L'exécution d'une journaliste au Mexique ravive l'indignation contre la violence faite aux journalistes

Miroslava Breach Velducea 1962-2017. Foto tomada del perfil público de Twitter de La Jornada.

Miroslava Breach Velducea 1962-2017. Photographie prise sur le profil public de Twitter du journal La Jornada et partagée largement sur ce réseau social.

Encore de mauvaises nouvelles depuis la région frontalière de Chihuahua au nord du Mexique. La journaliste Miroslava Breach – qui travaillait pour plusieurs médias, parmi lesquels le journal national La Jornada et le quotidien local Norte − a été exécutée hors de son domicile par un individu encore non identifié.

Selon les rapports de El Universal et de Excélsior – deux journaux nationaux au Mexique − les faits se sont déroulés le matin du jeudi 23 mars 2017, heure locale de Chihuahua, où habitait la journaliste reporter. D'après les informations disponibles, un homme a abordé Miroslava et a tiré huit fois avec une arme à feu. Tous les projectiles ont atteint la journaliste à la tête.

Dans son éditorial pour le journal Milenio, Ricardo Alemán écrit :

Miroslava Breach fue asesinada por ejercer su profesión, el periodismo de investigación, crítico e independiente. (…)

Dicho de otro modo, mataron a Miroslava por hablar, por hacer pública la información que reclama la sociedad y molesta al poder, en cualquiera de sus formas.

Miroslava Breach a été assassinée pour avoir exercé sa profession, le journalisme d'investigation, critique et indépendant. (…)

Autrement dit, ils ont tué Miroslava pour avoir parlé, pour avoir rendu publique l'information que réclame la société et qui dérange le pouvoir sous toutes ses formes.

L'homicide de Miroslava Breach s'ajoute à ceux de deux autres journalistes exécutés au Mexique en un mois, comme le souligne le journal espagnol El País :

El asesinato se ha producido cuatro días después del ataque contra Ricardo Monlui, otro periodista que murió a tiros en el Estado de Veracruz el pasado 19 de marzo. Cecilio Pineda, un periodista del sureño Estado de Guerrero, fue ejecutado el pasado 2 de marzo. Suman ya 30 periodistas asesinados durante el mandato de Enrique Peña Nieto, ha informado la organización Artículo 19.

L'assassinat s'est produit quatre jours après l'attaque contre Ricardo Monlui, un autre journaliste qui est mort par balle dans l'EEat de Veracruz le 19 mars. Cecilio Pineda, un journaliste de l’État méridional de Guerrero, a été abattu le 2 mars. Cela porte à trente le nombre de journalistes assassinés pendant le mandat d'Enrique Peña Nieto, a informé l'organisation Article 19.

Sur Twitter, le compte de l'organisation Article 19 a partagé le message suivant :

Aujourd'hui, on a assassiné la journaliste Miroslava Breach. 99,75% des cas restent impunis. S'il n'y a pas de justice, la violence continuera.

Epifanio Díaz a condamné ainsi l'homicide de la journaliste reporter:

Nous condamnons énergiquement l'assassinat de la journaliste #Miroslava#Breach. Nous exigeons un arrêt de la vague d'assassinats et de violence.

De son côté, l'utilisateur SBorbon a fait le commentaire suivant:

Cela me donne envie de pleurer quand je vois ce qui se passe dans mon Mexique et ne rien pouvoir changer (incarcérer les corrompus et les délinquants associés).

Le Mexique est le pays le plus dangereux d'Amérique Latine pour les journalistes et le troisième pays le plus dangereux au monde en général, avec des niveaux de violence comparables à la Syrie et à l'Irak, selon l’indice global de criminalité 2016. A cela, il convient d'ajouter que plus de 95% des délits au Mexique restent impunis ou, autrement dit, dans seulement 4,4% des délits, le délinquant est condamné, d'après les chiffres les plus récents de l’Institut Mexicain pour la Compétitivité.

Devant ce funeste panorama, le Président Enrique Peña a fait des déclarations contradictoires de (supposée) défense de la liberté d'expression de la part du gouvernement, comme lorsqu'il a dit en octobre 2016:

Una nación democrática como lo es México, no puede explicarse sin medios de comunicación que ejerzan a plenitud esa libertad (de expresión). Por eso el gobierno de la República defiende la pluralidad de ideas como una conquista democrática y un derecho irrenunciable de los mexicanos.

Une nation démocratique comme l'est le Mexique ne peut pas se définir sans médias exerçant pleinement cette liberté (d'expression). Aussi, le gouvernement de la République défend la pluralité d'idées comme une conquête démocratique et un droit inviolable des Mexicains.

D'autres expressions du ras-le-bol quant à la violence impunie au Mexique se trouvent sur Twitter avec les hashtags #ImpunidadMata ou #YaBastaDeBalas.

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