Netizen Report : une arrestation et des censures suscitent des protestations en Palestine

“Le problème de la censure est XXXXXXXXX”, Budapest, Hongrie. Photographie de Cory Doctorow via Flickr (CC BY-SA 2.0)

Le Netizen Report de Global Voices offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

La censure a augmenté en Palestine ces dernières semaines. Le 12 juin, des officiers de l'Autorité Palestinienne ont exigé le blocage de 22 sites internet par les fournisseurs d'accès à Internet de Cisjordanie. La plupart de ces sites sont affiliés au parti d'opposition islamiste Hamas, ou bien critiquent le président Mahmoud Abbas. Ils semblent n'être bloqués qu'en Cisjordanie.

Un fonctionnaire du bureau du Procureur général souhaitant garder l'anonymat a déclaré que les sites avaient été bloqués pour avoir violé les “règles de publication”, mais n'a pas donné plus de détails. La Loi de la presse et de la publication de 1995 inclut plusieurs restrictions vagues sur la liberté d'expression, et notamment une loi interdisant la presse de “contredire les principes de…. responsabilité nationale”, ou de publier du matériel “contraire à la morale”.

Le Centre arabe de la promotion des réseaux sociaux de Haifa (7amleh) a dénoncé l'ordre, proclamant “[Nous trouvons] que cette mesure contredit complètement tous les traités et conventions internationaux, et marque une violation importante des droits numériques d'une partie de la société palestinienne.”

Sur internet, les Palestiniens ont exprimé leur frustration à propos du blocage et du manque de transparence de l'ordre de l'AP. Ils ont lancé une campagne accompagnant le hashtag #لا_للحجب (“non au blockage”) exigeant du Procureur général une explication écrite de sa decision.

Cette vague de censure en ligne fait suite à l'arrestation de Nassar Jaradat, un jeune utilisateur de Facebook d'origine palestinienne, le 8 juin. L'AP a accusé Jaradat d'”insulte et de diffamation de responsables publics” dans une publication sur Facebook critiquant Jibril Al Rajoub, une figure majeure des dirigeants de l'AP. Dans une interview récente avec le programme d'actualité israélienne “Rencontrez la presse”, Jibril a declaré que le Mur Ouest du territoire occupé à l'Est de Jérusalem devrait “rester sous le control israélien”, une déclaration dénoncée par de nombreux Palestiniens.

Dans son billet, Jaradat analyse la déclaration de Jibril :

To give what you don’t personally own to those who do not deserve it. This is the essence of deception and the terror of concession.

Donner ce que tu ne possèdes pas à ceux qui ne le méritent pas. Ceci est l'essence de la déception et la terreur de la concession.

Jaradat risque une peine de prison allant de trois semaines à deux ans d'après une stipulation du Code pénal jordanien de 1960 qui s'applique encore dans la Cisjordanie sur “la diffamation, l'insulte et l'humiliation”.

Des militants exposent le marché de plusieurs millions de dollars que représente la technologie de surveillance du Mexique

D'après des recherches publiées fin juin 2017 par un groupe d’ONG du Mexique et du Canada, des avocats mexicains des droits de l'homme, des journalistes et des militants anti-corruption ont été visés par un logiciel espion du gouvernement. Les autorités mexicaines ont acheté ce logiciel à l'entreprise israélienne NSO Group, avec un accord formel de ne l'utiliser que dans des enquêtes sur des criminels et des terroristes. Parmi les cibles se trouvent des journalistes connus, des avocats enquêtant sur la disparition de 43 étudiants, ainsi qu'un avocat américain défendant des victimes d'agressions sexuelles perpétrées par la police.

Le gouvernement a nié mener des opérations de surveillance et de communications contre les défenseurs des droits de l'homme sans autorisation judiciaire préalable. Cependant, des recherches menées par le Citizen Lab de l'Université de Toronto suggèrent que le choix, les cibles et la stratégie de ciblage “fournissent une preuve solide que le ciblage a été mené sans supervision appropriée et sans responsabilité judiciaire.”

Twitter censure des supporteurs du gouvernement vénézuélien

Le Ministre de l'information du Venezuela a signalé mi-juin la suspension d'au moins 180 comptes Twitter de la part de la plate-forme américaine. Ces comptes appartiennent à des supporteurs du gouvernement et à des réseaux médiatiques sponsorisés par celui-ci. Le 17 juin, le président Nicolas Maduro a publiquement condamné ces suspensions comme une “expression du facisme” et a promis d'ouvrir des milliers de nouveaux comptes. Il a ajouté que “la lutte sur les réseaux sociaux est très importante”. Bien que les règles de Twitter interdisent les menaces violentes, le harcèlement et les “comportements haineux”, l'exécution de ces règles est connue pour être variable et imprévisible.

Une technologie d'espionnage menace les piétons chinois traversant illégalement

Les villes chinoises de Jiangbei, Jinan et Suqian ont mis en place un logiciel d'identification faciale afin de faire honte et de sanctionner les citoyens qui traversent les rues dans l'illégalité. Une fois saisies, leurs photographies apparaissent sur des écrans géants aux intersections et les informations les concernant, y compris leur portrait, nom, âge, adresse du domicile, numéro d'enregistrement et numéro d'identification sont téléchargés sur un système de la police.

Le projet de loi du Japon contre le complot examine les citoyens au microscope

Le 15 juin, le parlement japonais a signé et ratifié un projet de loi controversé “contre le complot”. La nature floue de la nouvelle loi, qui couvre presque 300 crimes et donne aux authorités de vastes pouvoirs de surveillance, risque de miner les libertés civiles des Japonais, laissant le champ libre à l'interprétation de savoir qui peut être contrôlé. Joseph Cannataci, un Rapporteur spécial des Nations Unies spécialisé dans le droit à la vie privée, a critiqué ce projet de loi et a exprimé son inquiétude face à la possibilité de “la légitimisation et de la facilitation de la surveillance par le gouvernement des ONGs perçues comme agissant contre l'intérêt du gouvernement.”

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