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La Russie accuse l'Azerbaïdjan de violer le cessez-le-feu signé avec l'Arménie

Catégories: Asie Centrale et Caucase, Arménie, Azerbaïdjan, Gouvernance, Guerre/Conflit, Histoire, Médias citoyens, Politique

Azerbaïdjanais fêtant leur victoire dans le Karabagh. CC BY-SA 4.0

[Sauf mention contraire, tous les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais, ndt.]

Les autorités russes ont accusé l'Azerbaïdjan d'avoir enfreint l'accord de cessez-le-feu signé en novembre dernier, alors que les tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan continuent de croître. C'était la première fois que Moscou accusait ouvertement l'un des deux camps de violer le cessez-le-feu. Les infractions précédentes étaient décrites de manière plus impartiale [1], invitant chacune des parties à respecter l'accord. « Les forces armées azerbaïdjanaises ont effectué deux frappes à l'aide de drones de combat visant les factions armées en poste sur le Haut-Karabagh. Il n'y a pas eu de victimes, » a déclaré [2] [ru] le ministre de la Défense russe sur son site internet à propos des affrontements du 11 août.

Malgré la signature d'un traité entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en novembre 2020, mettant fin à une guerre qui durait depuis 44 jours, les attaques n'ont cessé de se poursuivre entre les forces armées arméniennes et azerbaïdjanaises.

Les affrontements les plus récents et les plus meurtriers ont été signalés [3] le 28 juillet, chaque camp accusant l'autre [4] [az] d'avoir ouvert le feu et violé la trêve [5].

Suite à ces combats, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a proposé [6] que la Russie établisse des avant-postes le long de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Il a déclaré lors d'une réunion gouvernementale : « Étant donné la situation actuelle, il me semble logique d'envisager la question du stationnement de gardes-frontières russes en avant-postes sur toute la longueur de la frontière entre les deux pays. »

Moscou a jusqu'à présent rejeté [1] cette requête.

L'Arménie est de plus en plus sceptique [7] quant à l'implication russe dans la relation post-conflit. Elle a d'ailleurs exprimé [7] le mois dernier son incertitude à propos de sa propre adhésion au sein de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) dirigée par la Russie, qui a décrit les combats signalés [8] [hy] le 6 juillet comme « un incident frontalier ». Le Secrétaire général de l'OTSC, Stanislav Zas, a précisé [9] [ru] aux journalistes à Moscou :

Il faut que vous compreniez que le potentiel de l'OTSC s'emploie uniquement en cas d'agression, d'attaque [contre l'un des pays membres]. Dans ce cas précis, nous avons affaire à un incident frontalier. Dieu merci, il n'y a pas de victimes, il n'y a pas de tirs là-bas. Il s'agit d'un incident frontalier qui doit être réglé, et nous sommes en faveur d'une résolution pacifique.

Pourtant, suite à sa visite en Arménie le 10 août, Stanislav Zas a admis, selon un article [10] [ru] d'OC Media, que les heurts le long de la frontière représentaient une « menace pour l'Arménie » et les autres membres de l'OTSC.

Les affrontements ayant eu lieu le 11 août ont tout d'abord été signalés [11] par l'Armée de défense du Haut-Karabagh. Le lendemain, elle a déclaré que les troupes azerbaïdjanaises avaient tenté de traverser la ligne de contact est du Haut-Karabagh.

En réponse, le ministre azerbaïdjanais de la Défense a publié un communiqué [12] accusant l'Arménie de transgresser l'accord tripartite « en déplaçant ses forces armées sur le territoire azerbaïdjanais où sont temporairement postés les casques bleus russes. » Le ministre de la Défense a ensuite accusé l'Arménie d'engager volontairement de telles actions, provoquant et aggravant la situation.