#StopTheCrackdownVN: une coalition internationale d'ONG appelle au respect des droits humains au Vietnam

Les organisations de défense des droits humains réclament la libération de 165 prisonniers de conscience au Vietnam.

Des organisations de la société civile du monde entier ont lancé une série d'initiatives visant à souligner la situation alarmante des droits humains au Vietnam.

Une base de données des prisonniers de conscience

La campagne NOW!, lancée par 14 organisations de défense des droits humains, appelle à la libération immédiate de 165 prisonniers de conscience au Vietnam. Dans le cadre de la campagne, une base de données exhaustive contenant des informations sur les prisonniers de conscience au Vietnam a été mise en ligne.

Selon la base de données, les prisonniers de conscience au Vietnam sont des blogueurs, des journalistes, des militants écologistes, des étudiants, des paysans et des ouvriers ayant été arrêtés pour leur activisme pacifique.

Together, these men and women are serving 955 years and one month in prison, followed by 204 years under house arrest.

Ensemble, ces hommes et ces femmes purgent une peine de 955 années et un mois de prison, suivies de 204 années d'assignation à résidence.

La plupart d'entre eux ont été inculpés pour violation de l'article 79 du Code pénal, relatif au “complot visant à renverser le gouvernement”, et de l'article 88, punissant la “propagande contre l'Etat”.

Mais selon Civil Rights Defenders, l'un des membres de la campagne NOW!, le nombre de prisonniers de conscience pourrait être bien plus élevé :

The government’s near total control of media in Vietnam and the secrecy that surrounds the arrests and jailing of certain prisoners of conscience, especially those from ethnic minority groups, mean that it is often difficult to find information about cases of prisoners of conscience and it is impossible to state definitively that all prisoners on conscience in the country have been identified.

Le contrôle quasi total qu'exerce le gouvernement sur les médias au Vietnam et le secret qui entoure généralement les arrestations et la détention de certains prisonniers de conscience, en particulier les membres de minorités ethniques, font qu'il est parfois difficile d'accéder à des informations sur certains cas et qu'il est impossible d'affirmer avec certitude que l'intégralité des prisonniers de conscience ont été identifiés.

Lettre aux dirigeants de l'APEC

Une lettre ouverte signée par 17 organisations de la société civile enjoint les dirigeants participant au Sommet 2017 de la Coopération Economique Asie-Pacifique (APEC) qui se tient au Vietnam, à aborder la question des violations des droits humains commises par les autorités. La lettre mentionne qu'en un an, le Vietnam a emprisonné au moins 25 activistes et blogueurs pacifiques :

This crackdown is contrary to the goal of “Creating New Dynamism, Fostering a Shared Future” which is the stated theme of this year’s APEC gathering. Arbitrary detention, censorship, and state-sponsored violence against activists and human rights defenders are not only an affront to our common humanity but a grave violation of international human rights laws and standards.

We believe it is in the strong interest of APEC and of the international community to speak out against the widespread and systematic violations of human rights violations in Vietnam.

Cet élan de répression est contraire à l'objectif de “Créer un nouveau dynamisme, promouvoir un avenir commun”, qui est le thème annoncé du forum de l'APEC cette année. Les détentions arbitraires, la censure et la violence d'Etat à l'encontre des activistes et défenseurs des droits humains sont non seulement un affront à notre humanité commune mais également une grave violation des lois et standards internationaux en matière de droits humains. 

Nous estimons qu'il est dans l'intérêt de l'APEC et de la communauté internationale de prendre la parole contre les violations généralisées et systématiques des droits humains au Vietnam. 

En parallèle, Nguyễn Bảo Nguyên, fille de la blogueuse dissidente emprisonnée Me Nam (Mother Mushroom, Mère Champignon), a adressé une lettre à Melania Trump, implorant son aide pour la libération de sa mère. La Première Dame des Etats-Unis devait rejoindre le Président Donald Trump au Vietnam durant le sommet de l'APEC [mais a par la suite annulé sa venue, ndlr].

I’ve read on the social media and knew that your family will be visiting Vietnam during APEC summit. My birthday is only a few more days away. It’s going to be another birthday that my brother Gấu (Bear 4-year-old) and I will have to be without my Mom. We love Mommy very much and just want Mommy to be home with us.

J'ai lu sur les réseaux sociaux que votre famille se rendrait au Vietnam durant le sommet de l'APEC. Mon anniversaire arrive bientôt. Encore un anniversaire que mon frère Gấu (âgé de 4 ans) et moi passerons sans notre Maman. Nous aimons Maman très fort et souhaitons seulement qu'elle revienne vivre avec nous.

#StopTheCrackdownVN

Neuf organisations de défense des droits humains ont lancé la campagne #StopTheCrackdownVN dénonçant la répression s'étant abattue sur les blogueurs et les activistes ces derniers mois ainsi que les lourdes peines de prison ayant été prononcées contre les voix critiques de l'Etat.

Don Le, écrivain et membre du parti politique Viet Tan, explique comment les fameux articles 79 et 88 du Code Pénal sont utilisés par les autorités pour réduire au silence les citoyens :

The law also allows authorities to filter, block or temporarily shutdown networks on the basis of any information that may be seen to “incite” mass gatherings that disturb national security and order. Given the Vietnamese government’s broad interpretation of national security, we might expect to see more attacks and shutdowns aimed at independent media and bloggers and arrests of peaceful community mobilisers.

La loi permet aussi aux autorités de filtrer, bloquer ou couper temporairement les réseaux sur la base de n'importe quelle information pouvant être interprétée comme une “incitation” aux rassemblements de masse à même de troubler la sécurité et l'ordre public. Le gouvernement vietnamien interprétant très largement le concept de sécurité nationale, nous pouvons nous attendre à davantage d'attaques et de coupures prenant pour cible les médias indépendants et les blogueurs et à davantage d'arrestations de manifestants pacifiques.

En juillet dernier, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme publiait un communiqué s'inquiétant de la détention et de la persécution des journalistes citoyens :

We urge the Vietnamese authorities to immediately release all those detained in connection with their exercise of their rights to freedom of expression, and to amend the overly broad ill-defined laws that are used – under the pretext of national security – to crack down on dissent.

Nous appelons les autorités vietnamiennes à immédiatement libérer les personnes détenues pour avoir fait exercice de leur droit à la liberté d'expression, et à amender les lois excessivement vagues utilisées – sous le prétexte de la sécurité  nationale – afin de réprimer toute dissidence.

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