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La pression publique contribue à mettre un terme à l'abattage d'arbres à caoutchouc centenaires au Guyana

Catégories: Caraïbe, Guyana, Cyber-activisme, Développement, Environnement, Manifestations, Médias citoyens
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Impression écran [1] de la région de Mabaruma au Guyana, vue satellite Google Earth.

Sauf mention contraire, tous les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais.

Dans la région de Mabaruma [2] [fr] au Guyana, située sur un plateau étroit au-dessus de la forêt tropicale non loin de la frontière avec le Venezuela, se trouve un bosquet d'arbres à caoutchouc, vieux de près d'un siècle, menacé d'abattage pour faciliter l’expansion des routes [3].

Les écologistes locaux, qui assurent que ces arbres, en plus de produire de l'oxygène et d'absorber du dioxyde de carbone, sont une caractéristique « emblématique » de la région, ont lancé une pétition en ligne [4] visant à arrêter leur abattage.

Alors que les partisans du prolongement de la chaussée ont proposé un exercice de replantation, les défenseurs de l'environnement soutiennent [5] que les arbres plus âgés, comme ceux présents le long de l'avenue Philbert Pierre (surnommée Rubber Walk [6] [Promenade du caoutchouc]), agissent comme des « aspirateurs­ », absorbant plus de carbone que les jeunes arbres. Ils ont demandé [7] aux personnes impliquées dans le projet d'agrandissement de la route de prendre en compte les arbres dans leur conception et de trouver un itinéraire alternatif. Au moment de la publication, la pétition avait recueilli plus de 4 000 signatures.

L'abattage des arbres était prévu [8] le 27 janvier. Alors que les militants déploraient [9] le fait que les habitants de Mabaruma ne voient pas la situation dans son ensemble, le ministre des Collectivités locales et du Développement régional, Nigel Dharamlall, a ordonné [10] au maire de la ville d'arrêter l'abattage, expliquant que les arbres étaient une « caractéristique » de la région. À ce stade, cependant, 10 à 12 arbres avaient déjà été sacrifiés [11].

Les autorités ont affirmé que des consultations communautaires avaient été menées sous le gouvernement précédent [12], au cours desquelles les habitants auraient déclaré qu'ils considéraient les arbres comme un danger. Le ministre Dharamlall a demandé [10] que les résultats de cette consultation – accompagnés des noms des participants – soient publiés et a mis le ministère des Travaux publics au défi de trouver une solution technique appropriée qui permettrait aux arbres restants d’être maintenus sur place [13].

Le conseil municipal a répondu [14] en affirmant que des experts forestiers seraient impliqués afin de déterminer si les arbres constituent une menace pour la sécurité des habitants.

GSA News a rapporté [15] que les habitants de la région avaient des points de vue divergents sur la question, affirmant que l'abattage des arbres était depuis longtemps [16] un sujet de débat. Si certains sont favorables à cette voie de développement du territoire, tandis que d'autres soutiennent [17] que la route peut être prolongée tout en préservant les arbres, qui sont un symbole et sont également devenus une attraction touristique [18].

Soulignant que « le développement soucieux du patrimoine reste du développement », l'utilisatrice de Facebook Raquel Thomas-Caesar a publié [19] des photos de la zone, accompagnées d'une brève histoire.

A Life in Guyana Volume 2 [Une vie au Guyana Volume 2] de l'auteur Vincent Roth reconnaît [20] à Philbert Pierre, qui gérait une plantation d'arbres à caoutchouc et de cacao de plus de 400 hectares le long de la rivière Aruka, le mérite d'être « un homme de vision » qui « croyait à la prospérité » de la région nord-ouest du Guyana et a fait tout ce qui était en son pouvoir pour la promouvoir. Il a planté les arbres en question en 1922.