Les régimes autoritaires entretiennent depuis belle lurette une relation compliquée avec les médias et les technologies de communication. The Unfreedom Monitor est une initiative de recherche de Global Voices Advox qui examine le phénomène croissant de l’autoritarisme en réseau ou numérique. Le présent résumé du rapport sur l'Inde est tiré de la série de rapports découlant de la recherche menée dans le cadre de The Unfreedom Monitor. Cliquez ici pour lire le rapport complet.
Ce rapport vise à analyser les principales motivations, méthodes et réponses à l’autoritarisme numérique en Inde. En tant que plus grande démocratie du monde, le gouvernement élu joue un rôle fondamental dans la protection des citoyen·nes contre les menaces et confère des devoirs en vertu de son mandat d’État providence. Cependant, ce rapport constate que ces mêmes récits sont utilisés pour justifier de nombreuses pratiques numériques autoritaires qui finissent par restreindre les libertés numériques des citoyen·nes. La surveillance et la censure sont effectuées pour des raisons de sécurité nationale, d’ordre public et de sécurité publique. Un tweet de soutien aux manifestations des agriculteur·rices en ligne devient une « menace » qui doit être éliminée et un rassemblement contre les politiques du gouvernement devient une « menace » justifiant la fermeture d’Internet. Les tentatives fréquentes de l’État indien de censurer le contenu en ligne et hors ligne, et qu’il estime contraire à une norme ou à une valeur, sont une manifestation du même phénomène. Par exemple, un message « anti-national » est une menace contre l’Inde qui appelle à la censure.
En plus d'être protégé contre les menaces, cet « État-providence » bien intentionné, qui vise à améliorer la vie des citoyen·nes, finit par enfreindre les libertés numériques. La technologie est rapidement utilisée pour gouverner. Dans ce sens, la sphère publique numérique du pays est presque une sphère bien organisée où il y a suffisamment de données sur chacun et une forte emprise sur qui et ce qui est accepté. Les identifications numériques, les applications mobiles et les bases de données centralisées soulèvent des problèmes d'exclusion, de surveillance et de violation de la vie privée.
L'Inde utilise de nombreuses méthodes pour restreindre les droits et libertés numériques dans les domaines de la gouvernance des données, de la parole, et de l'accès à l'information. Ensemble, ils reflètent un système où les mouvements des citoyen·nes sont surveillés et la parole est réduite. Par ailleurs, il existe une forte résistance contre ces pratiques. Les pratiques autoritaires numériques sont largement diffusées, examinées et remises en question par les membres de la société civile, les médias, le système judiciaire ainsi que les dirigeants politiques, créant ainsi un système d'équilibre des pouvoirs.
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