Cry me a river : de nouvelles inondations importantes suscitent une forte inquiétude dans l’ile de Trinidad

Vue d'une fenêtre de voiture: une rivière dont les eaux sont brunes côtoie le cote de la route.

Le niveau des eaux dans la rivière Diego Martin était presque à son maximum en 2006. Les inondations dans toutes les régions de l’ile de Trinidad deviennent progressivement plus importantes au fil des ans. En novembre 2022, une zone de basse pression a causé des dégâts parmi les pires que le pays ait connus. Photo de Georgia Popplewell sur Flickr, CC BY-NC-ND 2.0.

[Sauf mention contraire, tous les liens renvoient vers des pages en anglais, ndt.]

En ce dernier jour de novembre, les prévisions météorologiques pour Trinidad-et-Tobago annoncent : « Le temps sera généralement ensoleillé […] malgré quelques précipitations [avec un faible] risque de fortes averses ou d’orages dans l’après-midi. » Pourtant, une grande partie du pays est encore aux prises avec les effets de la zone de basse pression qui avait suscité une « alerte météorologique d’urgence » le 26 novembre. Des pluies soutenues ont fait en sorte que le niveau des eaux des rivières, en particulier dans l’ile de Trinidad, est à son maximum et ces rivières débordent, causant d’importantes inondations dans les plaines et autres zones basses.

Cet après-midi et ce soir
TRINIDAD-ET-TOBAGO

🌧 Généralement ensoleillé avec quelques chances d’averses.
⛈ 30 % de risque de fortes averses isolées
⚠️ Possibilités d’inondations de rue et de rafales vents
⚠️ Niveau d’alerte 3 (niveau orange) aux inondations fluviales en vigueur

Prévision complète : https://t. co/j4LdbCxQX3 pic.twitter.com/7ZvQy7zYIv

— @ttmetoffice (@TTMetOffice), le 29 novembre 2022

Une alerte d’inondation fluviale de niveau orange demeure en vigueur pour la plus grande des deux îles, Trinidad, jusqu’à minuit le 30 novembre, et le Bureau météorologique du pays avise :

Le niveau des eaux de certaines rivières dans l’ile de Trinidad baisse très lentement, tandis que les eaux d’autres cours d’eau restent proches de leur plus haut niveau. La saturation des sols entraine un lent ruissellement , et toute pluie supplémentaire le ralentira encore plus. Certaines communautés, touchées par ces inondations, courent toujours un risque modéré à élevé d’effets négatifs. On s’attend à une lente, mais néanmoins systématique baisse du niveau des eaux, dans la plupart des régions. Il convient toutefois de noter que le ruissellement sera également plus lent à marée haute.

Une utilisatrice de Twitter a ironisé :

À ce rythme, Trinidad n’aura même pas le temps de lancer une alerte rouge pour les risques de crues. D’ici là, nous serons tous sous l’eau

— Aaliyah🫶🏻 (@aaliyah_hosein7), le 28 novembre 2022

D’autres utilisateur·rices des réseaux sociaux, stupéfait·es de l’ampleur des effets du mauvais temps, ont posté des images et des vidéos des dégâts, des glissements de terrain et des eaux de crue aux routes détruites et aux véhicules renversés :

Glissement de terrain filmé à Brasso, dans le centre de Trinidad. https://t. co/FzKr0u5V3z pic.twitter.com/0GDbx7WUFA

— TTWeatherCenter (@TTWeatherCenter),le 28 novembre 2022

Mon père m’a appelé pour me dire ce que 2 semaines de pluie ont fait à ma belle Trinidad & Tobago😖 Routes détruites, glissements de terrain, coulées de boue, inondations, etc… #ClimateCrisis

— Lord Dokusei2 alias « Tanjiro » (@Savo33xx), le 28 novembre 2022

Les eaux de crue ont atteint 3 mètres, rendant difficile la tâche des équipes de secours qui tentaient d’atteindre les personnes sinistrées. Dans les zones les plus durement affectées, comme dans le quartier de Mafeking, dans le sud-est de Mayaro, juste au sud du marais Nariva, des agents de la Garde côtière et de la Force de défense de Trinidad-et-Tobago ont dû faire appel à des bateaux et à des camions lourds :

Aujourd’hui, l’ODPM, l’Office of Disaster Preparedness and Management [Bureau de gestion et de préparation des catastrophes], a organisé le déploiement d’un transporteur de troupes à Mafeking pour aider le personnel de T&TEC, la Trinidad & Tobago Electricity Commision, à rétablir l’électricité dans les zones inondées. Deux (2) canots avec du personnel du TTCG ont été redéployés à Bamboo Settlement #2. #ODPMTT #AllOfSocietyApproach pic.twitter.com/R5TOn7VVox

— ODPM Trinidad and Tobago (@ODPM_TT), le 29 novembre 2022

De nombreuses familles ont dû être évacuées de leurs maisons, et certaines structures en bois se seraient effondrées sous l’assaut des eaux de crue et des terres inondées, devenues instables :

je n’ai jamais rien connu de cette ampleur pour Trinidad heureusement pour ma famille nous ne sommes pas dans des zones inondables, mais j’ai le cœur brisé quand je pense à toutes ces familles 😔🙏

— paula jankie (@paulajankie), le 28 novembre 2022

Alors que le ministère du Développement social et des Services à la famille s’est engagé à fournir de la nourriture, une aide financière et un soutien psychologique aux victimes des inondations dispersées dans 67 communautés à travers le pays, de nombreux·ses utilisateur·rices de Twitter se demandaient comment le problème allait être résolu :

Aloooors…Qu'est-ce qu'on va faire pour atténuer les effets des inondations à Trinidad-et-Tobago ?
Dès qu’il pleut un peu, tout est inondé

— Le Sagiterroriste💕 (@itsbrittanicaaa), le 29 novembre 2022

En fait, c’est très inquiétant de voir à quelle vitesse Trinidad se retrouve inondée

— Clown Capital🍃 (@Ti_an_aaa), le 28 novembre 2022

 

Le soutien aux victimes des inondations a également été organisé par les chambres de commerce locales et d’autres associations professionnelles. Les efforts de nettoyage deviendront plus intensifs à mesure que les eaux de crue diminueront, et le ministre du Développement rural et des gouvernements locaux, Faris Al-Rawi, a souligné que les services publics doivent continuer à opérer, ce qui exige des effectifs complets.

Cependant, pour certain·es utilisateur·rices de Twitter, cela semblait être une impasse, car les inondations ont confronté les automobilistes, qui se rendaient et revenaient de leur travail, à d’importants embouteillages :

Combien de managers ont déclaré : « On sait qu’il y a toujours des inondations et qu’elles restent une menace. Par conséquent, je recommande que l’on travaille à partir de chez soi jusqu’à ce que les rivières retrouvent leur niveau normal. » Parce qu’en regardant la circulation de ce soir, il semble très improbable #Trinidad #inondation

— Shastri Changoor (@srchangoor), le 30 novembre 2022

 

De nombreuses routes étaient également impraticables en raison du niveau des eaux.

Le ministre Al-Rawi a également souligné la part que les activités humaines jouent dans les inondations, suggérant qu’il doit y avoir une certaine part de responsabilité :

Lorsque les gens délibérément construisent et empiètent sur les cours d’eau ou qu’ils pensent qu’il est acceptable de jeter un réfrigérateur dans un cours d’eau [il y a] des conséquences.

Les décharges sauvages et les mauvaises pratiques de développement ont longtemps été citées comme des facteurs qui favorisent les inondations dans le pays.

Cet·te utilisateur·rice de Twitter voulait vraiment remonter aux sources du problème :

Il faut que le Parlement de Trinidad se concentre sur le véritable problème, année après année, inondation après inondation, ça semble être une occurrence hebdomadaire maintenant. https://t. co/EUHGVQGReV

— Ghost (@Ghost10001O), le 29 novembre 2022

Pendant ce temps, le Bureau pour la préparation et la gestion des catastrophes, l’ODPM, effectuait une reconnaissance aérienne dans le but d’orienter l’élaboration d’une stratégie de secours aux inondations au niveau des collectivités locales :

Aujourd’hui, l’ODPM a collaboré avec la TT Air Guar, l’aviation militaire du pays, pour effectuer une reconnaissance aérienne des zones touchées par les inondations, qui sera utilisée pour appuyer la stratégie d’intervention du ministère du Développement rural et des Collectivités locales en cas d’inondation. https://t. co/BIwVwGyYfJ #ODPMTT #AllOfSocietyApproach pic.twitter.com/shw2BfPsDK

— ODPM Trinidad and Tobago (@ODPM_TT), le 28 novembre 2022

Alors que par mesure de précaution, les écoles du pays étaient fermées le lundi 28 novembre, certaines n’ont pu ouvrir leurs portes avant le mercredi à cause de dégâts trop importants. Les citoyen·nes ont également été avisé·es que les eaux d’inondation contaminées peuvent être vectrices d’infections dangereuses, telle la leptospirose [fr]. En même temps, les défenseur·seuses de l’environnement ont exhorté les résident·es à ne pas tuer les animaux sauvages déplacés par les eaux de crue.

Le Caribbean Institute for Meteorology and Hydrology (CIMH), basé à la Barbade, a averti que les fortes pluies qui sont la cause de ces inondations pourraient se poursuivre jusqu’en décembre, posant ainsi un risque supplémentaire pour la région dans son ensemble.

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