Les 50 ans du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO)

Capture d'ecran de la video de presentation du FESPACO via la chaine YouTube de FESPACO

Du 23 février au 2 mars, s'est tenu à Ouagadougou le 26ème Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui a coïncidé avec les 50 ans de cette biennale du 7e art africain.

La blogueuse et journaliste Alida Tapsoba citant Ardjiouma Soma, délégué général du Fespaco fait le point sur ces cinquante ans du FESPACO:

1969-2019…Cinquante ans c’est l’âge d’or qui nous interpelle sur notre passé et notre devenir; les acquis, le manquement et le repositionnement nécessaire pour mieux aborder l’avenir… 2140, le nombre de films projetés depuis1969. 160 prix décernés et 25 éditions…

165 films sur 1.000 inscrits ont été retenus pour cette édition du festival. 21 films dans la sélection court métrage documentaire; 15 pour celle court métrage fiction; 28 au niveau des séries télévisuelles; 12 films d’animation et 16 films des écoles de cinéma. 20 films en long métrage fiction de 16 pays africains, dont la diaspora, sont en lice pour le prestigieux trophée, l’”Etalon d’or de Yennenga”.

La journaliste camerounaise Jeanne Ngo Nlend, envoyée spéciale à Ouagadougou pour crtv.cm fait le bilan de cette 26ème édition:

455 projections ont été faites dans les différentes salles requises pour les compétitions, 65 projections en plein air dans les périphériques grâce à l’accompagnement des partenaires du Fespaco ont eu lieu et un montant de 145 millions de Fcfa ont été distribué aux professionnels du cinéma et de l’audiovisuel qui se sont réunis à l’occasion de cette grande fête du cinéma.

JK. Sidwaya, auteur chez sidwaya.info, citant Cheick Omar Sissoko, cinéaste malien et Secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), écrit:

Au cours de cette célébration des 50 ans, le premier bilan à relever, c’est le fait que le festival ait existé et survécu sur le continent.

Une pérennité due aussi à la volonté politique des différents gouvernements burkinabè. En 50 ans, le FESPACO a connu une grande mobilisation de par la présence massive des jeunes et des femmes et des acteurs à travers le monde.

Matthias Turcaud souligne la grande diversité des provenances, des pays, des langues et des thèmes dont traitent les cinéastes africains:

L'Algérie, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, l'Egypte, le Ghana, le Kenya, le Mali, le Maroc, le Mozambique, le Nigéria, le Rwanda, le Soudan ainsi que la Tanzanie se voient chacun représenté par un film; tandis qu'on compte deux films sud-africains, deux tunisiens et trois burkinabés – au total seize pays différents.

C'est ce que représente ce festival pour le Burkina Faso et les mesures de sécurité qui l'accompagnent qui a retenu l'attention de Soufiane Chahid écrivant pour le site telquel.ma:

Pour les Burkinabés, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) n’est pas un événement comme les autres. Le festival du septième art africain ressemble presque à une fête nationale. A l’aéroport, sur les panneaux publicitaires, dans les journaux, un seul thème revient : le FESPACO. Pour l’occasion, le dispositif sécuritaire mis en place est impressionnant : des soldats lourdement armés gardent les principales artères de la capitale. Impossible de circuler dans Ouagadougou sans être arrêté deux ou trois fois par des barrages de police qui vérifient l’identité des passagers et leur destination.

Tout est fait pour que les invités du Pays des hommes intègres (la signification de Burkina Faso) se sentent en sécurité.

Il faut reconnaître que le problème de la sécurité est très sensible au Burkina Faso. Ce pays est depuis quelques années en proie à des attaques de terroristes. Le blogueur ivoirien Noël Zako rappelle sur generationsnouvelles.info que trois attaques ont frappé la capitale, Ouagadougou, de 2016 à 2018, faisant au total près de 60 morts, alors que depuis début décembre 2018, une quinzaine d'attaques ont touché les régions du nord et de l'est du pays, tuant 80 personnes, parmi les civils et les membres des forces de l'ordre:

Les forces de sécurité étaient massivement déployées samedi à Ouagadougou, avec de nombreux barrages aux alentours du stade municipal, des blindés, ainsi que des tireurs d'élite sur les toits des immeubles. Ce sont quelque 2.000 hommes qui ont été mobilisés…

Malheureusement, le FESPACO a dû faire face à un cas d'agression contre une femme. En effet, Azata Soro, comédienne et réalisatrice burkinabè, a révélé que le réalisateur Tahirou Tasséré Ouédraogo au cours du tournage de la série pour la télévision Le Trône l'avait “insultée, frappée puis a cassé une bouteille de bière avant de taillader son visage, toujours marqué, sur la joue, par une cicatrice de plus de 8 centimètres”.

Les collectifs, Cinéastes non-alignées (CCNA) et Noire n’est pas mon métier dans une pétition en ligne, intitulée Soutenons Azata Soro ! Boycott de la série Le Trône, en compétition au Fespaco 2019, ont demandé avec succès à ce que la série soit exclue du festival.

En plus de la pétition, Achille Kouawo signale sur clapnoir.org que le hashtag #Me­me­pas­peur a été lancé:

Avec le hash­tag #Me­me­pas­peur lancé à la suite de la ren­contre, il est temps de dénon­cer toutes les formes de vio­len­ces dans le monde des arts et du cinéma. Il faut que le Fespaco prenne aussi son cou­rage pour ne plus accep­ter des films où les droits élémentaires ne sont pas res­pec­tés lors des tour­na­ges.

Dans un article qu'ils ont co-signé Revelyn Some, Jules César Kabore et Basile Sama rappellent sur burkina24.com que:

Le Rwanda a été doublement honoré pendant le cinquantenaire du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Pays invité d’honneur, le film qui le représente en compétition officielle a remporté le laurier le plus convoité du cinéma africain : l’Etalon d’or de Yennenga.

Le trophée du cinquantenaire a en effet été décerné au long métrage fiction « THE MERCY OF THE JUNGLE » de Joel Karekezi. Un film duquel est d’ailleurs sorti le prix de la meilleure interprétation masculine qui a été attribué à Marc Zinga. Le tout, devant leur président Paul Kagamé, qui a assisté à la cérémonie de clôture aux côtés de ses homologues du Burkina Roch Kaboré et du Mali Ibrahim Boubacar Kéïta.

On peut voir ici le palmarès complet de cette 26ème édition du cinquantenaire du FESPACO.

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