COVID-19 : au Népal, les amoureux de la littérature s’accordent un moment de répit en célébrant Dashain avec de nouveaux livres

Mosaïque de couvetures de livres traduits en népalais et deux tables de fête avec bougies et nourriture.

Le festival de Dashain et les nouvelles traductions de livres au Népal. Photos par Sangita Swechcha

L’article d'origine a été publié en anglais le 27 octobre 2020.

Sauf mention contraire, tous les liens renvoient vers des pages en anglais.

Dashain [fr], aussi appelé Vijaya Dashami, est l’un des plus grands festivals hindous célébrés au Népal. Durant cette période, les villes densément peuplées comme Katmandou se vident de leurs habitants, qui gagnent leurs villages natals. Traditionnellement, pour célébrer Dashain au Népal, on achète de nouveaux vêtements, on se fait plaisir avec une variété de nourritures, on visite des temples, on passe du temps en famille. Les amoureux du livre, quant à eux, achètent de nouveaux ouvrages. Chaque année, les éditeurs impriment de nouveaux livres et organisent de très grands salons et festivals autour de Dashain.

Bien que le Covid-19 ait perturbé de nombreuses célébrations cette année, on a vu beaucoup de Népalais célébrer Dashain de différentes manières. Les amoureux du livre, par exemple, ont partagé leurs derniers achats de livres sur les réseaux sociaux :

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Gros plan sur une table où sont disposés divers objets : une tasse imprimée avec un motif “Happy Dashain”, des livres, un marque-page.

On ne peut célébrer Dashain comme il se doit sans la littérature népalaise. J’ai acheté de nouveaux livres, d’autres vont encore s’ajouter à la liste.

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Une pile de livres en népalais, posée sur une table de salon devant un bouquet de roses.

Bonne ambiance de #Dashain :

Sur le point de m’évader là où je n’aurai besoin ni de conseils, ni d’informations concernant le Corona Virus. J’espère que ces pages me transporteront vers d’autres fuseaux horaires et destinations.

1. Merci @kitab_yatra pour les vœux de #Dashain.
2. Livres lus
3. Lectures actuelles
4. Prochaines lectures. Merci  @KhadkaBhupendra

Les Népalais vivant à l’étranger célèbrent aussi le festival de Dashain. Krishna Bajgai, un écrivain népalais vivant au Royaume-Uni, a confié à Global Voices par téléphone : « Je prévois de lire un certain nombre de nouveaux livres népalais que je me suis récemment procuré dans le cadre de ma célébration de Dashain avec des livres. » Il a ajouté : « Dashain, c’est de la bonne nourriture, de nouveaux vêtements, un nouvel objet pour la maison, passer du bon temps avec la famille et, pour un écrivain, quoi de mieux que de nouveaux livres ? Dashain est partout autour de nous ! »

Les nouvelles traductions népalaises

Un bon nombre de nouvelles publications ont vu le jour sur le marché du livre népalais pendant ce festival de Dashain. Parmi elles, des traductions.

Book Hill, un éditeur népalais, a publié en 2020 les traductions de : Uganta:The End of an Epoch écrit en anglais par Iravati Karve, la première femme indienne anthropologue, et traduit par Sujit Mainali ; Des souris et des hommes de John Steinback, la toute première traduction de ce livre en népalais, réalisée par Ganess Poudel ; et de Wa lampusthva Pala de l’auteure népalaise Malla k. Sundar, dont le texte original est écrit en nepalbasha (ancienne langue officielle du Népal).

Book Hill a aussi récemment publié Satta ra Satya, un recueil de 11 essais signés William Morris, Antonio Gramsci, Albert Einstein, Bertolt Brecht, William Hinton, Eduardo Galliano, Howard Jean, et Edward Said. L’analyste politique et écrivain népalais Khagendra Sangraula en est le traducteur.

Dans une interview accordée à Global Voices par mail, le président de Book Hill, Bhupendra Khadka, s’est confié :

Though the book market has been slow for the past couple of months due to the pandemic, people in Nepal seem enthusiastic about buying new books this Dashain. The book “Satta ra Satya” released just two weeks ago is going for the second edition as the it sold much quicker than expected.

Bien que le marché du livre ait été ralenti ces derniers mois à cause de la pandémie, les habitants du Népal semblent enthousiastes à l’idée d’acheter de nouveaux livres. Le livre Satta ra Satya sorti il y a tout juste deux semaines va être réimprimé : il s’est vendu beaucoup plus vite que prévu.

L’éditeur Shangrila Books a lui aussi récemment publié de nouveaux titres, dont Kancha Maharani, de l’auteure népalaise Sheeba Shah. Le roman a été traduit en népalais par Saguna Shah.

Global Voices a interrogé Mani Sharma, le fondateur de Shangrila Books, par mail :

We are getting a very good response to this novel right at the festive time. This has brought joy to us. Getting reviews from the readers that the translated literature has maintained the originality and standard of its English publication, this is simply great.

Nous recevons de bons retours pour ce livre en cette période festive. Cela nous réjouit. Nous sommes heureux de savoir que les lecteurs ont trouvé que la version traduite a gardé l’originalité et le style de la version anglaise.

Manjari Publications publie cette année une traduction népalaise de Vaishaliki Nagarbadhu de Acharya Chatursen, dont le texte original est en hindi. Global Voices s’est entretenu au téléphone avec Krishna Abiral, le propriétaire de Manjari :

I am very excited to see the love this translated book is getting from the readers. There is another translated book in the pipeline and we look forward to bringing more books in Nepali translation.

Je me réjouis de l’amour que reçoit la traduction du livre par les lecteurs. Nous allons bientôt publier une nouvelle traduction et avons hâte de présenter de nouveaux livres traduits en népalais.

Aussi, les éditeurs mettent tout en œuvre pour que les livres népalais traduits en langue anglaise soient disponibles sur le marché international. Mais le défi est immense en ce qui concerne la distribution et la commercialisation. Mahesh Paudyal, écrivain et chercheur népalais, a confié à Global Voices :

Nepali literature is not getting enough attention in international journals and academic institutions. Most of the major university curricula for literature do without a mention of Nepali literature and therefore no major body of Nepali literature finds representation in major anthologies and journals.

Les revues internationales et institutions académiques ne prêtent pas assez attention à la littérature népalaise. La plupart des programmes de littérature des grandes universités ne la mentionnent pas. De ce fait, aucun corpus conséquent de littérature népalaise n’est représenté dans les grandes anthologies et revues.

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