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Entretien avec Rosaly Lopes, astronome brésilienne à la NASA et première femme rédactrice en chef de la revue Icarus

Catégories: Amérique du Nord, Amérique latine, Brésil, Etats-Unis, Femmes et genre, Médias citoyens, Sciences, Technologie

Dr. Rosaly Lopes | Photo : Divulgação, reproduite avec son accord.

Billet d'origine publié le 15 mai 2018 en portugais et traduit depuis l'anglais.

Rosaly Lopes a grandi dans une famille de la classe moyenne de Rio de Janeiro (Brésil), en regardant Star Trek, fascinée par le télescope de son école et en suivant toutes les informations à propos de la mission Apollo. Quand Apollo 13 [1] est retourné sur Terre en avril 1970, c'est l'histoire de Frances Northcutt [en] [2], la femme responsable du calcul de la route du retour du vaisseau, qui attira son attention.

“Le simple fait de montrer une femme, au centre de contrôle de Houston [Texas, États-Unis], a été une grande source d'inspiration pour moi”, a déclaré Lopes lors d'une interview téléphonique avec Global Voices.

Quarante-huit ans après cette mission, Rosaly Lopes [en] [3] est devenue l'une des plus importantes personnalités scientifiques au monde. Directrice du département de planétologie de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), elle est entrée dans le Livre Guinness des records en 2006 pour avoir découvert le plus grand nombre de volcans : elle a recensé 71 volcans sur Io, l'une des lunes de Jupiter [4] tout en travaillant sur la mission Galileo [5].

Depuis 2002, Lopes fait partie des personnes en charge d'explorer Titan [6], une lune de Saturne et le deuxième plus grand satellite du système solaire, à l'aide de la sonde Cassini [7]. C'est sur Titan qu'elle commencera ses recherches sur la possibilité d'une vie hors de la planète Terre.

En 2018, Lopes devient la première femme rédactrice en chef de la revue Icarus [8]. Créée par le célèbre astronome Carl Sagan [9], la revue est une référence dans le domaine de la planétologie.

Lopes a discuté avec Global Voices (GV) de ses projets et du fort impact que peut avoir le fait de voir des femmes à des place importantes dans le domaine scientifique pour aider les générations futures.

GV : Comment êtes-vous devenue la première femme rédactrice en chef de la revue Icarus ?





Rosaly Lopes (RL) : Carl Sagan começou a Icarus porque na época não existia um periódico científico para publicar trabalhos em ciências planetárias, exclusivamente. Os editores todos vieram da Cornell University porque na época os manuscritos eram todos enviados para lá e passou de um professor para outro. Foram poucos editores, acho que 3 ou 4. O último ficou mais de 10 anos. Ele e a Sociedade Astronômica Americana, que tem uma divisão de Ciências Planetárias, começaram a perguntar quem queria se candidatar. Eu me candidatei e eles me escolheram.

Rosaly Lopes (RL) : Carl Sagan a lancé Icarus car il n'existait pas à l'époque de revue scientifique dédiée exclusivement à la publication de travaux en planétologie. Les rédacteurs venaient tous de l'université Cornell, car, à l'époque, les textes soumis étaient tous envoyés là-bas et circulaient d'un professeur à l'autre. Il y avait peu de rédacteurs, trois ou quatre je pense. Le dernier est resté pendant plus de 10 ans. Ce dernier et l'American Astronomical Society [Société Américaine d'Astronomie], qui possède un pôle Planétologie, ont demandé aux personnes souhaitant candidater de se manifester. J'ai postulé et ils m'ont choisie.

GV: Que pensez-vous de la tendance à questionner les données, les faits et la recherche scientifiques ?

RL : Isso é uma pequena parte da população que pensa. Mas existem pessoas que não querem acreditar que é a ação do homem que está causando [as mudanças climáticas]. Isso é porque tem muita gente que tem medo que nosso estilo de vida tenha que mudar. Eu sou otimista, acho que vamos descobrir maneiras de usar energia que não causem aquecimento global. O problema é que isso se tornou uma questão muito mais política do que científica.

RL : Seule une petite partie de la population pense cela. Mais il y a des gens pour refuser de croire que c'est l'activité humaine qui cause [le changement climatique]. C'est parce qu'il existe beaucoup de personnes qui sont effrayées par le fait que notre mode de vie doit changer. Je suis optimiste, je pense que nous allons découvrir des moyens d'utiliser l'énergie qui ne causent pas un changement climatique général. Le problème est que cette question est devenue plus politique que scientifique.

Rosaly Lopes lors de recherches à Vanuatu dans le Pacifique Photo : archive personnelle, publiée avec son accord.

GV : En 2015, vous avez reçu la médaille Carl Sagan pour votre travail pédagogique visant à inclure tous les publics, notamment à destination des jeunes hispaniques et des femmes. Pouvez-vous nous parler plus précisément de votre avis sur ce sujet ?

RL :  A inclusão é importante porque a ciência precisa de talentos, precisa de pessoas dedicadas e, não importa, se for homem ou mulher, de raças diferentes, o que seja. É importante ter jovens voltados à carreira de ciências e tecnologia porque é o nosso futuro. Até medicina está muito ligada à área tecnológica. A ciência tem que ser uma área preparada para incluir a todos.

RL :  Il est important d'avoir une politique inclusive car la science a besoin de talents, de personnes dévouées et il importe peu que ces personnes soient de sexe masculin ou féminin, d'ethnies spécifiques ou quoi que soit d'autre. Il est important d'avoir des jeunes qui visent une carrière dans les sciences et les technologies car c'est notre avenir. La médecine est également très liée au domaine de la technologie. La science doit être un domaine prêt à tous les inclure.

GV : On dit que le milieu scientifique est plus difficile pour les femmes, qu'elles ont besoin de faire encore plus leurs preuves que les autres. Êtes-vous d'accord ?

RL :  Eu acho que isso também é um pouco de mito. Eu acho que há 50 ou 30 anos, sim. Mas, hoje em dia, por exemplo, na área de Ciências Planetárias, as mulheres correspondem a 30 ou 35%. Já não é uma coisa que a gente considere “diferente” ver uma mulher cientista. A partir do momento que você tem 25% de mulheres numa área científica, começa a ser uma coisa mais normal

RL : Je pense que cela relève un peu du mythe. Je pense que oui, c'était le cas, il y a 50 ou 30 ans. Mais, aujourd'hui, par exemple, dans le domaine de la planétologie, les femmes sont présentes à hauteur de 30 à 35 %. Voir une femme scientifique n'est plus maintenant quelque chose que les gens trouvent “singulier”. À partir du moment où vous avez 25 % de femmes dans un domaine scientifique, cela commence à être quelque chose de plus normal.

GV : Avez-vous jamais rencontré de préjugés ?

RL : Não e eu nunca me preocupei muito com isso. A gente não deve perder tempo se preocupando com isso. Sempre fui da opinião que, se alguém tem preconceito, o problema é deles, não é meu. É melhor ir em frente e fazer o trabalho da melhor maneira que você puder.

RL : Non et je ne me suis jamais beaucoup inquiétée de ça. Les gens ne devraient pas perdre leur temps à s'en inquiéter. J'ai toujours considéré que, si quelqu'un avait un préjugé, c'était son problème et non le mien. Il vaut mieux aller de l'avant et faire son travail du mieux qu'on peut.

GV: Comment avez-vous commencé à vous intéresser à ce domaine ?

RL : Eu cresci com o programa Apollo e foi ele que me inspirou muito. Eu queria ser astronauta, a princípio, mas vi que era mulher, brasileira e muito míope. Então, realmente, não ia dar. Decidi que eu ia ajudar o programa espacial sendo cientista. Decidi isso muito cedo e nunca me desviei desse caminho.

RL : J'ai grandi avec le programme Apollo et cela m'a énormément inspirée. Au début, je voulais devenir astronaute, puis j'ai vu que j'étais une femme, brésilienne et avec une mauvaise vue ; ce n'était donc pas près d'arriver. J'ai décidé que j'allais aider le programme spatial en tant que scientifique. J'ai décidé cela très tôt et je n'ai jamais dévié de cette voie.

GV: Qu'en ont pensé vos parents ?

RL : Felizmente, eles me apoiaram muito, porque sem isso eu não poderia ter aceito nada. Minha mãe se preocupava que eu, como astrônoma, não teria emprego. Mas ela fez questão que eu aprendesse inglês e francês, para eu ter um jeito de ganhar dinheiro, mesmo que a profissão não me desse dinheiro. Eles me encorajaram muito para que eu estudasse no exterior, pagaram tudo, fizeram sacrifícios, porque viram que, principalmente naquela época, não existia campo de cstronomia no Brasil. Agora já está melhor.

RL : Heureusement, ils m'ont beaucoup soutenue, car sans cela je n'aurais rien réussi. Ma mère était inquiète que, en tant qu'astronome, je n'aie jamais de travail. Mais, elle a mis un point d'honneur à m'apprendre l'anglais et le français pour que j'aie un moyen de gagner ma vie, même si mon métier ne me payait pas. Ils m'ont énormément encouragée à étudier à l'étranger, ils ont tout financé, fait des sacrifices, parce qu'ils ont vu, particulièrement à cette époque, qu'il n'y avait pas de débouchés en astronomie au Brésil. C'est mieux maintenant.

GV : Est-il fréquent de voir des personnes venant de pays en voie de développement dans ce domaine ?

RL : Não é muito comum, mas está mudando. Quando eu comecei, realmente, não era nada comum. Mas agora estou vendo mais e mais pessoas. Existem chances, principalmente, se você é muito dedicado e estuda bastante. Precisamos de talentos trabalhando nessas áreas, então, é importante encorajar a todas as pessoas que realmente gostam da área.

RL : Ce n'est pas très fréquent, mais c'est en train de changer. Quand j'ai commencé, je vous assure, ce n'était pas du tout fréquent. Mais maintenant, je vois de plus en plus de personnes. Il y a des opportunités, en particulier si vous êtes dévoués et que vous travaillez beaucoup. Nous avons besoin de bons éléments pour travailler dans ces domaines, il est donc important d'encourager toutes les personnes qui aiment vraiment ce domaine.

GV : Un magazine brésilien a parlé de vous comme de la “Brésilienne qui a réussi à la NASA [por] [10]“. Que pensez-vous de ce titre ?

RL :(risos) Não sabia desse título, interessante. Tudo na vida é esforço e um pouco de sorte, aproveitar as oportunidades que vêm. Eu assumi alguns riscos. Aos 18 anos, saí do Brasil para estudar na Inglaterra e foi difícil. O meu inglês era bom, mas não era excelente para nível universitário e eu tive dificuldade. Meu preparo no Brasil era mais baixo que dos estudantes ingleses, embora eu tivesse passado por bons colégios. Depois, eu estava na Inglaterra com um bom emprego, dentro do governo, trabalhava no Observatório de Greenwich, mas decidi que aquilo não era o que eu queria fazer, porque não tinha chance de pesquisa. Me arrisquei, deixei o emprego e fui para os Estados Unidos participar do JPL (Jet Propulsion Laboratory) da NASA, com uma bolsa de dois anos de duração. Felizmente, deu certo, mas foi um risco, porque eu sabia o que queria. Meu pai dizia que a coisa mais importante da vida era ter uma paixão, ir atrás daquilo e não desistir.

RL : (rires) Je n'avais pas connaissance de ce titre, intéressant. Tout dans la vie nécessite un effort et un peu de chance, de profiter des opportunités qui apparaissent. J'ai pris des risques. À 18 ans, j'ai quitté le Brésil pour aller étudier en Grande-Bretagne, et ça a été difficile. Mon anglais était bon, mais pas excellent pour un niveau universitaire et j'avais du mal. Ma préparation au Brésil était plus faible que celle des étudiants britanniques, bien que je sois allée dans de bonnes écoles. J'ai ensuite obtenu un bon travail pour l'État britannique, je travaillais pour l'Observatoire de Greenwich, mais j'ai décidé que ce n'était pas ce que je voulais faire, car il n'y avait aucune chance de faire de la recherche. J'ai pris un risque, quitté mon travail et suis partie aux Etats-Unis pour contribuer au JPL (Jet Propulsion Laboratory) [Laboratoire de Propulsion par Réaction] de la NASA, avec une bourse d'études pour une durée de deux ans. Heureusement, cela a marché, mais c'était risqué, car je savais ce que je voulais. Mon père disait que la chose la plus importante dans la vie était d'avoir une passion, de la poursuivre et de ne pas abandonner.

GV : Vous avez participé à la mission Cassini et êtes devenue l'un des spécialistes mondiaux de premier plan en matière d'activité volcanique. Auquel de vos projets avez-vous préféré travailler ?

RL : Isso é difícil saber. Acho que meu trabalho na Missão Galileo, sobre as luas vulcânicas de Júpiter, foi o que mais se destacou até hoje. Mas, espero que meu trabalho mais importante, eu ainda não tenha feito. Que eu ainda tenha tempo pela frente.

RL : C'est difficile à dire. Je pense que mon travail sur la mission Galileo, à propos des lunes volcaniques de Jupiter, est celui qui se démarque le plus, même aujourd'hui. Mais j'espère que mon travail le plus important, je ne l'ai pas encore réalisé. Que j'ai toujours du temps devant moi.

Photo: Rosaly Lopes, archives personnelles, publication autorisée.

GV : Quel est votre prochain projet ?

RL : Acabei de ganhar uma verba da NASA, um projeto meu grande foi aprovado, para estudar mais a fundo a lua Titã, que é uma lua de Saturno. Queremos fazer esse estudo com muitos pesquisadores, distribuídos por todos os Estados Unidos, no Havaí, Chicago, Inglaterra. Estamos fazendo um trabalho sobre a possibilidade de vida se desenvolver em Titã.

RL : Je viens juste de recevoir un financement de la NASA : l'un de mes gros projets a été approuvé. Il s'agit d'étudier plus à fond la lune Titan, qui est un satellite de Saturne. Nous voulons faire cette étude avec un grand nombre de chercheurs, disséminés dans tous les Etats-Unis, à Hawai, à Chicago, en Grande-Bretagne. Nous menons une étude sur la possibilité que la vie se développe sur Titan.

GV : Pensez-vous que nous sommes proches du jour où nous pourrons vivre hors de la planète Terre ?

RL : Isso é que nós vamos pesquisar. Vamos pesquisar, não só a área biológica, que já tem uma equipe de biólogos em Chicago pesquisando se vida pode se desenvolver no oceano de água líquida que tem embaixo de uma crosta de gelo em Titã, mas se o material orgânico, que poderia servir de alimento para essa vida, que sabemos que tem na atmosfera e na superfície, poderia penetrar até o oceano e depois, com o criovulcanismo, um vulcanismo gelado, se ele poderia vir para a superfície e nós detectaríamos esses sinais de vida.

RL : C'est ce que nous allons étudier, non seulement les aspects biologiques, – pour lesquels une équipe de biologistes à Chicago a été désignée pour étudier si la vie pouvait se développer dans un océan d'eau liquide en dessous d'une couche de glace sur Titan -, mais également la question des matières organiques qui pourraient servir de nourriture pour cette vie ; matières dont nous connaissons l'existence dans l'atmosphère et sur la surface, qui pourraient pénétrer les océans, et ensuite, avec du cryovolcanisme et de l'activité du cryomagma, si cela remontait à la surface, nous pourrions détecter des signes de vie.

GV : Mais pensez-vous que nous sommes proches du jour où nous pourrons vivre dans de tels environnements ?

RL : Estou falando de possibilidades de vida microscópica, que é uma das questões fundamentais, pra saber se vida se desenvolveu em outros planetas e luas. A possibilidade de colonização, agora há planos de se fazer uma base na Lua, mas acho que vai demorar muito tempo. Se eu tivesse uma oportunidade de ir ao espaço, eu iria. Meu sonho de ser astronauta ainda está lá.

RL : Je parle de la possibilité d'une vie microscopique, qui est l'une des questions fondamentales pour savoir si la vie s'est développée sur d'autres planètes ou lunes. Concernant la possibilité d'une colonisation, il y a aujourd'hui des plans pour créer une base sur la Lune, mais je pense que cela va prendre du temps. Si j'avais une opportunité d'aller dans l'espace, j'irais. Mon rêve d'être astronaute est toujours là.

GV : Icarus a été créée par Carl Sagan et il en a été le rédacteur pendant quelque temps. Est-il devenu l'une de vos références ? Quelles sont les autres ?

RL : Eu conheci Carl Sagan pessoalmente, porque quando eu trabalhava na Missão Galileo, ele também trabalhava nela. Ele fez coisas muito importantes, não só para a área das Ciências, mas por ter sido o primeiro cientista que se destacou na divulgação da Ciência em grande forma. Na época que ele começou a fazer isso, com programas de TV e tudo mais, a maioria dos cientistas achava que não era uma coisa boa. ‘Cientista não deveria perder tempo fazendo essas coisas’. Carl Sagan quebrou essa barreira. Mostrou que ele poderia ser um ótimo cientista e fazer divulgação ao mesmo tempo. Eu sempre fiz muita divulgação, porque acho que é muito importante inspirar a nova geração. Ele facilitou com que eu fizesse isso, eu ganhei a medalha [com o nome dele] justamente por isso. Ainda tem quem tenha preconceito, mas está diminuindo.

RL : J'ai connu personnellement Carl Sagan, car, lorsque je travaillais sur la mission Galileo, il y travaillait également. Il a fait des choses très importantes, pas uniquement dans le domaine des sciences, mais également en tant que premier scientifique à s'être distingué dans la vulgarisation scientifique de manière très active. À l'époque où il a commencé avec des programmes télévisés et toutes sortes d'autres moyens, la majorité des scientifiques pensaient que ce n'était pas une bonne idée. “Un scientifique ne devrait pas perdre son temps à faire ce genre de chose”. Carl Sagan a brisé cette barrière. Il a montré qu'il pouvait être un grand scientifique et un médiateur scientifique en même temps. Il a toujours fait beaucoup de vulgarisation, car il considérait important d'inspirer la prochaine génération. Il m'a aidée à le faire, j'ai gagné la médaille (portant son nom) en faisant exactement ça. Il y a toujours des personnes qui ont des préjugés, mais cela se réduit.

GV: Cosmos [l'émission TV de Sagan dans les années 80] est toujours une référence pour beaucoup de personnes.

RL : Pois é. Mas, quando eu era menina no Brasil não tinha ouvido falar dele. Tinha poucos livros de Astronomia, naquela época. Meu pai me deu “O Universo”, do Isaac Asimov, e isso foi muito importante. Eu lembro que, quando eu estava crescendo, teve a missão Apollo 13, que teve que voltar para a Terra. As reportagens dos dois jornais que eu peguei no Rio de Janeiro falavam de uma moça Francis Northcutt. O apelido dela era Poppy. Ela trabalhava para uma companhia de aeroespaço, calculando órbitas para espaçonaves e tinha ajudando a calcular para a Apollo 13 voltar. Só de mostrarem uma mulher, no centro de controle de Houston, foi uma inspiração muito grande para mim. Engraçado, eu nunca a conheci pessoalmente. Ela deixou a NASA logo depois, foi estudar Direito e se tornou advogada. É importante mulheres cientistas fazerem divulgação para inspirar as próximas meninas.

RL : Effectivement. Mais, quand j’étais enfant au Brésil, je n'en avais pas entendu parler. Il y avait peu de livres sur l'astronomie à cette époque. Mon père m'avait donné “The Universe” [“L'Univers de la Science” en français] d'Isaac Asimov, et ç'a été très important. Je me souviens qu'en grandissant, il y avait la mission Apollo 13 qui devait revenir sur Terre. Les articles des deux journaux que j'avais pris à Rio de Janeiro parlaient d'une fille, Frances Northcutt. Son surnom était Poppy. Elle travaillait pour une entreprise d'aérospatiale, où elle calculait les orbites des vaisseaux spatiaux et elle aidait pour les calculs de retour d'Apollo 13. Le simple fait de montrer cette femme, dans le centre de contrôle de Houston, a été une très grande inspiration pour moi. C'est amusant, je ne l'ai jamais rencontrée en personne. Elle a quitté la NASA peu de temps après, pour étudier le droit et devenir avocate. C'est important pour les femmes scientifiques de faire un travail de sensibilisation pour inspirer les filles d'aujourd'hui.