Bien entendu, les deux grands partis du pays, le Congrès des progressistes (APC) et le Parti démocratique populaire, présenteront leurs candidats :
Muhammadu Buhari [2]
Candidat en exercice du Congrès des progressistes, Muhammadu Buhari a remporté l’élection de 2011 contre l’ex-président Goodluck Jonathan. Son intégrité ainsi que sa capacité apparente à endiguer la corruption et à réduire l'insurrection de Boko Haram [3] l’ont propulsé au pouvoir. Et pourtant, le Nigeria a connu une insécurité croissante pendant son mandat, marqué par des conflits pastoraux [4] entre agriculteurs et éleveurs. En effet, ces derniers sont de plus en plus nombreux à se déplacer du nord vers le sud, en quête de terres arables. Par l'impunité et la corruption aux plus hauts échelons gouvernementaux ont provoqué la chute vertigineuse des droits humains [5] pendant sa présidence.
Atiku Abubakar [6]
Vice-président sortant, Atiku Abubakar est le candidat du Parti démocratique populaire. Par le passé, il a tenté plusieurs fois de remporter les élections présidentielles, en vain. Toutefois, sa réconciliation avec son patron, l’ex-président
Quelques autres aspirants à la présidence méritent d'être suivis :
Obiageli [Oby] Ezekwesili [9]
Kingsley Moghalu [11]
Kingsley Moghalu est professeur de commerce international et de politiques publiques à la Fletcher School de droit et de diplomatie de l'Université Tufts au Massachusetts, USA. Auparavant, M.Moghalu a travaillé aux Nations Unies de 1992 à 2008. Il a été gouverneur adjoint de la Banque centrale du Nigeria de 2009 à 2014, où « il a mené des réformes de grande ampleur [12] du système bancaire nigérian après la crise financière mondiale ». Il est le candidat du Jeune parti progressiste.
Omoyole Sowore [13]
Omoyole Sowore est le fondateur et éditeur de SaharaReporters [14] (SR), un journal en ligne d'investigation. SR a été qualifié de Wikileaks de l'Afrique [15]. Ce militant des droits humains porte les couleurs du Congrès de l'action africaine.
Une course pour l'avenir du Nigeria
Buhari et Abubakar sont les principaux concurrents de cette compétition. Les deux hommes sont des figures persistantes de l'arène politique au Nigeria. En face, le groupe de la « troisième force », Ezekwesili, Moghalu, Sowore, fait sa première entrée dans l'espace de la politique partisane.
Buhari va miser sur les « gains » de sa présidence pendant les trois dernières années, et doit composer avec le fait que le Nigeria a été classé récemment pays à la plus grande population vivant en extrême pauvreté [16]. Le journal Punch a écrit que les « nominations particularistes [17] » de Buhari étaient « sans précédent » et ont laissé le pays profondément divisé. Sa lutte contre la corruption apparaît sélective et punitive. Sa récente décision [18] de faire passer en jugement le Juge en chef de la Fédération — si près de l'élection présidentielle — a été qualifiée par l'Association du Barreau nigérian de « plan cohérent d'attaque [19] contre les chefs des deux bras indépendants du pouvoir ».
Abubakar, quant à lui, bénéficie des « avantages » de « multiples intérêts lucratifs [20] dans les affaires. » ll n'a cependant pas la tâche aisée face à l'occupation de la place par son principal adversaire principal.
Quel qu'il soit, le vainqueur de 2019 sera confronté à d'immenses défis : la consolidation de l’économie [21], la sécurité [22] intérieure, la restructuration [23]et la dévolution [24] du pouvoir, ainsi que la politique ethno-religieuse [25].
Note de la rédaction : Une version antérieure de cet article indiquait qu'il y avait 35 candidats à la présidentielle. Il a été mis à jour pour refléter l'existence de 73 candidats.