Emprisonné depuis cinq ans, le blogueur saoudien Raif Badawi manque cruellement à sa famille

Une des affiches de la campagne d'Amnesty International pour Raif Badawi [Le blogage n'est pas un crime. #LibérezRaif]. Source : Twitter.

Les militants réclament la libération du blogueur saoudien Raif Badawi, qui a purgé cinq ans de sa sentence de dix ans d'emprisonnement.

En 2013, un tribunal pénal de Djeddah, en Arabie saoudite, avait condamné Raif Badawi à sept ans de prison et six cent coups de fouet pour avoir « insulté l'islam par voie électronique ».

Il avait été poursuivi pour avoir tenu le blogue « Libéraux saoudiens », un forum en ligne qu'il a lancé en 2008 pour débattre du rôle de la religion dans le royaume saoudien conservateur.

En 2014, sa peine a été portée à dix ans de prison et mille coups de fouet.

La plus récente campagne pour lui venir en aide a été lancée par Amnesty International. L'organisation de défense des droits de l'homme travaille à sa libération avec Ensaf Haidar, l'épouse de Raif, et leurs trois enfants qui vivent à Sherbrooke, au Canada.

Amnesty International a publié une vidéo, dans laquelle les trois enfants de Raif demandent la libération de leur père.

10 ans. 1 000 coups de fouet pour avoir tenu un blogue. Il y a 5 ans aujourd'hui que Raif Badawi a été arrêté. Ses enfants ont un message pour @KingSalman #FreeRaif

[Titre de la vidéo : 10 ans en prison]

- Ten years in prison, 100 lashes, for writing words for peace.
– It’s not fair that our father is in prison. He’s not killed anybody.
– We’ve had enough.
– He just created a blog.
– That’s not illegal.
– We’ve waited too long.
– We need to see our daddy.
– The thing I miss most about my dad…
– is his infectious smile.

- Dix ans de prison, 1 000 coups de fouets, pour avoir écrit des messages en faveur de la paix.
– C'est injuste que notre père soit en prison. Il n'a tué personne.
– Nous en avons assez.
– Il a juste créé un blogue.
– Ce n'est pas illégal.
– Nous avons attendu trop longtemps.
– Nous avons besoin de notre papa.
– Ce qui me manque le plus de mon père…
– c'est son sourire contagieux.

Sur Twitter, le compte d'Amnesty International pour la région du Golfe invite ses abonnés à écrire directement au roi Salman d'Arabie saoudite pour lui demander de libérer Raif.

@Raif_Badawi a déjà passé cinq ans en prison. Juste pour avoir tenu un blog. Dites au @KingSalman que ce sont cinq années de trop, il doit libérer Raif maintenant !

[Titre de la vidéo : Qu'est-ce qui mérite 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet? #LibérezRaif]

Les enfants de Raif ont également partagé d'autres messages sur le site internet d'Amnesty International.

« Lorsque nous sommes partis pour le Canada, je croyais que tu nous surprendrais à l'aéroport. Mais tu n'étais pas là. J'étais en colère » écrit Najwa, 14 ans.

« Pendant longtemps, j'ai cru que tu nous avais abandonnés. J'ai cru que tu ne nous aimais plus ou que tu ne te souciais plus de nous. Pendant longtemps, je me suis terriblement inquiété pour maman. Sans toi, que nous arriverait-il? »

Myriam, aujourd'hui âgée de 10 ans, avait quatre ans la dernière fois qu'elle a vu son père. Elle écrit : « J'essaie de me souvenir de toi, de ta voix, de tes câlins, mais je n'y arrive pas. J'étais très petite et j'étais accrochée à maman au moment où nous t'avons quitté et avons fui. »

Raif Badawi, alors âgé de 32 ans, avait également écopé d'une amende d'un million de riyals (environ 240,000 euros). En janvier 2015, il a reçu ses cinquante premiers coups de fouet, mais la séance suivante fut reportée en raison de son état de santé.

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