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Passé effacé : un artiste amérindien remet l'histoire des Premières Nations en lumière

Catégories: Etats-Unis, Médias citoyens, Peuples indigènes, Rising Voices

Légende : “En 2017, les autochtones avaient le taux de chômage le plus élevé.” Photographie : Ótaés, reproduite avec autorisation.

Pour la majeure partie de la société aux États-Unis, les vies amérindiennes passent souvent inaperçues. C'est ce qu'Ótaés, un artiste (qui préfère ne divulguer ni son nom ni son genre) de la nation Ramapough Lenape [1], est déterminé à changer.

Son travail, à base de marqueurs permanents et de colle de farine (celle qui peut entrer dans la composition du papier-mâché), peut être vu dans tout le pays et, explique-t-il à Rising Voices, se focalise sur “la discussion des injustices auxquelles les communautés autochtones font face et l'exposition d'une histoire manipulée ou effacée dans le Midwest et les Appalaches”.

Le territoire de la nation Ramapough Lenape s'étend à travers les États actuels de New York et du New Jersey. Ótaés obtient ses informations de diverses sources, des archives archéologiques aux récits oraux transmis par les anciens.

Ótaés a publié plus de cent dix œuvres sur Instagram [2]. Ainsi, celle présentée ci-dessous attire l'attention sur la pauvreté des enfants autochtones [3] :

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Native Americans experience the highest rate of poverty, nearly double the national average (and triple in areas). [4]

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Légende : “Un tiers des enfants autochtones vit sous le seuil de pauvreté.”

Commentaire : “Les Amérindiens souffrent du taux de pauvreté le plus élevé, presque le double de la moyenne nationale (et le triple dans certaines régions).”

À travers son art, Ótaés aborde les inégalités du système judiciaire, la violence contre les femmes, les problèmes psychologiques et le racisme auxquels les peuples amérindiens sont confrontés.

Certains messages portent sur le récent procès [6] intenté par la nation Ramapough Lenape contre le constructeur automobile Ford. La nation Ramapough Lenape a accusé l'entreprise de déverser des déchets toxiques dans des mines abandonnées du New Jersey, affectant leurs terres et causant de graves problèmes de santé aux résidents :

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Happy birthday, mom [7]

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Légende : “Ma mère serait encore en vie si Ford n'avait pas déversé 113 millions de litres de boues de plomb sur les terres ramapough lenape pendant deux décennies. Ma mère, cousins, famille et jeunes enfants ont été victimes de maladies et de cancers rares. Notre terre était leur déchetterie.”

Commentaire : “Joyeux anniversaire, maman.”

Ótaés lance souvent des statistiques déchirantes sur la vie des Amérindiens pour faire prendre conscience de l'injustice subie par son peuple.

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Légende : “Les autochtones ont la plus courte espérance de vie de toutes les races.”

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Invading and murdering nations then wearing a disrespectful parody of the culture you tried to erase is unacceptable. We will not allow you to profit off our indigenous identity. [9]

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Légende : “Vous avez tué les autochtones et puis vous les avez transformés en déguisements pour Halloween.”

Commentaire : “Envahir et assassiner des peuples, puis porter une parodie irrespectueuse de la culture que vous avez essayé d'effacer est inacceptable. Nous ne vous permettrons pas de tirer profit de notre identité autochtone.”

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Only 47 of the nation’s 570+ federally recognized tribes are part of DOJ’s crime statistic/occurrence exchange. Virtually no information is being collected by the US government on missing people, murders, abuse. Why? Because the tribes must PAY (!!!) to be involved and meet other very rigorous guidelines that Nations struggling to stretch budgets can not afford. Again, most crime committed against natives is by non-natives (70-90%) and the US government feels no need to ensure they know how much crime is being caused by their own citizens… #mmiw [10]

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Légende : “Le gouvernement ne tient aucune registre des femmes autochtones disparues ou assassinées.”

Commentaire : “Seules 47 des plus de 570 tribus reconnues au niveau fédéral font partie du système d'échange de statistiques criminelles du ministère de la Justice. Pratiquement aucune information n'est collectée par le gouvernement des États-Unis sur les disparitions, les meurtres et les agressions. Pourquoi ? Parce que les tribus doivent PAYER (!!!) pour être incluses et doivent satisfaire d'autres critères très rigoureux, et que les Nations, qui peinent déjà avec leur budget, n'en ont pas les moyens. Une fois encore, la plupart des crimes commis à l'encontre des autochtones l'est par des non-autochtones (de 70 à 90 %) et le gouvernement des États-Unis ne ressent aucun besoin de connaître le nombre de crimes commis par ses propres citoyens…”

Visitez le compte Instagram d'Ótaés [2] pour voir toutes ses illustrations.