L’Azerbaïdjan déclare un confinement strict pour le weekend après une recrudescence de cas de COVID-19

Un croisement désert à Bakou. Les bancs sont vides, pas une voiture ni un piéton.

L'intersection entre les rues d'Istiqlaliyyet et de Nigar Refibeyli dans un Bakou (capitale de l'Azerbaïdjan) déserté. Photo de Akbar Mammadov, reproduite avec autorisation.

L’article d'origine a été publié en anglais le 8 juin 2020.

[Sauf mention contraire, tous les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais, ndlt.]

Les Azéris sont restés entre eux pendant le weekend du 6-7 juin.

Le 3 juin, les autorités ont déclaré la mesure la plus stricte jusqu'à présent dans le pays pour lutter contre le COVID-19 : un confinement pour le weekend. Tou·te·s les habitant·e·s ont l'interdiction de sortir de chez eux de minuit le vendredi soir jusqu'à six heures du matin le lundi.

L’Azerbaïdjan a confirmé son premier cas de COVID-19 le 28 février, et instauré un système de quarantaine exceptionnel le 24 mars. D'après la carte de l'université John Hopkins, on compte pour le moment 7 553 cas de COVID-19 dans le pays, dont 88 décès [Mise à jour : 10 662 cas confirmés pour 126 décès au 17 juin 2020, ndlt]. Mais depuis le relâchement des mesures restrictives ces dernières semaines, le nombre de cas semble de nouveau en augmentation.

Le Premier ministre Ali Hasanov a proclamé l'état de confinement le 4 juin, en lien avec le taux élevé d'infections. Un nouveau record a été atteint le 3 juin avec 325 nouveaux cas de COVID-19 dans le pays, dont cinq décès, ce qui a poussé à l'instauration d'un couvre-feu le weekend. Ce dernier a été mis en application dans la capitale, Bakou, ainsi que dans les districts de Sumqayit, Gandja, Lankaran et Abşeron, et pourrait être maintenu jusqu'à deux mois en fonction de l'évolution de l'infection.

Ramin Bayramli, à la tête du service de la Santé publique, a proposé le couvre-feu pendant sa présentation des directives auprès du groupe de travail sur le coronavirus le 4 juin. Lors d'une réunion du cabinet ministériel, il a déclaré avoir pris cette décision « en raison du fait que récemment, on dénombre plus de 200 nouveaux cas de coronavirus chaque jour ».

Le régime de quarantaine du pays avait été assoupli le 18 mai. Avant cette date, les résident·e·s devaient obtenir une autorisation par SMS (système mis en place le 4 avril) pour sortir de chez eux, et les accès aux parcs, boulevards, musées, galeries et autres lieux de loisirs étaient restreints.

Le 31 mai, l'Azerbaïdjan avait pourtant prolongé le confinement jusqu'au 15 juin, de paire avec la relaxation des mesures de quarantaine. Ces dernières comprenaient l'ouverture des grands centres commerciaux (à l'exception des centres pour enfants et de loisir, des cinémas et des cafétérias publiques), cafés, restaurants et des compétitions sportives en plein air. Le nombre de cas de COVID-19 est monté en flèche.

Le système SMS pouvait être considéré comme strict, mais le confinement de ce weekend l'est encore plus. Les nouvelles mesures interdisent formellement aux habitants de sortir de chez eux, à moins que leur vie ou leur santé ne soient en danger immédiat. Il est également possible de se rendre aux funérailles d'un proche avec la permission du centre d'appel #102, géré par l'Administration du service de garde du ministère des Affaires intérieures.

Il a aussi été annoncé que les magasins et pharmacies resteraient fermés pendant les deux semaines de couvre-feu. Cela a créé une vague de panique et une ruée vers les magasins le 5 juin.

Tous les transports en commun ont également été suspendus pendant le weekend du 6-7 juin, et les véhicules personnels étaient interdits. Les amendes fixées par le gouvernement allaient de 58 à 2 941 dollars US pour l'utilisation d'un transport privé quel qu'il soit pendant le weekend de confinement, avec une pénalité majorée pour les fonctionnaires hauts gradés. Dans certains cas, les contrevenants pourront être incarcéré·e·s pendant un mois.

Le 5 juin, Ehsan Zahidov, l'attaché de presse du ministère des Affaires intérieures, a annoncé [az] que les résident·e·s ne seraient même pas autorisé·e·s à sortir leurs poubelles pendant le couvre-feu. Il a averti que les contrevenants s'exposaient à une amende de 58 dollars (100 AZN).

Il y a quelques exceptions. Le cabinet ministériel a publié une liste d'agences gouvernementales et autres institutions dont les employé·e·s sont autorisé·e·s à sortir pendant le confinement, mais uniquement après avoir procédé à une inscription via une signature électronique sur le site allow.e-gov.az. Même avec cette dérogation, il est obligatoire d'utiliser un mode transport arrangé par leur employeur, et l'usage des véhicules personnels demeure interdit.

Kamran Aliyev, le directeur général de la police de Bakou, a déclaré [az] aux médias locaux que les personnes disposant d'un permis de travail pouvaient rejoindre leur bureau en vélo ou à pied si leur résidence se trouvait à proximité.

Le 31 mai dernier, le parlement a adopté une loi rendant obligatoire le port du masque dans les lieux publics à compter du 3 juin. Celles et ceux qui ne respectent pas cette nouvelle législation s'exposent à des amendes allant de 29 à 235 dollars US. La loi encourage aussi la distanciation sociale de 1,5 à 2 mètres dans tous les lieux publics.

La flotte aérienne nationale Azerbaijan Airlines (AZAL) a annoncé le 4 juin que tous les aéroports resteraient fermés jusqu'au 1er juillet. L’Azerbaïdjan a suspendu son trafic aérien depuis la deuxième quinzaine de mars.

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