Cylone tropical Idai : le sauvetage des animaux oublié dans cette catastrophe climatique

Un chien errant se repose sur une plage de Vilankulo, province de Inhambane, Mozambique, mars 2006. Photo de E via Flickr/Creative Commons.

Le cyclone Idai a balayé du 4 au 16 mars quatre pays d'Afrique australes : le Zimbabwe, le Mozambique, le Malawi, et des parties de l'Union sud-africaine, causant la mort d'au moins 1.000 personnes uniquement au Mozambique, en déplaçant d'innombrables autres et détruisant des villages et villes entières. De nombreuses zones sont coupées du monde à cause de ponts emportés, ce qui complique les opérations de secours.

En pareils moments, quand la priorité est de sauver les vies humaines, les missions de sauvetage négligent souvent la situation des animaux. Les ravages du cyclone, eux, n'ont pas fait de distinction. Le changement climatique affecte les plus vulnérables, et les animaux ne font pas exception.

Alors que nous arrivent les tristes nouvelles du cyclone Idai, nous sommes maintenant catégoriques que la situation prend la dimension d'une injustice humaine et environnementale.

Les équipes de Médecins sans frontières rencontrent des difficultés pour atteindre Chimanimani à cause du réseau routier interrompu. Plusieurs ponts donnant accès à la région ont été détruits par le cyclone Idai au Zimbabwe. Les secours vitaux en sont retardés.

Quel plan de sauvetage des animaux ?

Le cyclone Idai démontre la nécessité pour les équipes de secours de prendre en considération les vies des animaux pendant les catastrophes de cette amplitude. Dans les quelques dernières semaines, animaux sauvages, d'élevage, aquatiques et de compagnie ont été touchés par la catastrophe. Les animaux abandonnés ont dû se passer de nourriture ou d'eau pendant des périodes prolongées, et se sont trouvés désorientés par la perte de leurs habitats naturels. Ils sont conscients de ce qui se passe mais restent à la merci des humains pour les sauver.

Si les sauveteurs se centrent sur la vie humaine, les êtres non-humains sont rarement pris en compte et considérés.

Des animaux domestiques périssent par milliers dans le cyclone Idai. La catastrophe frappe Chimanimani

Au Zimbabwe, l'organisation locale Twala Trust Animal Sanctuary a réagi en contribuant aux soins vétérinaires d'urgence et à l'alimentation du bétail et autres animaux sinistrés. L'objectif est d'intervenir pour le bien-être animal et de coopérer avec l'équipe de réaction d'urgence de la Zimbabwe Society for the Prevention of Cruelty to Animals (ZNSPCA, Société zimbabwéenne pour la prévention de la cruauté envers les animaux) dans la zone sinistrée. Il y a un besoin aigu d'articles comme la nourriture sèche ou en conserve pour chiens et chats, le fourrage, les pansements et couvertures.

ZIMBABWE : Le Twala Trust va se rendre mercredi dans la zone dévastée par le cyclone Idai, pour aider aux soins vétérinaires d'urgence et à l'alimentation du bétail et d'autres animaux affectés par la catastrophe. Nous allons…

Au milieu de la catastrophe, les Zimbabwéens ont exprimé sur les réseaux sociaux leur préoccupation pour le bien-être animal, et beaucoup tombaient d'accord que les animaux devaient eux aussi être évacués et secourus :

[1er tweet : Un gouvernement responsable aurait dû ordonner l'évacuation des écoles dès l'annonce de dizaines de morts au Mozambique et la prévision que le cyclone allait atteindre le district des montagnes de l'est].
Les autorités auraient dû évacuer personnes et animaux une semaine auparavant, car ils savaient que le cyclone Idai allait arriver et ses effets au Mozambique voisin ont été amplement rapportés dans les médias. C'est triste.

[1er tweet : Notre gouvernement savait-il qu'un cyclone arrivait ? Oui. Qu'a-t-il fait ? Rien, son PDG est en fait allé aux EAU en jet privé en mangeant des petits fours.
L'impact de ce cyclone aurait été minimisé avec une planification appropriée.
Hélas et malheureusement ils s'en fichent.]
Si on avait agi comme pour un cyclone, tous les bus de Zupco auraient pu être déployés pour évacuer tous les gens y compris les animaux, oui je parle des canards et des cochons d'Inde.

Il fait froid, tempétueux et violent dans l'est du Zimbabwe à cause du cyclone Idai, enfants, femmes et hommes en plus des animaux domestiques et sauvages sont en détresse, faisons notre part. Ce n'est pas à nous de dicter le résultat.

Le problème du cyclone Idai était connu au moins une semaine avant son arrivée, est-ce que le CPU [le service de la Protection civile] est allé sur place préparer, demander que les écoles soient fermées et évacuées. Organiser des abris, la mise en sécurité des personnes et des animaux domestiques, cartographier sa stratégie, etc. On sera d'accord que notre réaction est faible, apprenons et améliorons.

Les activistes de la cause animale encouragent les citoyens à se rappeler de ne pas abandonner les animaux pendant les opérations d'évacuation ou de sauvetage, et de penser à rechercher après coup les animaux blessés ou en détresse.

Regardless of their ‘worth,’ when something disrupts the ability to care for these animals, outside help is needed. The outside help currently needed is limited when it comes to rescuing, caring for, and sheltering animals because it has not been fully integrated into emergency management’s planning activities.

Indépendamment de leur “valeur”, lorsque quelque chose interrompt la capacité à prendre soin de ces animaux, une aide extérieure est nécessaire. L'aide extérieure actuellement nécessaire est limitée s'agissant du sauvetage, du soin et de la mise à l'abri parce qu'elle n'a pas été pleinement intégrée dans la planification de la gestion d'urgence.

Coupable : le changement climatique

Les scientifiques affirment avec insistance que le changement climatique a joué un rôle majeur dans la formation de ce cyclone et les inondations généralisées observées ces dernières semaines en Afrique australe. Le changement climatique va continuer à rendre les tempêtes comme celle-ci plus extrêmes et plus intenses. Souvent, ces catastrophes environnementales frappent ceux qui ont le moins contribué à causer le changement climatique.

“Le cyclone Idai est une claire démonstration de l'exposition et de la vulnérabilité de beaucoup de villes et cités de basse altitude à la montée du niveau des mers alors que l'impact du changement climatique va continuer à influencer et perturber les modèles météorologiques normaux” – le représentant du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe

Cet article récent de Grist rappelle que le lien entre changement climatique et tempêtes tropicales ne peut plus être nié :

Cyclone Idai is not a natural disaster; the storm was made worse by climate change, centuries of colonialism, and continuing international injustices.

Le cyclone Idai n'est pas une catastrophe naturelle ; la tempête a été aggravée par le changement climatique, les siècles de colonialisme, et les injustices internationales ininterrompues.

Le réchauffement mondial provoque des précipitations plus intenses. Idai a produit en quelques jours autant de pluies qu'en une année. La sécheresse régionale de ces dernières années durcit les sols et augmente le ruissellement. Le niveau des mers a aussi monté de 30,5 cm depuis cent ans, avec pour résultat évident que les inindations côtières s'étendent plus loin à l'intérieur des terres.

Scientifiques et militants de l'environnement avertissent que plus nous retardons l'action pour le climat, pire ce sera pour les humains, les animaux et la planète entière. L'étendue réelle de la dévastation et l'impact sur la vie humaine, animale et végétale reste à évaluer.

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