Twitter et Facebook suspendent les comptes affiliés au gouvernement cubain

 Cet article a été écrit par un auteur à Cuba sous le pseudonyme de Luis Rodriguez

A quelques jours de la mise en forme du vote concernant le blocus des États-Unis concernant l’ONU, la dernière semaine d’octobre, il a été noté que de nombreux comptes liés au gouvernement cubain ont été suspendus ou signalés par les réseaux sociaux américains Facebook et Twitter. Ce n’est pas la première fois que cela se produit, en 2019 déjà Twitter a suspendu des comptes connexes au gouvernement cubain. Ce qui est inédit est que Twitter signale quelques comptes comme « affiliés au gouvernement » à Cuba.

De son côté, cela fait des années que le gouvernement cubain censure l’accès à Internet des opposants cubains et quelques uns qui protestent contre la situation actuelle du pays. Selon le Comité pour la Protection des journalistes (CPJ), Cuba est « le pays le plus censuré de tout l’hémisphère ».

Cuba a expérimenté durant les dernières années la crise politique et économique la plus importante de son histoire, une réalité qui a transcendé le contexte physique pour passer au monde virtuel. Dans la mesure où la crise s’est de plus en plus aiguisée, le régime a incrémenté et prolongé les pratiques répressives dans la sphère communicationnelle, non seulement à travers les lynchages médiatiques avec des caractères diffamatoires qui se sont produits contre des activités des droits humains, des journalistes et artistes indépendants dans les médias officiels, mais aussi sur les réseaux sociaux de porte-paroles officiels.

La jeune Cuba, un média indépendant qui est souvent censuré par le régime, a critiqué la décision prise par les plateformes de réseaux sociaux parce qu'ils considèrent qu'il ne bénéficie pas de la nécessaire apogée de la pluralité qui devrait régner dans un contexte comme celui de Cuba, de plus en plus polarisé et conflictuel. « Si bien des comptes ont posté des messages à caractères discriminants, de harcèlement et des menaces de mort, tous n’ont pas posté ce type de contenu », ont-ils écrit sur leur site Internet.

Le 25 octobre, Facebook a suspendu le compte des « Raisons de Cuba » qui selon les médias locaux est administré par la sécurité étatique) et d’autres médias connexes au gouvernement qui sont considérés comme des trolls comme le compte « le guerrier cubain ». Dans une note du compte Raisons de Cuba, qui possède une copie de sa page Facebook, on a pu lire que la « mission de ce média presse depuis sa création a été de dénoncer l’activité terroriste et subversive du gouvernement des États-Unis dans toutes les sphères de la société antillaise », bien que le régime cubain ait dénoncé  la décision de Facebook comme un moyen de « chercher à faire taire la voix du peuple cubain dans la sphère digitale ». Twitter a bloqué le compte des programmes télévisés Con Filo dirigé par Michel Torres Corona, qui est encore suspendu au moment de la rédaction de cet article.

Capture d'écran du compte Twitter “Con Filo” le 3 novembre 2022

Twitter a également décidé de taguer comme « médias affiliés au gouvernement » les médias de presse officiels comme Cubadebate, Juventud Rebelde et le journal Granma. Cette politique de Twitter a commencé en 2020 et marque les médias affiliés au gouvernement comme des représentants de gouvernements de différents pays, incluant la Chine, la France et la Serbie. Twitter explique sur son site web que « les étiquettes des comptes affiliés à l'État fournissent un contexte additionnel sur les comptes contrôlés par certains représentants officiels de gouvernements, entités de médias de communication affiliés à l'État et les personnes associés à ces entités ».

Capture d'écran du 3 novembre du compte Twitter de Granma, désormais marqué comme « média affilié au gouvernement, Cuba ».

Commentez

Merci de... S'identifier »

Règles de modération des commentaires

  • Tous les commentaires sont modérés. N'envoyez pas plus d'une fois votre commentaire. Il pourrait être pris pour un spam par notre anti-virus.
  • Traitez les autres avec respect. Les commentaires contenant des incitations à la haine, des obscénités et des attaques nominatives contre des personnes ne seront pas approuvés.