Des milliers de travailleurs migrants éthiopiens en Arabie saoudite ont demandé au gouvernement éthiopien d'accélérer leur retour en les aidant à préparer les documents pour obtenir des visas de sortie, alors que ce pays du Golfe se prépare à expulser jusqu'à un demi-million d'Ethiopiens.
Il y a près de trois mois, le gouvernement saoudien a donné 90 jours à tous les travailleurs migrants sans-papiers pour quitter [fr] le pays.
L'Arabie Saoudite et le Qatar voisin sont parmi les quelques pays dans le monde qui forcent les travailleurs étrangers à obtenir des visas de sortie pour les quitter. Afin d'obtenir ces visas, d'autres documents doivent également être en règle.
Comme la chaîne de télévision par satellite éthiopienne (ESAT) dirigée depuis l'extérieur du pays rapporte :
Étant donné que les autorités saoudiennes ont annoncé que les personnes ayant un statut illégal doivent quitter le pays, les immigrants éthiopiens dénoncent avec vigueur l'ambassade éthiopienne en Arabie Saoudite qui n'aide pas leur retour en Ethiopie.
Pourtant, environ une semaine avant la fin du délai de 90 jours et après des mois de lenteurs bureaucratiques à l'ambassade éthiopienne en Arabie Saoudite, seuls 80.000 migrants ont pu obtenir les documents pouvant les aider à sortir légalement du pays.
of the estimated 400,000 undocumented #Ethiopians living in #SaudiArabia, only 80, 000+ “secured exit visas”; 11 days for amnesty to expire pic.twitter.com/T2s3w9wEOz
— Addis Standard (@addisstandard) June 15, 2017
Des quelque 400.000 #Ethiopiens sans-papiers vivant en ArabieSaoudite, seulement quelques 80.000 “visas de sortie délivrés”; 11 jours avant l'expiration du délai
Environ 750.000 migrants éthiopiens vivent en Arabie Saoudite, dont une majorité importante de sans papiers.
Les Ethiopiens entrent en Arabie Saoudite par différents moyens. Certains voyagent en tant que travailleurs réguliers par avion mais plusieurs y entrent par des voies terrestres avec l'aide de passeurs. Il y en a aussi qui sont restés dans le pays après le pèlerinage islamique à La Mecque.
Jusqu'à présent, seulement 30.000 migrants ont été rapatriés en Ethiopie. Cependant, au rythme actuel, la plupart des migrants seront encore en Arabie Saoudite à la fin du délai concédé pour quitter le pays. Les autorités saoudiennes ont déclaré qu'elles allaient commencer à faire des descentes de police et à expulser les travailleurs migrants le 30 juin.
En 2013, lorsque les autorités saoudiennes se sont engagées dans des opérations similaires, les migrants éthiopiens ont été victimes d'agressions physiques mortelles [fr]. Les travailleurs qui cherchaient à retourner en Éthiopie ont été enfermés dans des centres de détention improvisés sans nourriture ni abri adéquats.
Pendant les expulsions de 2013, les Éthiopiens ont utilisé les médias sociaux pour exprimer leur colère contre l'Arabie saoudite.
Malgré ces difficultés et les promesses du gouvernement éthiopien d'une réinstallation rapide, il y a des migrants qui ne veulent pas retourner en Ethiopie, où il y a peu d'opportunités économiques.
Nebiyu Sirak, journaliste citoyen basé en Arabie Saoudite, a déclaré :
C'est terrible que la plupart des Ethiopiens n'aient pas manifesté leur intérêt à rentrer chez eux malgré le risque de violence.
Vu l'inquiétude des travailleurs pour leur avenir, le gouvernement éthiopien s'est engagé à réduire de moitié le prix du billet d'avion pour le retour chez eux pour ceux qui volent avec Ethiopian Airlines, ainsi que des réinstallations et des emplois à leur arrivée. Cependant, la plupart considèrent que ce sont de fausses promesses.