En Bulgarie, la justice donne raison aux écologistes dans la bataille pour sauver le parc national du Pirin

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Une carte en relief des monts du Pirin, sur un mur du Service de secours en montagne de Borovets, en Bulgarie. Photo : Global Voices, CC-BY.

[Billet d'origine publié le 2 mai 2018]

Les militants écologistes ont applaudi quand, le 26 avril, la Cour administrative suprême de Bulgarie a jugé que l’État devait renoncer à ses projets d'autoriser de nouvelles constructions dans le parc national du Pirin, un site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, sans avoir mené au préalable une évaluation stratégique environnementale.

Une coalition appelée Pour la nature avait intenté le procès et a salué la décision de la cour comme étant un pas important dans son combat pour ce précieux morceau de nature.

Selon le WWF-Bulgarie, un membre de cette coalition :

Le projet [de l’État] autorise la construction sur une zone 12,5 fois plus grande que celle actuellement autorisée, et pourrait conduire à une exploitation forestière affectant près de 60 % du parc (aucun abattage commercial n'est autorisé dans le parc actuellement). Le développement du plan est financé par l'UE.

La menace contre le parc national du Pirin a été à l'origine de cinq mois de manifestations dans toute la Bulgarie et à l'étranger. Les plus récentes ont eu lieu à Sofia, Blagoevgrad, Plovdiv, Sliven et Londres le 26 avril, lors desquelles les participants ont aussi exigé la protection du patrimoine naturel dans la région de la Mer Noire.

L'arrêt de la cour a annulé la décision du ministère bulgare de l'Environnement et de l'Eau d'accepter une ébauche de plan préliminaire 2014-2020 pour le parc national du Pirin en l'absence d'évaluation stratégique environnementale préalable, autorisant la construction d'une nouvelle station de ski à proximité de la localité de Bansko.

Les militants qui ont saisi la justice arguaient que ce projet immobilier mettrait en danger la totalité du parc, et qu'il était une directe violation de la directive européenne 2001/42/EO, qui exige la réalisation d'une évaluation environnementale en cas de décisions concernant le tourisme, la foresterie et la biodiversité.

Dans ses attendus, la cour a affirmé que, faute d'avoir mené l'évaluation environnementale requise, “le ministère n'avait aucune base pour évaluer de manière appropriée si les actions du projet auraient ou non un impact sur l'environnement.” Le collège de trois magistrats a noté que cette évaluation devait reposer sur les critères du Règlement des évaluations environnementales, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent.

Même s'ils ont brièvement fêté la décision de la Cour administrative suprême, les militants écologistes bulgares, prudemment, ne la considèrent pas comme la conclusion de leur lutte pour #SavePirin [Sauver Pirin], sachant bien que de puissants intérêts financiers aimeraient récupérer des terrains pour leurs projets touristiques. Pour commencer, juridiquement le ministère a deux semaines pour faire appel, alors soumis à un collège de cinq juges.

Grande nouvelle pour Za Zemiata et les milliers de manifestants contre les projets d'endommager le parc national du Pirin en Bulgarie !

Les médias traditionnels en Bulgarie appartiennent principalement à des oligarques et n'ont pas précisément soutenu cette cause, présentant les manifestations comme insignifiantes et clairsemées. Par exemple, un récent article traitait les militants de “corrupteurs verts” (зелени рушветчии).

La Bulgarie est dernière de l'UE pour la liberté des médias

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