Interview avec plusieurs salarié·e·s en Thaïlande. Photo de Prachatai
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Cet article édité provient de Prachatai, un site d’information indépendant en Thaïlande. Il est republié sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.
Dans un système économique qui favorise les détenteurs de capitaux, les salarié·e·s doivent consolider leur capacité à protéger leurs droits et à négocier des avantages sociaux équitables avec la direction. Afin d’établir les grandes lignes de la situation actuelle du droit du travail en Thaïlande, nous avons interrogé des salarié·e·s de six secteurs de l'économie locale, dont le travail domestique, l'enseignement supérieur, le secteur de la santé, l'industrie textile, la production d'équipements sportifs et le secteur bancaire.
S'il existe à la fois des similitudes et des différences en termes de conditions de travail, il apparaît clairement que dans chaque situation, une organisation de défense des droits des travailleurs et travailleuses est nécessaire afin de promouvoir de meilleures conditions de vie, ainsi qu'un niveau de liberté basé sur les principes démocratiques universels.
Voici les salarié·e·s que nous avons interrogé·e·s :
Employée de maison. Mme Malee Sorblec travaille au domicile de son employeur. Le travail domestique fait partie du secteur des soins qui est en pleine croissance en Thaïlande. Cependant, les employé·e·s domestiques subissent souvent des mauvais traitements de la part de leurs employeurs, qui ont également tendance à leur manquer de respect. Leur statut est inférieur à celui des ouvriers d'usine. Par conséquent, un groupe de travail pour les Thaïlandais·e·s et les personnes migrantes s'organise actuellement afin de leur rendre leur dignité et de les protéger des abus. Leur principale revendication est un contrat de travail écrit.
Employé d'université. M. Pinyapan Potjanalawan est professeur d'université. Bien que les enseignant·e·s des universités publiques aient des salaires compétitifs, ils et elles restent cantonné·e·s à des contrats de travail de courte durée. Cette situation entraîne une instabilité de l'emploi et un affaiblissement du pouvoir de négociation face aux cadres et aux inspecteurs / inspectrices. Actuellement, il n'y a pas de syndicat dans ce secteur.
Personnel hospitalier. Mme Punyisa Watchala-anan est secrétaire du Syndicat des infirmières et infirmiers de Thaïlande. Les infirmièr·e·s ont vu leur statut changer. Ils et elles étaient auparavant couvert·e·s par les services de l'État qui assuraient des prestations sociales complètes. Après la privatisation de plusieurs secteurs du système de santé, les hôpitaux publics ont réduit leurs normes de travail et leurs coûts, ce qui a entraîné une baisse de la qualité des services médicaux. Cette situation a incité les infirmièr·e·s à créer un syndicat et à demander des augmentations de salaire, des avantages plus importants, un meilleur environnement de travail et la possibilité d'être promu·e·s dans l'administration hospitalière.
Fabricante d'équipements sportifs. Mme Wilaivan Ritthiron, qui travaillait auparavant dans une célèbre entreprise de fabrication d'articles de sport, a été injustement licenciée pour avoir participé à l'organisation d'un syndicat. Le groupe exigeait une augmentation de salaire, plus d'avantages et un traitement équitable de la part de la direction, tout en prônant la sécurité des travailleuses et la fin de tout harcèlement sexuel.
Travailleur du textile. M. Sia Jampatong est le président du syndicat Phiphatsamphan qui représente les travailleurs du textile, et de la Fédération thaïlandaise des travailleurs du textile, de l'habillement et du cuir, une organisation connue en Thaïlande pour la défense des droits des travailleurs. Le syndicat est en mesure de faire remonter les problèmes du niveau local au niveau national et permet ainsi aux travailleurs et travailleuses de participer directement à l'élaboration des politiques de l'État, y compris à la création d'un État-providence universel.
Employé de banque. M. Withit Sirisuwan est le président du syndicat des employés de la Siam Commercial Bank. Il réfléchit à l'impact des changements causés par les technologies de pointe telles que les plateformes numériques. Le syndicat est favorable à l'ajustement et à la transformation des postes de travail pour la survie du secteur bancaire. Celui-ci joue un rôle important dans la négociation avec la direction afin de garantir que la production de pointe servira non seulement les intérêts des clients mais aussi ceux du personnel.
Vous pouvez voir dans la vidéo ci-dessous les extraits de ces interviews (en thaï avec sous-titrage en thaï et en anglais) :
