Cinquième femme assassinée en Azerbaïdjan en 10 jours

Une capture d'écran d'un reportage de la télévision Meydan sur le féminicide en Azerbaïdjan.

[Sauf mention contraire, tous les liens renvoient vers des pages web en anglais, ndt.]

Cet article a été publié pour la première fois sur OC Media le 27 juillet 2021. Une version éditée est republiée sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partenariat de contenu.

Nargiz Mustafayeva, une habitante du district central de Barda, a été étranglée à mort le dimanche 25 juillet. Son époux, Agil Mustafayev, né en 1983, a été a mis en état d'arrestation. Selon le bureau du procureur, Mustafayev a assassiné sa femme à la suite d'une dispute familiale.

Mustafayeva est la cinquième femme assassinée en Azerbaïdjan au cours des 10 derniers jours.

Le 24 juillet, Meykhosh Jafarov aurait poignardé à mort sa femme, Khatira Farajova. Selon les procureurs, Farajova et ses enfants étaient régulièrement maltraités par Jafarov.

Le 23 juillet, Zarbali Guliyev aurait poignardé et tué sa femme Lyudmila Tatachenko à la suite d'une dispute, avant de se suicider.

Le 22 juillet, le sergent de police Aliaga Soltanov aurait tué Mubarak Agayeva à l'aide d'un couteau, également à la suite d'une dispute.

Le 16 juillet, la chanteuse Aygun Mirzayeva a été poignardée à 23 reprises dans un hôtel de Baku. Ali Mammadov, qui a été arrêté pour son meurtre, a déclaré que les deux étaient amants et a avoué le meurtre.

Selon la militante Gulnara Mehdiyeva, même la sécurité fondamentale des femmes en Azerbaïdjan n'est pas assurée. “Je pense que ces féminicides sont la preuve de la vulnérabilité des femmes dans le pays. Parce que dans la plupart des cas, le meurtre n'est pas la première étape de la violence, mais plutôt la dernière”, a déclaré Mehdiyeva à OC Media. Elle ajoute ce qui suit :

Les meurtriers sont souvent connus pour leur violence envers leurs conjointes ou amantes au préalable. Par exemple, un époux qui assassine sa femme lorsque celle-ci essaie d'obtenir le divorce, et a abusé d'elle et de ses trois enfants. C'était la raison du divorce.

Mehdiyeva a noté que les forces de l'ordre avaient “tout fait dans cette affaire, sauf ce qu'elles devaient”.

Les politiques du pays et la législation actuelle ne font rien pour protéger les femmes avant qu'elles ne soient assassinées. La police rechigne à ouvrir des affaires criminelles, en particulier pour la violence familiale. Lorsqu'elles s'adressent à la police, les demandeuses sont encouragées à retirer leurs plaintes afin de réduire le nombre de cas. Ils [la police] font tout sauf leur travail.

Mehdiyeva a déclaré à OC Media que ce manque de responsabilité s'étendait aussi au système judiciaire du pays. “Les tribunaux ne servent pas la justice ; les organismes de sécurité sociale ne peuvent pas fournir de soutien social aux femmes sans emploi avec des enfants. En conséquence, les femmes sont obligées de continuer à être exposées à la violence. Cela se termine par un meurtre.”

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