- Global Voices en Français - https://fr.globalvoices.org -

Cinq mois après son arrestation par les houthistes, le blogueur des droits humains Hisham Al-Omeisy enfin libre

Catégories: Afrique du Nord et Moyen-Orient, Chine, Egypte, Emirats arabes unis, Iran, Pakistan, Philippines, Yémen, Censure, Cyber-activisme, Droits humains, Guerre/Conflit, Liberté d'expression, Médias citoyens, Advox
[1]

Hisham Al-Omeisy et ses deux enfants. Photo de Iona Craig on Twitter.

Le Netizen Report de Global Voices offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

Le blogueur et journaliste yéménite Hisham Al-Omeisy a été libéré et a rejoint [2]sa famille au Yémen le 15 janvier, après avoir été détenu pendant plus de cinq mois par les forces houthistes. Les agents de sécurité du Bureau de la sécurité nationale contrôlé par les Houthis l'avaient arrêté [3] en août 2017 dans la capitale Sanaa.

Avec plus de 35 000 abonnés sur Twitter, Al-Omeisy avait activement tweeté et blogué sur la crise humanitaire et les violations commises par les deux parties belligérantes. Avant son arrestation, il avait analysé le conflit et en avait parlé aux médias internationaux, notamment à la BBC, à CNN, à Al Jazeera, à Deutsche Welle, à NPR et à TRT World.

Pendant sa détention, il était dans l'incapacité de communiquer avec un avocat, sa femme et ses deux jeunes fils.

Bien que la famille et les amis se réjouissent de son retour, ils s'inquiètent pour les nombreux autres Yéménites victimes de disparition forcée, que ce soit par les Houthis [4]ou par la coalition [5] menée par les Saoudiens contre eux.

Réagissant à la libération d'Al-Omeisy, Afrah Nasser, blogueur et journaliste, a tweeté:

Même si je suis ravi que Hisham @omeisy a été libéré, mon cœur a mal pour tous les autres jeunes faits disparus du fait des Houthis, qui n'ont aucun profil médiatique, dont on ne connaît jamais le nom, dont les mères et sœurs plaident tous les jours leur libération sous le hashtag @abducteesmother…

Un journaliste pakistanais agressé après avoir été harcelé pour des critiques sur les médias sociaux

Un célèbre journaliste pakistanais et utilisateur des médias sociaux, Taha Siddiqui, a été agressé [10] à Islamabad par plusieurs hommes armés qui ont tenté de l'enlever. Bien que Siddiqui se soit échappé sans blessures graves, les assaillants ont pris son ordinateur portable, son téléphone portable et son passeport. Siddiqui avait été très critique de l'establishment militaire sur les médias sociaux. En mai 2017, il avait été convoqué par la section antiterroriste [11] de l'Agence fédérale d'enquête et invité à faire examiner son ordinateur par la police. Siddiqui a déposé une plainte [12]contre l'agence, qui a été confirmée par la Haute Cour d'Islamabad.

Les Philippines cherchent à interdire un site d'informations indépendantes admonesté par le Président Duterte

La Securities and Exchange Commission (Commission boursière) des Philippines a révoqué la licence d'exploitation [13] [fr] du site Rappler, un site d'informations et de médias sociaux. La décision [14] du 11 janvier de la SEC affirme que Rappler “viole la limitation constitutionnelle et statutaire de l'actionnariat étranger dans les médias” pour avoir reçu des dons du réseau Omidyar, une fondation créée par le fondateur d'eBay, Pierre Omidyar.

Alors que la constitution philippine [15] restreint la propriété et le contrôle des médias à des sociétés philippines, elle n'interdit pas les dons en argent provenant de fondations étrangères. Rappler est une société cent pour cent philippine [16] en ce qui concerne la propriété et la gestion.

Le président philippin Rodrigo Duterte a attaquéi Rappler dans son discours [17] de juillet 2017 sur l'état de la nation, accusant le site d'être “entièrement détenu par des Américains”.

Les Emirats arabes unis interdisent les services de voix sur IP — et une pétition contre l'interdiction

Après avoir bloqué plusieurs services Web qui offraient des appels vocaux et vidéo gratuits – dont Skype, WhatsApp et Viber – les autorités des EAU étouffent maintenant les tentatives des résidents [18] pour protester contre l'interdiction. Fin décembre 2017, Mostafa Amr a lancé une pétition demandant à l'autorité de régulation des télécommunications du pays, ainsi qu'aux principaux fournisseurs de télécommunications Etisalat et Du, de rétablir le service VoIP aux EAU. Cette semaine, les autorités ont bloqué la plateforme web Change.org, où la pétition était hébergée.

Écrite à la première personne, la pétition exhorte les autorités à reconsidérer le blocage afin de permettre aux familles de rester connectées grâce à des services de communication abordables. Amr écrit :

Le service VoIP est crucial et nécessaire pour de nombreuses familles qui vivent dans les Émirats arabes unis et ont besoin de contacter leurs proches qui vivent à l'extérieur des EAU. Il y a tellement de résidents aux Emirats Arabes Unis qui ont des membres de la famille et des proches vivant à l'étranger et qui ont besoin d'un moyen facile et gratuit pour communiquer et rester en contact via VoIP.

Le régulateur égyptien des médias attaque les journalistes utilisant Facebook

Le président du Conseil national des médias égyptien a dit dans une déclaration publique [19] que les journalistes doivent être tenus responsables des messages qu'ils publient sur Facebook. Makram Mohammed Ahmed a ainsi déclaré : «Si Facebook est une plate-forme de publication pour tout le monde, alors tout ce qui y est publié, qu'il s'agisse d'insultes ou de diffamation, doit être examiné. Et si une plainte parvient au Conseil supérieur de régulation des médias, nous l'examinerons et prendrons immédiatement une décision.”

Vous allez à Chongqing ? Attention où vous regardez

La ville de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, a récemment lancé un programme pilote de technologie de reconnaissance faciale appelé “Xue Liang” [20] (Regard perçant). Le programme combine les données de vidéosurveillance collectées par les caméras de sécurité dans les rues et les complexes résidentiels avec le “Police Cloud” chinois, qui contient un vaste stock de données personnelles pour tous les citoyens chinois, y compris leurs numéros d'identité et photographies lisibles à la machine.

L'agence de renseignement pakistanaise s'en prend au Bitcoin

Dans un rapport obligatoire au Parlement pakistanais – qui a été retardé de près d'un an – l'Agence fédérale d'enquête a demandé au gouvernement de criminaliser l'utilisation du Bitcoin [21] et de rendre cette infraction punissable en vertu de la loi 2016b du Pakistan sur les crimes électroniques.

Vladimir Poutine a déjà remporté les élections de mars 2018 (selon Internet)

Pendant une vingtaine de minutes le 15 janvier, une recherche sur Google sur “élections 2018″ a abouti à un cliché de l'article correspondant sur Wikipédia, qui déclarait Vladimir Poutine vainqueur [22] de l’élection futures. Cette curieuse erreur a été permise par la technologie des résultats de recherche de Google, qui donne parfois des informations provenant de Wikipédia ou d'autres sites susceptibles de répondre à la requête de l'utilisateur. Dans ce cas, le site russe de Wikipédia avait brièvement désigné Poutine vainqueur, une erreur qui a été corrigée peu après que l'information est devenue virale [23] [fr] sur les médias sociaux.

Pendant les manifestations, Psiphon a compté des téléchargements record à partir de l'Iran

L'outil de contournement de la censure Psiphon a multiplié par 20 le nombre [24] d'utilisateurs depuis l'éclatement des manifestations à travers l'Iran fin 2017. Depuis, les plates-formes web populaires et les applications telles que Telegram et Instagram sont bloquées, rendant soudainement impossible pour les Iraniens de communiquer sur ces plateformes sans utilisation d'outils spéciaux – comme Psiphon – pour contourner le blocage. L'application dessert maintenant huit à dix millions d'utilisateurs quotidiens en Iran.

Nouvelles recherches [en anglais]

Abonnez-vous au Netizen Report par e-mail [27]

 

Afef Abrougui [28], Ellery Roberts Biddle [29], Mohamed ElGohary [30], Weiping Li [31], Karlo Mikhail Mongaya [32], Karolle Rabarison [33], et Juke Carolina Rumuat [34] ont contribué à ce rapport.