La mère du blogueur détenu Lê Anh Hùng dénonce les abus dans les prisons au Vietnam

Le blogueur vietnamien Le Anh Hung a été arrêté pour « abus des libertés démocratiques afin de porter atteinte aux intérêts des organisations et des individus ». Capture d'écran d'une vidéo YouTube.

Cet article provient de The 88 Project, un site d'informations indépendant couvrant le Vietnam. Il est republié sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

[Sauf mention contraire, tous les liens renvoient à des pages en anglais, ndt]

Une forme de violence psychologique dans les prisons vietnamiennes consiste à envoyer des prisonniers politiques dans des établissements psychiatriques contre leur volonté, même s'ils n'ont pas d'antécédents de maladie mentale. Le cas [fr] de M. Lê Anh Hùng en est un exemple. En 2013, ce blogueur et journaliste, qui a souvent écrit des articles critiquant sévèrement le gouvernement vietnamien, a été détenu pendant dix jours [vn] dans un établissement de santé mentale après avoir été arrêté par la police sur son lieu de travail.

M. Lê a été de nouveau arrêté le 8 juillet 2018, en vertu de l'article 331 du Code pénal de 2015, pour « abus des libertés démocratiques portant atteinte aux intérêts d'organisations et d'individus ». Depuis, il est en détention provisoire.

Le 1er avril 2019, l’agence d'investigation [vn] de la sécurité publique de Hanoi a soudainement transféré M. Lê à l'hôpital psychiatrique central. Le 24 avril, après que l'établissement ait procédé à une évaluation de sa santé mentale, les autorités l'ont renvoyé en prison, mais en mai, il a de nouveau été transféré dans un hôpital psychiatrique. La raison de ce va-et-vient n'est pas claire.

Selon sa famille, tout au long du processus, M. Lê a semblé épuisé [vn], maigre et globalement dans un piètre état de santé, mais a exhorté les gens à manifester en son nom et à demander aux autorités de mettre fin à son traitement de santé mentale forcé.

En juin 2019, la mère de M. Lê a envoyé une demande de mise en liberté aux autorités afin qu'elle puisse s'occuper de lui au domicile de la famille. Elle a dit que la santé de son fils s'était dégradée et que son moral était bas après avoir été soumis de force à des traitements psychiatriques pendant sa détention. Elle a confirmé qu'avant son emprisonnement, M. Lê était en bonne santé physique et mentale. On ne sait pas comment les autorités ont réagi [vn] à cette requête mais M. Lê reste toujours en détention.

Project 88 a récemment interviewé la mère de M. Lê, Mme Tran Thi Niem, sur la situation actuelle de son fils et son désir de prendre soin de lui à la maison. Elle a appelé la communauté internationale à plaider pour la libération de M. Lê. Voici l'interview ci-dessous (en viêtnamien, avec sous-titres en viêtnamien et en anglais) :

La semaine du 8 mars 2020, des militants ont révélé [vn] que Lê Anh Hùng avait appelé sa mère pour lui faire savoir que les autorités avaient à nouveau augmenté ses doses de médicaments antipsychotiques, qu'il était contraint de prendre contre son gré. Lê aurait dit à sa mère que les médicaments le rendaient très malade, mais qu'il n'avait pas d'autre choix que de les prendre, et l'a suppliée d'alerter la communauté internationale sur sa situation.

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