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Netizen Report: Les réglementations de WhatsApp et des cartes SIM rendront la connexion plus difficile en Ouganda

Catégories: Afrique du Nord et Moyen-Orient, Afrique Sub-Saharienne, Amérique du Nord, Asie du Sud, Océanie, Emirats arabes unis, Etats-Unis, Inde, Ouganda, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Censure, Cyber-activisme, Droit, Droits humains, Liberté d'expression, Manifestations, Médias citoyens, Technologie, Advox

Publicité de Telco sur une camionnette à Kampala, en Ouganda. Photo par futureatlas.com via Flickr (CC BY 2.0)

Le Netizen Report de Global VoicesAdvox offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

Le gouvernement ougandais a approuvé une nouvelle loi fiscale [1] qui appliquera des prélèvements à une gamme de biens et de services, y compris les comptes de paiement mobiles [2] et les services de médias sociaux [3]tels que Facebook et WhatsApp.

Lorsque les responsables politiques ont proposé pour la première fois la “taxe WhatsApp [4]“, ses partisans – parmi lesquels le président Yoweri Museveni – ont fait valoir que cela aiderait à réduire les “potins” sur les médias sociaux. La proposition a été également populaire parmi les fournisseurs de télécommunications locaux, qui ne bénéficient pas directement de l'utilisation de services par contournement [5] [fr] basés à l'étranger tels que WhatsApp.

Dans une interview, la blogueuse ougandaise Pru Nyamishana, auteur de Global Voices, a déclaré à BuzzFeed [6] :

L'un des deux plus grands défis auxquels nous sommes confrontés dans la gouvernance d'Internet est l'accès. Cette taxe exclut des gens … nous pensons également que c'est une tentative délibérée de censurer les Ougandais et de réduire les voix dissidentes.

Citant une augmentation récente des meurtres et des enlèvements dans le pays, le gouvernement ougandais a également mis fin à un gel de deux mois [7] sur les ventes de cartes SIM et ordonné aux entreprises de télécoms d'enregistrer toutes les nouvelles cartes SIM mobiles [7] auprès du National Biometrics Data Center [8] (Centre national des données biométriques). Il a également interdit la vente de cartes de recharge effaçables.

Les autorités disent que les criminels violents communiquent en utilisant des cartes SIM non enregistrées afin de planifier les attaques sans être retracés.

Alors que l'interdiction des vente de cartes SIM a été levée, de nouveaux règlements exigent désormais que les Ougandais [7]présentent aux fournisseurs leurs pièces d'identité nationales afin que leurs données personnelles puissent être vérifiées [9] sur des lecteurs de cartes électroniques au moment de l'achat. En vertu de la nouvelle loi, qui entrera en vigueur le 1er juillet, les clients seront également obligés d'utiliser des comptes de paiement mobile pour recharger leurs cartes SIM.

Dans un communiqué de presse, l'Association ougandaise de protection des consommateurs a déclaré [10] que les mesures réglementaires de la carte SIM ne réduiraient pas le taux de criminalité. Parlant de la nouvelle loi fiscale, Juliet Nanfuka de la Collaboration sur la politique internationale des TIC en Afrique de l'Est et du Sud (CIPESA) l'a qualifiée [11] de “dernière d'une série d'actions gouvernementales menaçant l'accès des citoyens à Internet”.

Prises ensemble, ces nouvelles politiques rendront plus coûteux pour les Ougandais – en particulier ceux qui vivent dans la pauvreté – de communiquer et d'effectuer des tâches quotidiennes en utilisant leurs appareils mobiles.

Fermeture d'Internet dans l’État indien du Tamil Nadu après un massacre de manifestants

Après que la police a abattu 13 civils lors d'une manifestation publique [12]dans l’État du Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde, les réseaux Internet fixes et mobiles ont été fermés [13]dans trois districts sur ordre des autorités locales. Les manifestants protestaient contre l'extension d'une usine de cuivre qui, selon eux, pollue l'air et l'eau dans leur district et met leur santé [14] en danger. Des vidéos de policiers qui agissaient violemment ou cruellement envers des manifestants circulent sur les réseaux sociaux, laissant de nombreux citoyens sceptiques sur les motivations du gouvernement de couper l'accès à Internet.

Selon le Software Freedom Law Center [15] de New Delhi, il y a eu 55 fermetures d'Internet régionales [16] en Inde jusqu'à présent en 2018.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée interdit l'accès à Facebook pendant un mois, en invoquant de “faux utilisateurs”

Les responsables de l'État insulaire du sud Pacifique de la Papouasie-Nouvelle-Guinée [17] [fr] imposeront une interdiction d'un mois à Facebook [18], ce qu'ils considèrent comme une action pour mieux comprendre que la plate-forme est un catalyseur de la diffusion de fausses informations.

Dans une interview avec The Guardian, l'auteur de médias numériques et de Global Voices Aim Sinpeng a exprimé [18] son inquiétude quant à cette interdiction, mais a également noté qu'elle aurait moins d'impact que dans d'autres parties du monde, compte tenu de la faible proportion d'internautes. La Papouasie-Nouvelle-Guinée compte un peu plus de huit millions d'habitants et un taux de pénétration de l'Internet de seulement 12 %.

Dix ans de prison pour un défenseur des droits humains dans les Emirats arabes unis (EAU) pour militantisme sur les médias sociaux

Ahmed Mansour, un défenseur émirati des droits humains, a été condamné à dix ans de prison [19] [fr] par une cour d'appel d'Abu Dhabi pour “propagation de la haine et du sectarisme” ainsi que pour publication de “fausses informations” sur les réseaux sociaux. Il a également été condamné à une amende d'un million de dirhams (environ 272 000 dollars US) pour avoir “insulté le statut et le prestige des EAU”.

Mansour, qui est détenu depuis mars 2017, fait partie des quelques défenseurs des droits humains dans le pays du Golfe. Il a reçu le prix Martin Ennals 2015 [20] pour les défenseurs des droits humains. Il a également été emprisonné en 2011, après avoir fait campagne pour des réformes démocratiques aux EAU et signé une pétition en faveur de la démocratie. De cette époque jusqu'à sa dernière arrestation, il a fait l'objet de harcèlement [21][fr] et de surveillance tant en ligne que dans la réalité.

Avec un nouveau logiciel, Amazon.com aide les gouvernements à surveiller les résidents américains

La multinationale Amazon.com a développé son propre logiciel de reconnaissance faciale, Rekognition, un produit qui, selon la société, peut effectuer une “reconnaissance faciale en temps réel [22] [fr] sur des dizaines de millions de visages et détecter jusqu'à 100 visages dans des photos complexes et pleines de monde”.

Par une demande en vertu du Freedom of Information Act (loi sur la liberté d'information), les avocats de l'American Civil Liberties Union [23] (Union américaine pour les libertés civiles) ont obtenu et publié des courriels prouvant qu'Amazon vendait le logiciel aux gouvernements locaux des États américains d'Arizona, de Californie et d'Oregon. L'entreprise a également formé et consulté des fonctionnaires gouvernementaux dans le cadre d'un accord de non-divulgation initié par Amazon.

L'American Civil Liberties Union a également co-écrit une lettre [24] collective au PDG d'Amazon Jeff Bezos, exigeant qu'Amazon “arrête d'alimenter une infrastructure de surveillance gouvernementale qui menace gravement les consommateurs et les collectivités à travers le pays”. Le Conseil sur les relations américano-islamiques, l'Electronic Frontier Foundation et Human Rights Watch sont parmi les signataires de cette lettre.

Nouvelles recherches

 

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Afef Abrougui [28], Ellery Roberts Biddle [29], Nwachukwu Egbunike [30], Mohamed ElGohary [31], Rohith Jyothish [32], Rezwan Islam [33], Inji Pennu [34], James Propa  [35]et Sarah Myers West [36] ont contribué à l'écriture de ce numéro.