L'occupation de Wikipolítica : un engagement collectif pour réinventer la politique du Mexique

Image provenant du kit de presse disponible sur laocupación.org. Reproduit avec permission.

[Billet d'origine publié en espagnol le 6 septembre. Sauf mention contraire, tous les liens de ce billet renvoient vers des pages web en espagnol]

La ville mexicaine de Guadalajara a récemment accueilli le festival “l'occupation“, l'une des nombreuses initiatives portées par le collectif pro-démocratie Wikipolítica Jalisco [fr] afin de trouver des solutions aux problèmes qui accablent les sociétés.

Un assortiment d'organisations locales, nationales et internationales, ainsi que des sociétés civiles, des universités et des citoyens se sont réunis à Guadalajara, Jalisco, du 30 août au 2 septembre, pour partager leurs expériences en matière de participation sociale et politique.

Nous devons nous organiser pour sensibiliser plus de monde à la politique et leur faire comprendre qu'ils ne sont pas seuls.

Tel a été le message de #FueroNoJuicioSí (#JuridictionNonJugementOui), une expression en soutien à l'élimination des protections constitutionnelles en cas de poursuites contre les politiciens et #SinVotoNoHayDinero [en] (#PasDeVotePasDargent), qui cherche à réduire les ressources publiques dont les partis politiques usent et abusent. L'occupation fait partie de l'agenda de Wikipolítica en tant que mouvement progressiste et novateur qui renforce la participation des citoyens, l'échange de dialogue et l'intelligence collective.

Au premier plan Pedro Kumamoto est un activiste mexicain qui est devenu le premier candidat indépendant à obtenir un siège au congrès d’État de Jalisco en 2015.

L'occupation a émergé au milieu d'une consternation visible et de la déception vis à vis des excès et de la corruption des politiques du Mexique, en tant qu'espace crucial pour renforcer une politique différente.

Les participants s'engagent à «rendre une conscience citoyenne» au public et à exercer un contrôle public sur les lieux et les sujets qui ont été dominés par des partis politiques usés.

Comme Roberto Castillo, membre du conseil Wikipolitica pour la ville de Mexico, l'a écrit dans son article “L'occupation : pourquoi la politique n'est pas nécessairement ennuyeuse, et pourquoi c'est mieux si nous sommes tous impliqués” :

Nos alejaron de la política.

La llenaron de corrupción, impunidad y cinismo.

Pero ya volvimos. Y vamos a cambiarla por completo.

Mucho de lo que hacemos es política

La política no es solo aquello que se hace en el congreso desde las curules de los diputados, mucho menos se reduce a discursos de gente trajeada en un atril, que lleva por título “presidente” o “gobernador”. Fuera de ese mundo hemos estado construyendo una gran variedad de formas de participar en la vida política de manera más cercana y útil para todas y todos nosotros.

Ils nous ont éloignés de la politique.
Ils l'ont remplie de corruption, d'impunité et de cynisme.
Mais nous sommes de retour. Et nous allons la changer complètement.
Beaucoup de ce que nous faisons c'est de la politique.
La politique ne se fait pas seulement au Congrès depuis les fauteuils des députés, et se réduit encore moins à des discours de gens bien habillés derrière un pupitre, qui portent des titres titres de «président» ou «gouverneur». Au-delà de ce monde, nous avons construit une grande variété de façons de participer à la vie politique d'une manière plus proche et plus utile pour nous tous.

Quatre journées de festival se sont déroulées, remplies d'ateliers, de tables rondes, de conférences, de prises de paroles éclairantes et d'activités artistiques et culturelles révélant une diversité d'activisme, de projets et de résistance visant le changement.

Ce tweet montre ce qui a été discuté et présenté pendant le festival :

La meilleure réponse à l'indignation et la satiété est de rêver et de travailler pour un autre avenir. L'occupation est un espace pour rêver collectivement.

Féminiser la politique c'est cesser de privilégier la verticalité de la politique traditionnelle.

Certains ont fait des comparaisons entre l'occupation et la manière rigide et démodée avec laquelle le président du Mexique a livré son cinquième rapport gouvernemental (référencé dans le tweet en tant que «# 5toInforme») le 2 septembre:

Le pays qui s'éteint, dans le 5ème rapport;
Le pays qui naît, dans l'Occupation.

À l'Occupation nous nous demandons : pourquoi les remplacer ? Réponse dans le 5ème rapport.

Faisant écho à ce message, Damian Carmona, membre du Wikipolitica de Jalisco, a écrit sur son blog :

Fueron días en los que nos unimos no sólo con el fin de soñar, sino de sentir una necesidad: reemplazarles. Reemplazarles no es una declaratoria de guerra a las personas que habitan los partidos, es una declaratoria contra las formas tradicionales de hacer política -dentro y fuera de los partidos- y les pido no se inquieten ante esta declaratoria, pero si lo hacen, pregúntense si no es porque temen perder el privilegio que les ha otorgado las formas tradicionales de hacer política.

Nous nous sommes réunis ces derniers jours non seulement pour rêver, mais pour ressentir un besoin : les remplacer. Le fait de les remplacer [les politiciens] n'est pas une déclaration de guerre contre les membres des partis, c'est une déclaration contre les formes traditionnelles de la politique – à l'intérieur et à l'extérieur des partis – et je leur demande de ne pas se soucier de cette déclaration, mais s'ils le font, demandez-vous si ce n'est pas parce qu'ils craignent de perdre le privilège que leur ont octroyé les formes traditionnelles de la politique.

L'équipe Wikipolitica et Pedro Kumamoto ont annoncé les futurs projets pour le mouvement à la fin de l'événement, incluant la candidature de Kumamoto aux sénatoriales mexicaines de 2018, qui a pour but d'e faire passer le programme du mouvement à l'intérieur des murs institutionnels.

De même, huit autres membres de Wikipolitica disputeront des sièges de députés indépendants dans différents congrès :

Quel moment formidable pour l'annoncer : Kumamoto va briguer un siège au Sénat. Exactement là où la crise politique s'est reflétée avant-hier soir.

La création de ces espaces vient donner une bouffée d'air frais au milieu des scandales de corruption qui ont secoué l'opinion mexicaine ces dernières semaines. “L'escroquerie maîtresse” (#LaEstafaMaestra) est un exemple.

Comme révélé par le média digital Animal Político, le gouvernement a utilisé 128 compagnies fantômes comme véhicule pour détourner de l'argent public. De la même façon, l'organisation Les Mexicains contre la corruption et l'impunité, a mis en lumière le cas de l'avocat général qui a enregistré sa Ferrari à une adresse d'habitat social pour échapper aux impôts.

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