À l'occasion de la Journée internationale de la diversité biologique, j'aimerais partager avec vous mes photos préférées de la faune péruvienne et guatémalienne. Je suis biologiste et photographier la faune est devenu un outil de travail essentiel; il est en effet possible de concilier science et conservation de la nature par le biais de la photographie. Une photo permet de visualiser un projet de recherche, de faire connaître des espèces peu prisées, et de répertorier de nouvelles espèces et de nouveaux comportements.
Il y a cinq ans, j'ai récupéré un appareil photo et j'ai commencé à photographier la biodiversité que j'observais depuis un certain temps. J'ai développé une véritable passion pour la photographie durant mes études de biologie à l'Université del Valle au Guatemala. Je participais régulièrement à des excursions pour observer les animaux et c'est à cette époque que j'ai pris la décision de me consacrer à la photographie.
Je me suis tout d'abord intéressé principalement aux reptiles et aux amphibiens, des espèces qui sont souvent stigmatisées, mais petit à petit j'ai commencé à photographier d'autres animaux comme les oiseaux et les mammifères. Voici quelques-unes de mes photos préférées accompagnées d'une brève description :
Le Quetzal resplendissant (Pharomachrus mocinno), un oiseau que l'on trouve principalement au Mexique, Guatemala, Honduras et Costa Rica, est, selon moi, l'un des oiseaux les plus extraordinaires du monde. Cette photo est le résultat de plusieurs jours à patienter et à observer le comportement des quetzals dans leurs nids. Après une attente de plus de six heures dans la forêt du volcan Atitlán, dans le département de Sololá au Guatemala, un mâle qui transportait de la nourriture pour ses petits dans son bec s'est approché de son nid et j'ai pris la photo à cet instant précis.
Lors d'un après-midi pluvieux, nous sommes allés à la recherche de félins (en particulier des jaguars et des pumas) le long de la rivière Tambopata dans la Réserve nationale de Tambopata. Malheureusement, nous n'en avons pas vu mais nous sommes parvenus à observer l'une des proies favorites du jaguar… le cabiaï (Hydrochoerus hydrochaeris). Une famille de cabiaï, dont la mère et son petit se trouvaient là, près de la rivière, entre deux averses.
Cette photo illustre l'accouplement de la grenouille aux yeux noirs du Guatemala (Agalychnis moreletii). Pendant la nuit, nous avons observé le comportement de plusieurs mâles et femelles près d'un petit étang artificiel où des espèces telles que celle-ci peuvent profiter de points d'eau pour s'accoupler et pondre leurs œufs. On trouve cette espèce au Bélize, Salvador, Guatemala, Honduras et Mexique.
Cette espèce de grenouilles est sans doute commune, mais j'étais tout de même très content lorsque je l'ai vue pour la première fois. Il existe plusieurs espèces de grenouilles de verre dans la famille des Centrolenidae, mais l'Hyalinobatrachium viridissimum est la seule espèce originaire du Guatemala. Être capable de voir ses organes avec autant de précision est vraiment impressionnant.
L'une de mes photos préférées, qui représente trois espèces d'aras se nourrissant d'argile sur le Collpa Chunco dans la réserve de Tambopata au Pérou. Le premier jour, je n'ai pas réussi à voir un seul perroquet sur le mur à cause de la pluie, mais le lendemain 30 à 40 aras sont venus virevolter et se nourrir dans les arbres. La photo montre les espèces Ara macao (ara rouge), Ara ararauna (ara bleu et jaune), et Ara chloroptère (ara à ailes vertes).
L'incroyable Vipère des Palmiers (Bothriechis bicolor) est l'un des serpents les plus magnifiques du Guatemala et l'un des premiers que j'ai réussi à photographier; c'est pour cette raison que cette photo est l'une de mes préférées.
L'une des rencontres les plus inattendues et difficiles que je n'ai jamais vécues. Tout a commencé lors d'une randonnée en montagne à 10 heures du matin afin d'étudier d'autres espèces. Après avoir transporté en vain le matériel pendant toute une journée, une rencontre aux alentours de 10 heures du soir nous a fait tout oublier. La vipère à cils (Bothriechis schlegelii) est très commune dans des pays tels que le Costa Rica, mais au Guatemala, on la trouve seulement à quelques endroits sur la côte caraïbe.
Pour finir, l'un des animaux les plus spectaculaires que j'ai pu observer. Ranitomeya fantastica est une espèce endémique des départements de San Martin et de Loreto au Pérou, ce qui signifie que l'on peut seulement la trouver dans cette région. Restreinte à une zone spécifique, la perte d'habitat et les activités humaines la mettent en danger. Ici le mâle porte sa paire de têtards sur le dos, un comportement tout à fait normal pour cette espèce de grenouilles.
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