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Des campagnes vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux aux manifestations de rue et chanteurs qui se coupent les cheveux sur scène [tr] — les femmes de tous les horizons de vie de Turquie ont exprimé leur soutien aux manifestations en cours [fr] en Iran. Dans un pays où les droits des femmes ne font qu’empirer, le meurtre de Mahsa Amini fait mal.
Le 21 septembre, une foule se réunit devant le consulat général d'Iran à Istanbul, tenant des photos de Mahsa Amini et des banderoles. D'après la presse locale, la police locale a empêché le déroulement d'une manifestation similaire sur la célèbre place Taksim à Istanbul, le 20 septembre.
Les femmes à travers toute la Turquie ont rejoint les manifestations de soutien dans les jours qui ont suivi la mort de Mahsa Amini aux mains de la police iranienne des mœurs.
Bodrum pour les Iraniensran#OPiran #IranianLivesMatter https://t.co/IZGsuEg0Fv
— Kadın Koalisyonu (@kadinkoalisyonu) September 27, 2022
Bodrum au peuple iranien #OPiran #IranianLivesMatter
— Kadın Koalisyonu (@kadinkoalisyonu) 27 septembre 2022
Iranian women and women's solidarity organizations held an action in İzmir Cumhuriyet Square for Mahsa Amini, who was killed by the morality police in Iran.
Depo Photos / Murat Kocabaş #MahsaAmini #مهسا_امینی#i̇zmir pic.twitter.com/fn1G53iYkH
— Murat Kocabaş (@murat_kocabass) September 20, 2022
Les femmes iraniennes et les organisations de solidarité des femmes ont organisé une action sur la place İzmir Cumhuriyet pour Mahsa Amini, tuée par la police des mœurs en Iran.
Depo Photos / Murat Kocabaş #MahsaAmini #مهسا_امینی#i̇zmir pic.twitter.com/fn1G53iYkH
— Murat Kocabaş (@murat_kocabass) 20 septembre 2022
Le parti politique turc pro-kurde, Parti démocratique des peuples (HDP), a déclaré dans un communiqué de presse qu'il condamnait le meurtre de Mahsa Amini par la tyrannique police des mœurs :
« Nous soutenons la rébellion des femmes et nous leur disons “votre manifestation est notre manifestation.” Cette lutte est une lutte commune pour la liberté, car nous sommes tous au courant de cette mentalité d'animosité envers les femmes. Nous sommes contre ce système dirigé par des hommes qui essayent de rester au pouvoir en privant les femmes de leurs droits et de leur vie. Nous continuerons d'appeler (les autorités) à reconnaitre ces féminicides. Et encore une fois, à partir de là, peu importe d'où nous luttons, nous saluons les manifestations de rue en Iran, et le slogan “Jin, Jiyan, Azadi” en criant “Jin, Jiyan, Azadi” à notre tour.
« Jin, Jiyan, Azadi » signifie « Femme, vie, liberté » en kurde.
Le dirigeant emprisonné du HDP, Selahattin Demirtas, a également rejoint [tr] la manifestation de soutien depuis sa cellule en se rasant la tête.
Le 26 septembre, pendant son concert, la chanteuse turque Melek Mosso s'est coupée des mèches [tr] de cheveux avant de déclarer : « ce soir, je dédie mes chansons à toutes les femmes, personne ne nous enlèvera notre liberté.»
Turkish musician Melek Mosso who had previously been targeted Turkey's government and got her concerts restricted multiple times, cut her hair on stage in solidarity with #IranProtests for #MahsaAmini. pic.twitter.com/HJjvEhX6IK
— dokuz8NEWS (@dokuz8news) September 26, 2022
La musicienne Melek Mosso qui avait déjà été la cible du gouvernement turc et avait vu ses concerts restreints à maintes reprises, s'est coupée les cheveux sur scène en soutien aux #ManifestationsEnIran (#IranProtests) pour #MahsaAmini.
— dokuz8NEWS (@dokuz8news) 26 septembre 2022
Le fondateur, directeur artistique et chef d'orchestre de la célèbre chorale Bogazici Jazz Choir a twitté « Ça suffit !», en partageant un extrait de la chorale qui a fait le tour d'Internet.
Yeter.. #MahsaAmini pic.twitter.com/Q3OzPOjUJe
— Masis Aram Gözbek (@masisgozbek) 21 septembre 2022
Le 29 septembre, en discutant avec les journalistes à Ankara, le dirigeant du parti de l'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu, a déclaré [tr]: « Ce ne sont pas les femmes qui devraient payer le prix fort quel que soit le pays. Nous nous devons de respecter les femmes.»
Sur une discussion sur Twitter [tr], la dirigeante féminine du parti de droite, le Bon parti, a déclaré :
It is the most basic and sacred right of women to lead a happy and peaceful life, to be free in their choices and to live without being pushed around.
We can never accept the contrary.
On this occasion, I wholeheartedly greet the women who took to the streets for their freedom and rebelled against oppression in Iran;
I call on the Iranian administration to listen to the right voice raised by women for a dignified life and to make urgent reforms that befit human dignity.
Mener une vie calme et heureuse, être libre de faire ses propres choix et de vivre sans être malmené font partie des droits fondamentaux et sacrés d'une femme.
Accepter le contraire est impossible.
Pour l'occasion, je salue sincèrement les femmes qui se sont déplacées dans la rue pour se battre pour leur liberté et qui se sont rebellées contre l'oppression en Iran;
J'appelle l'administration iranienne à écouter la voix des femmes pour une vie plus digne et créer de nouvelles réformes au plus vite qui reflète la dignité humaine.
Le soutien vocal des manifestations en Iran était absent parmi les membres du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AK). En discutant avec Al-Monitor, Isin Elicin, le producteur de « FemFikir » [FemIdea], un programme présenté par l'organe de presse indépendant Medyascope, a déclaré que le silence n'était pas surprenant étant donné l'expérience du parti au pouvoir pendant les manifestations de Gezi dans tout le pays et les rassemblements permanents organisés par les femmes contre le retrait [fr] du pays de la Convention d'Istanbul.