Le 26 octobre, la situation politique au Sri Lanka a commencé à se détériorer quand l'actuel président Maithripala Sirisena a nommé premier ministre son prédécesseur et député d'opposition Mahinda Rajapaksa — une décision revenant à révoquer le premier ministre en fonctions Ranil Wickremesinghe. La lutte pour le pouvoir résultante entre le premier ministre renvoyé Wickremesinghe et le nouvellement désigné Rajapaksa a conduit à la mort d'un manifestant tué par balle lorsque le garde du corps d'un ministre limogé a tiré dans la foule à Colombo, la capitale si-lankaise.
Crise constitutionnelle et mort d'un manifestant
Le renvoi de M.Wickremesinghe a provoqué une crise constitutionnelle au Sri Lanka, où la légitimité de l'action du président paraît discutable à beaucoup. Après avoir limogé le premier ministre Wickremesinghe, le président Sirisena a suspendu le parlement national pour trois semaines et retiré à Wickremesinghe sa protection et ses voitures personnelles.
The security detail of UNP Leader & sacked #SriLanka PM #RanilWickremesinghe has been reduced to 10 personnel from 1,008 on the directions of IGP. It is reported that the 10-member security detail would be comprised only of Ministerial Security Division members & no STF members. pic.twitter.com/pScTmOKvFy
— Prassanata (@Prsnnta) October 29, 2018
La sécurité du chef de l'UNP et du Premier ministre sri-lankais démis Rani Wickremesinghe a été réduite de 1.008 à 10 agents sur les ordres de l'IGP. On dit que la sécurité de 10 agents se composerait uniquement de membres de la Division de la sécurité ministérielle sans membres de la STF.
Il en est résulté une lutte de pouvoir entre le premier ministre nouvellement désigné et celui tout juste démis, tous deux convaincus de leur légitimité. Quand la nouvelle a été connue, les partisans des deux hommes sont descendus dans les rues — avec pour conséquence la mort d'un manifestant.
Le 28 octobre, le Président a dissous l'ensemble du gouvernement, et les partisans de Mahinda Rajapaksa ont commencé à empêcher les ministres de l'ancien gouvernement de pénétrer dans leurs ministères. Le même soir, une émeute a empêché un ministre du gouvernement renvoyé, Arjuna Ranatunga de pénétrer dans ses bureaux, ce qui a mené le garde du corps de Ranatunga à tirer cinq coups de feu dans la foule. D'après la police, un individu âgé de 34 ans est mort et deux autres ont été blessés. Le garde du corps a été immédiatement arrêté. Le 30 octobre, la police a aussi arrêté le ministre Ranatunga du fait de la fusillade.
“They tried to kill me, around 50 mob entered with poles & one of them tried to grab the weapon of my PSD officer, Then he shot, There is CCTV evidence, Media can get them and see how they behaved” Arjuna Ranatunga explains what happened pic.twitter.com/4brwA1QliB
— Mohamed Arkil (@mrmarkil) October 29, 2018
“Ils ont tenté de me tuer, une cinquantaine de manifestants sont entrés avec des bâtons et l'un a essayé de saisir l'arme de mon agent de sécurité personnel, qui a tiré. Il y a des preuves par les caméras de surveillance, les médias peuvent les avoir et voir comment ils se sont conduits”. Le récit des événements par Arjuna Ranatunga
Manifestatios dans la capitale
Apprenant son renvoi, le premier ministre Ranil Wickremesinghe a réitéré qu'il n'avait aucune intention de quitter son poste.
“I am still the PM” says Ranil Wickremesinghe. Speaking to News 1st he said he retains the position of PM & the swearing in was unconstitutional- Newsfirst
— Mohamed Arkil (@mrmarkil) October 26, 2018
“Je reste le premier ministre” dit Ranil Wickremesinghe. Il a déclaré à News 1st qu'il conservait le poste de premier ministre et que l'investiture était contraire à la constitution.
Wickremesinghe a aussi fait savoir qu'au moins 128 députés sur les 225 de l'assemblée ont signé un appel à une convocation immédiate du parlement. Des centaines de partisans de Wickremesinghe ont manifesté leur soutien en se rassemblant devant sa résidence officielle, brandissant les couleurs du parti et dénonçant le président Sirisena et le nouvellement nommé premier ministre Rajapaksa.
Pendant ce temps, les partisans de Rajapaksa occupaient les studios de Rupavahini, la télévision d'Etat supposée soutenir Wickremesinghe.
Chaos at @rupavahinitv
Several pro @PresRajapaksa MPs seen along with their supporters.
Rupavahini has suspended its transmission.
STF has been brought in.
Footage Courtesy @NewsfirstSL #LKA #SriLanka #PoliticalCrisisLK #Media #Rupavahini pic.twitter.com/ekyvs7IAXJ— Munza Mushtaq (@munza14) October 26, 2018
Chaos à Rupavahini TV. Plusieurs députés pro-Rajapaksa vus avec leurs partisans. Rupavihii a suspendu ses émissions. Les forces de sécurité ont été appelées. Images par Newsfirst
Can #SriLanka and SriLankans spare their lunch break tomorrow, for the sake of our own future? Let us clearly tell the people in power, that a #coup will not be tolerated. This is beyond Ranil or UNP. Lets stand up for ourselves. Our futures!#CoupLK #ConstitutionalCrisisLK #LKA pic.twitter.com/dZMaJhzbVR
— Fayaz Mahroof (@fayazmahroof) October 29, 2018
Le Sri Lanka et les Sri-Lankais peuvent-ils sacrifier leur pause déjeuner de demain pour l'avenir de notre pays ? Disons clairement aux gens au pouvoir qu'un coup d'Etat ne sera pas toléré. Ceci dépasse Ranil ou l'UNP. Défendons-nous. Nos avenirs !
Appels à restaurer la démocratie
Le 30 octobre, des milliers de personnes sont allés dans les rues de Colombo exiger la convocation du Parlement à fins de résoudre la crise politique en cours:
Protest has begun at Liberty Roundabout. Tens of thousands are asking @MaithripalaS to immediately summon Parliament so democracy can be restored. #SriLankanPolitics @officialunp @RW_UNP pic.twitter.com/tDhaRvDzJ9
— Harsha de Silva (@HarshadeSilvaMP) October 30, 2018
La manifestation a débuté au Rond-Point de la Liberté. Des dizaines de milliers demandent à Maithripala de convoquer immédiatement le Parlement pour que la démocratie soit rétablie.
Si le premier ministre démis a vu dans la manifestation un appel à sa restauration, d'autres groupes y ont vu une opportunité de s'élever contre ce qu”ils ont vu comme la “prorogation du Parlement”. Reste à voir si les prochains jours et semaines apporteront ou non de nouvelles violences.