Le mercredi 9 mai 2018, le ministère du Travail et de la Solidarité sociale de la Grèce a fait adopter par une large majorité parlementaire un texte permettant des changements majeurs dans les lois sur les familles d'accueil et l'adoption. La nouvelle législation réduit la bureaucratie autour du processus d'adoption, et son article 8 met en œuvre un changement historique : les couples de même sexe en union civile peuvent maintenant devenir familles d'accueil.
Sur les 300 députés grec, 264 ont voté, dont 162 favorables au projet de loi et 103 contre. A la demande de l'extrême droite Aube dorée [fr] un vote par appel nominatif a suivi, qui a montré que deux députés du parti de gauche SYRIZA avaient voté contre le projet de loi, tandis que deux du parti de droite Grecs indépendants [fr] (ANEL) (le deuxième parti de la coalition gouvernementale) et 4 de la Nouvelle Démocratie [fr], libérale-conservatrice, ont voté en faveur.
Le Premier ministre Alexis Tsipras a parlé du placement des enfants en famille d'accueil, en disant que :
Η αναδοχή προβλέπει ότι το παιδί έχει τη δυνατότητα να επιστρέψει στους φυσικούς του γονείς, οι οποίοι επιπροσθέτως κατά τη διάρκεια της αναδοχής θα πρέπει να έχουν επαφή μαζί του. Θα έλεγα χωρίς υπερβολή ότι η αναδοχή ως πράξη αποτελεί υπόδειγμα αλτρουισμού, αλληλεγγύης και προσφοράς για όσους το επιλέγουν.
Le placement des enfants en famille d'accueil permet à l'enfant de retourner chez ses parents naturels qui, de plus, devraient être en contact avec lui pendant cette période. Je dirais sans exagération que l'acte d'être famille d'accueil est un modèle d'altruisme, de solidarité et d'offrande pour ceux qui le choisissent.
La vice-ministre de la Solidarité sociale, Theano Fotiou, a commenté que le projet de loi représente une bouée de sauvetage pour les enfants se trouvant en institution :
Η Βουλή αγκάλιασε το νομοσχέδιο για την αναδοχή και την υιοθεσία, όπως όφειλε, καθώς πρόκειται για ένα νομοσχέδιο που είναι πραγματικά μία ανάσα για τα παιδιά στα Ιδρύματα, αλλά και για την κοινωνία, δηλαδή για όλους εκείνους που περιμένουν να ανοίξουν την αγκαλιά και το σπίτι τους για ένα παιδί.
Le Parlement a adopté le projet de loi sur l'accueil et le placement d'enfants en famille comme il le devait ; c'est vraiment un “souffle de vie” pour les enfants dans les institutions mais aussi pour la société, c'est-à-dire pour tous ceux qui attendent d'ouvrir leurs bras et leur maisons à un enfant.
Quelques jours avant le vote, il y a eu une intervention de 55 universitaires grecs et étrangers sur le thème du placement et de l'adoption par les couples homosexuels :
H εμπειρική έρευνα δεν υποστηρίζει την αντίληψη ότι η ανατροφή από ομοφυλόφιλο γονέα επηρεάζει την ανάπτυξη της ταυτότητας φύλου του παιδιού, ενώ δεν υπάρχουν εμπειρικά δεδομένα ότι η παρουσία τόσο του αντρικού όσο και του γυναικείου προτύπου στο σπίτι προάγει την προσαρμογή και ευεξία παιδιών και εφήβων.
La recherche empirique ne soutient pas la perception que l'éducation par un parent homosexuel affecte le développement de l'identité sexuelle de l'enfant, et il n'existe aucune preuve empirique que la présence de modèles masculins et féminins à la maison favorise l'adaptabilité et le bien-être des enfants et adolescents.
Trois grandes conquêtes de la communauté LGBTQI +
Ces dernières années, la Grèce a adopté plusieurs lois visant à mettre fin à la discrimination fondée sur le sexe et l'orientation sexuelle.
Les unions civiles de couples de même sexe ont été légalisés il y a trois ans, et en octobre 2017, la loi permet aux Grecs de 15 ans et plus de changer de genre.
Réactions de personnalités publiques et de l'opinion
Cette nouvelle législation a été condamnée par l'Église orthodoxe. Le Saint-Synode, dans une déclaration le lendemain, a exprimé sa forte opposition au placement d'enfants auprès des couples homosexuels et a affirmé son rôle important dans la société grecque :
Η Εκκλησία της Ελλάδος υπενθυμίζει προς πάσα κατεύθυνση ότι είναι ο πλέον μαζικός θεσμός του ελληνικού λαού και ως εκ τούτου έχει δικαίωμα δημόσιου λόγου, όπως και κάθε άλλος κοινωνικός φορέας, χωρίς να αξιώνει την επιβολή των απόψεών της στην Πολιτεία.
L'Église grecque rappelle au public qu'elle est l'institution de masse la plus cruciale du peuple grec et qu'elle a donc droit à la parole publique, comme toute autre entité sociale, sans prétendre imposer ses vues à l'État.
Sur Twitter, les internautes grecs ont réagi de manière prévisible, la plupart d'entre eux soutiennent la loi, excepté ceux qui y sont traditionnellement opposés.
Olympia Anastasopoulou, membre de la Cour suprême de Grèce et du parti Potami a noté :
#αναδοχη απο ομοφυλα ζευγαρια: τη στηριζουμε & την ψηφιζουμε ως ευρωπαιοι πολιτες (αποτελει νομικη υποχρεωση της χωρας μας)αλλα και ως γονεις: τι θα προτιμουσατε αληθεια για τα δικα σας παιδια αν ο μη γενοιτο επρεπε να επιλεξουν μεταξυ ιδρυματος & οικογενειακης αγκαλιας;…— OlympiAnastasopoulou (@OlympiaAnast) 7 Μαΐου 2018
Le placement d'enfants auprès des couples homosexuels. Nous soutenons et votons en tant que citoyens européens (c'est une obligation légale de notre pays), mais aussi en tant que parents : que préféreriez-vous avoir pour vos propres enfants si, par malheur, ils devaient choisir entre une institution et un nid familial?
L'utilisatrice de Twitter Yponavarchos a critiqué la position de vote de Liana Kanelli [fr], une députée représentant le Parti communiste grec, qui a un fils adoptif et a fait l'objet de rumeurs sur son orientation sexuelle:
να είσαι λεσβία με παιδί και να ψηφίζεις
παρών στο νομοσχέδιο για την αναδοχή
από ομόφυλα ζευγάριααυτό πάει να πει σκοταδιστικό ΚΚΕ
ΓΕΛΟΙΑ ΚΑΙ ΠΑΛΙ Η ΛΙΑΝΑ
— ΥποΝαύαρχος (@ftoovaskano) 8 Μαΐου 2018
Imaginez que vous êtes une lesbienne avec un enfant et, malgré cela, vous déclarez “abstention” pendant le vote du projet de loi sur le placement d'enfants par des couples homosexuels.
Voilà ce que cela signifie d'être un Parti communiste obscurantiste de Grèce
LIANA, RIDICULE UNE FOIS DE PLUS.
L'utilisateur NoMoreLies s'oppose à la loi et a vu les théories de conspiration traditionnelles :
Τώρα που πέρασαν οι Συριζαίοι την
αναδοχή παιδιών από ομόφυλα ζευγάρια,
μπορούν να πάνε σε εκλογές.Εκτελέσαν τις διαταγές του Soros.
– Ισλαμοποίηση ✅
– Ανοιχτά σύνορα ✅
– Καταστροφή παραδοσιακής οικογένειας ✅
– Φτωχοποίηση του λαού ✅Έλα να έρθει ο επόμενος….
— Όχι Άλλα Ψέματα!?? (@nomorelies_gr) 9 Μαΐου 2018
Maintenant que les membres de Syriza ont adopté la loi sur le placement des enfants auprès des couples homosexuels, ils peuvent procéder à des élections.
Ils ont exécuté les ordres de [George] Soros.
– Islamisation
– Frontières ouvertes
– Destruction de la famille traditionnelle
– Appauvrissement des personnes
Giorgos Koumoutsakos, un député de la Nouvelle Démocratie conservatrice et député européen, a expliqué sa position lors du vote :
Είμαι μεταξύ εκείνων που ψήφισαν υπέρ του συμφώνου συμβίωσης, καθώς η Πολιτεία όφειλε να ρυθμίσει μια ήδη υπάρχουσα κοινωνική κατάσταση. Δεν θα ψηφίσω όμως την αναδοχή από ομόφυλα ζευγάρια. Μόνο και καταλυτικό κριτήριό μου ο σεβασμός των δικαιωμάτων των παιδιών.
— Giorgos Koumoutsakos (@GKoumoutsakos) 8 Μαΐου 2018
Je suis parmi ceux qui ont voté en faveur de l'accord d'union civile, car l'État devait réguler une situation sociale déjà existante. Cependant, je ne voterai pas pour le placement d'enfants auprès de couples homosexuels. Mon seul critère catalytique est le respect des droits de l'enfant.
Réactions au sein de la communauté LGBTQI
Le célèbre auteur et producteur de radio, Auguste Corteau, a exprimé son horreur face à la position de plusieurs députés grecs lors de la discussion du projet de loi :
Οι πολιτικοί που σήμερα αντιτίθενται – πολλοί εξ αυτών με φρικαλέες ασχημονίες – στην αναδοχή και την τεκνοθεσία από…
Geplaatst door Auguste Corteau op woensdag 9 mei 2018
Les politiciens qui s'opposent aujourd'hui – beaucoup d'entre eux avec une horrible impertinence – au placement et à l'adoption des enfants par les couples homosexuels ont déjà, à juste titre, gagné une place dans les profondeurs sombres et poussiéreuses des limbes de l'histoire.
Marina Galanou, militante des droits des trans, a souligné l'absence du ministre de la Justice, Stavros Kontonis:
Διαβάζω ότι ο Υπουργός Δικαιοσύνης, κ. Κοντονής, δεν ήταν παρών στη ψήφιση του νόμου για την επέκταση της αναδοχής….
Geplaatst door Marina Galanou op vrijdag 11 mei 2018
J'ai lu que le ministre de la Justice, M. Kontonis, n'était pas présent lors du vote. Toute justification d'obligations dans son ministère n'a aucune valeur : le ministre de la justice et des droits de l'homme ne peut pas s'absenter lors du vote d'une loi qui (bien qu'il ne l'ait pas élaborée) concerne les droits de l'homme.
Rainbow Families, un groupe de défense des parents LBGT a également critiqué le ministre de la Justice et la position générale des partis politiques :
Όλες και όλοι εμείς στις Οικογένειες Ουράνιο Τόξο βγαίνουμε από αυτή τη διαδικασία με μια πικρή γεύση στο στόμα. Στον δρόμο για την ισότητα, πάλι μας άφησαν «πίσω» και επομένως δεν μπορούμε να «πανηγυρίσουμε» αλλά να συνεχίσουμε με περισσότερες δυνάμεις και σθένος τον αγώνα μας μέχρι να δικαιωθούμε.
Nous tous dans les familles arc-en-ciel sortons de ce processus avec un goût amer dans la bouche. Sur le chemin de l'égalité, ils nous ont encore laissés “en arrière” et par conséquent nous ne pouvons pas “célébrer” mais continuer notre lutte avec plus de force et de vigueur jusqu'à ce que nous trouvions justice.
Le journaliste et activiste LGBT Grigoris Vallianatos a exprimé son insatisfaction dans un compte personnel sur Facebook, estimant que l’État avait encore beaucoup de travail à faire :
Εχουμε και λέμε. Είμαστε νόμιμοι αλλά όχι κι ισότιμοι. Μπορούμε να κάνουμε σύμφωνο κι όχι γάμο. Μπορούμε να κάνουμε σύμφωνο με πολίτες χωρών της ΕΕ μόνο. Μπορούμε να κάνουμε αναδοχή κι όχι υιοθεσία. Μπορούμε να χαρούμε το φύλο μας μόνο αν πετυχαίνουμε τα αντρικά και γυναικεία στερεότυπα. Είναι σαν να μας “σέβεστε”, απ τη μέση και πάνω. Η μήπως απ τη μέση και κάτω.
Voilà. Nous sommes légaux mais pas égaux. Nous pouvons avoir un accord d'union civile, pas de mariage. Nous ne pouvons avoir d'accord d'union civil qu'avec les citoyens des pays de l'UE. Nous pouvons accueillir des enfants, mais pas les adopter. Nous ne pouvons profiter de notre genre que si nous personnifions des stéréotypes masculins et féminins. C'est comme “nous respecter” au-dessus de la ceinture. Ou en dessous.