Le Mozambique, le pays d'Afrique le plus vulnérable au changement climatique, lance un appel à plus d'action lors de la COP27

L'année 2019 a été marquée comme l'année la plus difficile de l'histoire des cyclones au Mozambique. Image : Giovana Fleck/Global Voices

Avec la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques ( COP27 ) [fr] de 2022 qui se tient en Égypte et qui est marquée par l'accélération des changements climatiques, des pays comme le Mozambique, qui ont historiquement contribué à moins de pollution que la plupart des pays, se trouvent dans une situation de plus en plus délicate.

Le Mozambique est considéré comme l'un des pays les plus susceptibles de souffrir gravement des conséquences extrêmes des changements climatiques. Selon l'ONG GermanWatch, qui publie l’indice [pt] annuel des risques climatiques mondiaux, le Mozambique se classe premier sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques en 2021.

Le Zimbabwe, les Bahamas, le Japon et le Malawi complètent respectivement le top cinq de l'indice 2021, qui répertorie les pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles causées par les changements climatiques. Cependant, selon [pt] le rapport d'évaluation mondial des Nations unies sur la réduction des risques de catastrophe, le Mozambique est le troisième pays d'Afrique le plus vulnérable aux risques de catastrophe. Ce sont deux rapports qui utilisent leurs propres données, mais documentent également la vulnérabilité du Mozambique.

Récemment, les cyclones ont été de plus en plus violents et fréquents dans le pays. En 2019, deux puissants cyclones tropicaux ont frappé le Mozambique au cours de la même saison – la première fois depuis longtemps. Le cyclone tropical Idai en mars 2019 et le cyclone tropical Kenneth le mois suivant ont fait plus de 600 morts et environ 2,5 millions de personnes dans le besoin.

En mars 2022, le Mozambique a été frappé par un autre [pt] cyclone. Cette fois, c'était le cyclone tropical Gombe, avec des vents de 165 et 230 km/h, respectivement. Il aurait fait plus de 60 morts.

Manque de réponses à l'action climatique

Le Mozambique attend une action climatique importante pour surmonter sa vulnérabilité. En l'absence d'un certain soutien international, le pays a reçu des incitations et des messages de solidarité, comme en 2019, via le Secrétaire général des Nations unies :

Le Secrétaire général est profondément attristé par les pertes en vies humaines, la destruction de biens et le déplacement de personnes en raison des fortes pluies et des inondations causées par le cyclone tropical Idai.
Le Secrétaire général présente ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu'au peuple et au Gouvernement mozambicain. L'ONU exprime sa solidarité envers les autorités mozambicaines et se tient prête à travailler avec elles pour répondre aux besoins humanitaires résultant de cette catastrophe naturelle.

En 2021, le Mozambique a rejoint d'autres gouvernements du monde lors de la 26e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques 2021, COP26. S'exprimant lors de l'événement, le Premier ministre mozambicain de l'époque, Carlos Agostinho do Rosário, s'est engagé [pt] à produire 62 % d'énergie à partir de ressources renouvelables d'ici 2030, mais le manque d'appui a été présenté [pt[ comme la première difficulté :

Moçambique sozinho, tal como outros países em desenvolvimento, não conseguirá ter os recursos necessários para financiar acções estruturantes para fazer face aos impactos das mudanças climatéricas…

Le Mozambique, comme d'autres pays en développement, ne disposera pas à lui seul des ressources nécessaires pour financer des actions structurantes pour faire face aux impacts des changements climatiques…

La transition énergétique a été l'un des sujets abordés lors de la COP26. En vertu de l'accord de Paris sur le climat, qui a été adopté lors de la COP21, le charbon doit cesser d'être utilisé comme combustible d'ici à 2050. Le Mozambique possède d'importants gisements de charbon, et il y a seulement deux décennies, on s'attendait à ce que le charbon soit un moteur important de son développement, il ne va donc pas abandonner [pt] l'utilisation de ce combustible à court terme.

Moçambique prefere uma transição energética para energias mais limpas e amigas do ambiente que seja gradual e faseada, a fim de minimizar o impacto no processo de desenvolvimento económico do nosso país.

Le Mozambique préfère une transition énergétique vers des énergies plus propres et plus respectueuses de l'environnement, qui soit progressive et échelonnée afin de minimiser l'impact sur le processus de développement économique de notre pays.

En 2021, le Mozambique est devenu le premier pays à recevoir des paiements d'un fonds fiduciaire de la Banque mondiale pour réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts – communément appelé REDD+.

Le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF) [fr] a versé 6,4 millions de dollars au Mozambique pour la réduction de 1,28 million de tonnes d'émissions de carbone en 2021. Ce paiement récompense [pt] les efforts déployés pour réduire les émissions de carbone en luttant contre la déforestation et la dégradation des forêts.

La Journée mondiale de l'environnement a été célébrée le 5 juin de cette année sous le slogan « Une Terre pour la résilience climatique », mais le pays attend depuis plus de dix ans un financement du Fonds vert pour le climat. Une initiative qui, pour les autorités mozambicaines, est devenue trop bureaucratie :

Moçambique está num processo há quase mais de 10 anos de candidatura do Fundo Nacional do Desenvolvimento Sustentável para aceder aos financiamentos do Fundo Climático Verde, um processo que nós consideramos como muito burocrático, mas pelas últimas informações tudo indica que estamos a passos largos de chegar ao fim…

Cela fait près de 10 ans que le Mozambique est en train de demander que le Fonds national pour le développement durable accède aux financements du Fonds vert pour le climat, un processus que nous considérons comme très bureaucratique, mais d'après les dernières informations, tout indique que nous sommes loin du compte…

Face à cette réalité, le Mozambique fait ce qu'il peut pour contenir les effets néfastes des crises climatiques auxquelles il est confronté. Récemment, en octobre 2022, la création d'un fonds financier a été annoncée pour aider à minimiser les effets néfastes des événements extrêmes causés par les changements climatiques.

En octobre 2022, le président mozambicain Filipe Nyusi a appelé tous les pays du monde, en particulier ceux du continent africain, à agir immédiatement pour mettre fin aux catastrophes causées par l'humanité. Nyusi a prononcé son discours en tant que « champion de l'Union africaine pour la gestion des risques de catastrophes sur le continent lors des célébrations de la Journée internationale de la réduction des risques de catastrophes ».

Selon la presse locale, le sommet des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) aura des répercussions sur le Mozambique, pays vulnérable, mais peu polluant. S'exprimant lors des activités préparatoires visant à convenir des positions à défendre lors de la COP27, le ministre mozambicain de la Terre et de l'Environnement, Ivete Maibaze, a souligné que les principaux domaines d'intérêt du pays sont les suivants : le financement dans le contexte du changement climatique, la contribution déterminée au niveau national (CDN), les énergies renouvelables, la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, l'adaptation aux changements climatiques et la réduction des risques de catastrophe, ainsi que les questions de genre et de changements climatiques.

Le gouvernement du Mozambique considère la COP27 comme une étape sur laquelle il pourra s'appuyer pour mobiliser le financement climatique, afin de réaliser la transition vers une économie à faible émission de carbone, conformément à la NDC.

Commentez

Merci de... S'identifier »

Règles de modération des commentaires

  • Tous les commentaires sont modérés. N'envoyez pas plus d'une fois votre commentaire. Il pourrait être pris pour un spam par notre anti-virus.
  • Traitez les autres avec respect. Les commentaires contenant des incitations à la haine, des obscénités et des attaques nominatives contre des personnes ne seront pas approuvés.