Netizen Report: De Porto Rico au Bangladesh, l'inaccessibilité des réseaux mobiles aggrave les crises humanitaires

Images satellites de Porto Rico, avant et après une panne d'électricité en 2016. Images par la National Aviation and Space Administration (NASA), autorisées au domaine public.

Le Netizen Report de Global Voices offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

Alors que les sociétés de par le monde deviennent plus en plus dépendantes des réseaux de téléphonie mobile pour tout, du divertissement aux services d'urgence, une panne subite des communications — qu'elle soit accidentelle ou intentionnelle — peut rapidement perturber le quotidien et laisser les gens coupés des services essentiels comme les soins médicaux.

Cette semaine, deux populations aux bouts opposés du monde affrontent les interruptions de communication au milieu de crises humanitaires qui empirent rapidement.

Plus d'une semaine après que l'ouragan Maria a ravagé Porto Rico, causant les pires dégâts que l'île caribéenne ait vus depuis près d'un siècle, 70% des réseaux de télécommunications sont toujours inopérants et on rapporte que presque toutes les maisons seraient toujours sans électricité.

Parallèlement aux pénuries de nourriture, d'eau et de routes praticables, qui mettent les vies en danger, la majorité des Portoricains se retrouvent dans l'impossibilité de communiquer par les réseaux téléphoniques fixes ou mobiles, et même de recharger les téléphones ou les ordinateurs portables. De même que les lignes téléphoniques et les tours de téléphonie mobile, un câble Internet à fibre optique principal a été tellement endommagé par les inondations qu'il est hors d'usage.

Le câble, qui fonctionnait à 25 % de sa capacité normale jusqu'au 23 septembre, fournit l'infrastructure sous-jacente de communication numérique pour les hôpitaux, la police, les services d'incendie et les administrations.

Les habitants de San Juan rationnent l'énergie des générateurs et autres appareils qui produisent l'électricité, tels que les batteries de voiture. Dans le cadre des interventions de secours, les opérateurs de télécommunications ont installé des bornes Wi-Fi temporaires dans les zones urbaines et envoyé des satellites au-dessous de l'île pour faciliter la communication. Visitez cette page web pour soutenir les opérations de secours.

Le Bangladesh interdit la vente de cartes SIM aux réfugiés rohingya

A quelques 15.000 kilomètres de San Juan, les autorités bangladaises ont imposé cette semaine une interdiction de vente des cartes SIM pour les téléphones portables aux réfugiés rohingya, invoquant « des motifs de sécurité ». Les entreprises, magasins, et même les personnes sont menacées d'amendes.

L'interdiction aggrave les difficultés auxquels sont confrontés près de 430 000 réfugiés qui ont cherché refuge au Bangladesh après avoir fui les « opérations de nettoyage » militaires qui ont détruit plus de cent villages rohingya dans l'État de Rakhine au Myanmar. Les violences ont commencé avec des affrontements entre l'armée et le groupe insurgé Armée du Salut des Rohingya de l'Arakan. Les officiels bangladais ont expliqué que leurs inquiétudes sur la sécurité provenaient des rumeurs selon lesquelles des insurgés se trouvaient parmi les centaines de milliers de réfugiés (dont la plupart sont les enfants) qui ont traversé la frontière ces dernières semaines.

L'autorité des télécommunications du pays indique qu'elle va lever l'interdiction une fois que les cartes d'identité biométriques — devenues un prérequis pour les Bangladais qui acquièrent des cartes SIM — seront délivrées aux réfugiés, mais cette procédure peut prendre jusqu'à six mois.

Des dizaines de milliers de réfugiés vivent sans abri dans les camps près de la frontière du Bangladesh avec le Myanmar (Birmanie) et souffrent des pénuries de nourriture, d'eau, de médicaments et maintenant d'outils de communication de base.

La Chine met à l'amende ses géants de la technologie pour insuffisante gestion des contenus

Avec le prochain Congrès du Parti communiste qui se déroulera en octobre, l'Administration du cyberespace de Chine a infligé des amendes importantes aux entreprises technologiques nationales Baidu, Tencent et Sina, disant que les entreprises n'avaient pas réussi à contrôler de manière adéquate la pornographie en ligne, les images de violence et les messages promouvant la haine ethnique. Bien que les entreprises aient été taxées avec des amendes maximales prévues par la loi, cela pourrait représenter seulement 500 000 yuans (environ EUR 64 000) — une fraction minuscule de leurs chiffres d’affaire annuels, qui se compte en dizaines de milliards.

L'Arabie saoudite ouvre quelques services de messagerie (mais pas WhatsApp)

L'Arabie saoudite a relâché les restrictions sur l'usage des applications de voix sur IP et de messagerie, mais a maintenu son interdiction de WhatsApp et Viber. Le gouvernement a commencé à bloquer les applications en 2013, et a expliqué que les changements suivent « les tendances modernes » que « les opérateurs dans le royaume doivent suivre. » Les utilisateurs saoudiens peuvent maintenant téléphoner en utilisant les applications LINE, Snapchat, FaceTime, Skype, Telegram et Tango.

Facebook va-t-il laisser la Russie stocker les données chez elle?

Les agences de presse russes indiquent que les autorités du pays vont bloquer Facebook l'année prochaine à moins que l'entreprise commence le stockage des données personnelles des citoyens russes sur les serveurs en Russie, un pas qui va faciliter l'obtention par les autorités russes des données laissées par les citoyens sur les médias sociaux. L'agence régulatrice des communications Roskomnadzor a bloqué l'accès à LinkedIn en novembre dernier à la suite d'une décision de justice qui a déclaré l'entreprise coupable de violer les lois russes sur le stockage des données. Twitter a informé Roskomnadzor qu'il prévoit de localiser les données personnelles des utilisateurs russes d'ici le milieu de 2018.

Un journaliste marocain emprisonné commence une grève de la faim

Le journaliste marocain Hamid El Mahdaoui a commencé une grève de la faim pour protester contre un procès inéquitable après qu'une cour d'appel a allongé sa peine de prison de trois mois à un an. Mahdaoui a été arrêté et inculpé à cause d'un discours qui, selon les autorités, a incité d'autres à participer à une manifestation en juillet et à enfreindre la loi, bien que les droits de manifestation et de rassemblement soient garanties sur la Constitution marocaine et la Loi sur les rassemblements publics.

Un nouvel outil pour brider le harcèlement en ligne

A la mi-septembre, des développeurs ont lancé un nouvel outil-source qui vise à freiner les abus en ligne au Pakistan. L'application, connue sous le nom de Muavin, permet aux utilisateurs de créer des groupes d'alliés sur Twitter et Facebook pour pouvoir s'alerter mutuellement se prévenir en toute sécurité lorsqu'ils subissent du harcèlement.

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