Des dizaines milliers de manifestants anti-extradition paralysent le centre de Hong Kong

Les manifestants bloquent les rues entourant le siège du gouvernement pour stopper le vote du projet de loi d'extradition. Photo inmediahk.net, utilisée avec autorisation.

Le 12 juin, des dizaines de milliers de manifestants ont bloqué les artères principales entourant le siège du gouvernement et de la législature dans le quartier Amirauté pour empêcher les dirigeants du territoire de présenter leurs amendements au controversé projet de loi d'extradition. Les députés étant dans l'incapacité d'arriver jusqu'au complexe du Conseil législatif, son secrétaire a annoncé que la séance fixée à 11 heures était reportée jusqu'à nouvel ordre.

Ça n'est pas le Mouvement des parapluies de 2014. C'est Hong Kong maintenant.

Juste après la manifestation forte d'un million de dimanche, le gouvernement hongkongais a annoncé qu'il allait poursuivre l'adoption du projet de loi d'extradition. Le parlement doit en débattre aujourd'hui et voici la manière pour le peuple de le stopper.

Le blocage des rues succédait à un rassemblement le 9 juin qui a mis dans les rues plus d'un million de personnes contre les amendements proposés au projet de loi (modificatif) de la législation sur les délinquants fugitifs et l'entraide judiciaire en matière pénale. Le texte donnerait des bases légales au Chef de l'exécutif et aux tribunaux locaux pour traiter au cas-par-cas les demandes d'extradition émis par les autorités en Chine continentale, à Taïwan et à Macao. Les opposants sont convaincus que les amendements faciliteraient l'arrestation par la Chine continentale de critiques, de dissidents, voire de journalistes à Hong Kong.

Peu après le rassemblement, le gouvernement publiait une déclaration soulignant que l'administration continuerait à procéder à la deuxième lecture du projet de loi le 12 juin. L'intransigeance du gouvernement a provoqué une séquence de heurts violents entre la police et des centaines de jeunes manifestants rassemblés devant le Conseil Législatif le 10 juin.

Confrontation après minuit le 10 juin. Source photo : Stand News. Utilisée avec autorisation.

La police a arrêté 31 manifestants et relevé les identités de 358 autres restés toute la nuit sur les lieux après le rassemblement. 80 % ont entre 16 et 25 ans.

Le 10 juin, la Chef de l'exécutif Carrie Lam a continué à défendre le projet de loi en insistant que Hong Kong a “le devoir de remédier à cette lacune”. Le président de la législature, Andrew Leung, a tranché que les législateurs hongkongais devront se prononcer sur le texte controversé avant le 20 juin.

Organisateur du rassemblement de dimanche, le Front civique des droits humains a appelé à une nouvelle manifestation devant le siège du gouvernement pour paralyser l'institution à partir du 12 juin. Les syndicats étudiants de sept institutions d'enseignement supérieur, dont l'Université chinoise et l'Université baptiste, ont invité les étudiants à boycotter les cours et à rejoindre le rassemblement. Une centaine d'employeurs hongkongais de tous secteurs d'activité se sont engagés à soit suspendre leurs activités soit soutenir leur personnel décidant de faire grève.

Quelque 2.000 protestataires se sont rassemblés à l'extérieur du Conseil législatif le 11 juin, rejoints par de nombreux autres le lendemain matin. Dès 8 heures, des milliers de manifestants occupaient les artères principales (Lung Wo Road et Harcourt Road) entourant le bâtiment du Conseil législatif. Jerome Taylor, chef du bureau Hong Kong/Taïwan/Macao de l'AFP, rapportait sur Twitter :

[La foule sur Harcourt Road, une artère majeure qui traverse l'île et passe juste à côté du parlement de la cité]

Les aérosols au poivre à nouveau en batterie

Si le blocage par les manifestants a pu repousser la session prévue le matin du 12 juin, le règlement de la Chambre autorise cependant le président du Conseil à législatif à reprendre la séance dans un délai de convocation de seulement une heure .

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