’interruption volontaire de grossesse. [Nous exigeons aussi] la reconnaissance de droits spécifiques pour la population afro-descendante : intégrer dans la lutte féministe la lutte contre le [racisme]. [Il est nécessaire d’avoir] des politiques décentralisées pour la population afro-descendante reconnaissant les femmes en monde rural avec leurs manques spécifiques compte tenu de l’environnement où elles sont, où s'exerce fortement l’hégémonie du pouvoir des classes, de race et de sexe.

Au Chili, les activistes au travers de Facebook partagent les modes de participation à la grève (la huelga) :

Le groupe international suggère une forme ouverte de grève et notre travail est de décider comment nous le ferons dans les différentes villes du Chili :
– Grève totale – arrêt du travail ou des tâches domestiques et dans les rôles sociaux comme les personnes soignantes et accompagnantes pendant toute la journée
– Grève partielle en arrêtant la production/travail pendant 1 ou 2 heures
– Au cas où tu ne pourrais pas arrêter ton travail : utiliser des éléments noirs comme les vêtements noirs, ceintures noires ou tout autre élément que tu décideras
– Boycotter les entreprises qui utilisent le sexisme dans ses publicités ou son approche vis-à-vis des travailleuses

En Argentine, le groupe Emergente suivra de près les nouveautés des manifestations et les partagera sur ses profils Facebook et Twitter. La veille, Emergente a rapporté quelques manifestations qui ont commencé avant le 8 mars et qui défendaient la visibilité et le respect des communautés LGBTI.

#ParoNacionalYa (#GrèveNationaleMaintenant) « Unité des travailleurs et que ceux à qui ça ne plait pas aillent se faire voir »

Au Paraguay, l’organisation civique de technologies TEDIC s’est jointe à la grève également. Dans un communiqué partagé en ligne, le groupe a estimé que la violence contre les femmes fait aussi partie de l’expérience sur internet et que l’égalité et l’autonomisation des femmes en technologie est encore une « dette à régler » :

En Amérique Latine, les hommes et les femmes, même s’ils accèdent de la même façon aux ordinateurs et à internet dans le foyer, se différencient dans l’usage […]. Dans l’industrie technologique, la situation des femmes est caractérisée par l’inégalité, la sous-représentation, la discrimination et le harcèlement sexuel. […] Le web est un espace de violence contre [les femmes]. Au Paraguay, le cas le plus récent et le plus connu de violence machiste à travers les réseaux sociaux […] a surgi à la suite d’une grave plainte faite par une journaliste. Selon elle, dans la conversation un nombre non identifié d’hommes parlent de la violer pour « lui corriger » son orientation sexuelle. Ce sont des marques de violence qui font partie d’une « culture du viol ». Cette culture, qui se vit quotidiennement sur internet, encourage et normalise les concepts et les actes qui attentent à l’intégrité des femmes et des minorités LGBTQIE.

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