Les Togolais revendiquent leurs droits sur la toile

Capture d'écran de la chaîne YouTube de France 24 English.

Partout dans le monde, jeunes comme adultes n’hésitent pas à lever la voix pour dénoncer la mauvaise gouvernance dans différents domaines, et réclamer par la même occasion le bien-être des populations au niveau communautaire, national, régional, et même continental. Au Togo comme ailleurs, de nombreux activistes se font ainsi entendre.

Défense des droits humains, des droits des femmes et du féminisme, promotion de l'état de droit et de la gouvernance démocratique, protection de l’environnement et lutte contre le changement climatique: tous ces domaines sont repris par les jeunes Togolais qui font de l’activisme leur cheval de bataille. Ils dédient leur énergie à ces luttes car ils sont convaincus du changement qu’ils peuvent provoquer à travers leurs actions.

L’environnement et le changement climatique

Le Togo n'est pas épargné par les conséquences de la dégradation de l'environnement et du changement climatique notamment causé par les productions d’énergies, l'abattage de forêts, et les nombreuses émissions de gaz à effet de serre. La population demande beaucoup plus d’engagement, d’initiatives et de programmes de la part des autorités étatiques, toutefois l’implication des communautés touchés reste d'autant plus importante qu'elles sont les couches les plus concernées par les effets dévastateurs de ces phénomènes.

Kevin Ossah, activiste climat et Directeur de l’ONG OJEDD International, est l’un des ces jeunes qui fait bouger les choses dans les communautés, y compris les plus reculées du pays. Grâce à son activisme, il fait retentir le nom du Togo et de l’Afrique lors de grandes rencontres et sommets internationaux sur l’environnement et le changement climatique. Il a incité beaucoup de jeunes à s’engager pour la préservation de l’environnement et a suscité un changement de mentalité chez certains Togolais. Il a ainsi réussi à implanter son organisation OJEDD International dans 16 pays à travers le monde. Cette organisation a été le porte voix des jeunes Africains au sommet “Youth4Climate : Driving Ambition”, tenu du 28 au 30 septembre 2021 à Milan en Italie.

Nadège Abidé Boumogue est un autre grand nom de l'activisme togolais qui s’illustre pour la cause climatique et la protection de l'environnement dans sa région et sur le plan national. Ses engagements lui ont permis d’être sélectionnée et de participer à la CoP 27 tenu du 6 au 18 novembre 2022 à Sharm El-Sheik en Egypte.

Edem Dadzie et Hector Namangue sont deux journalistes environnementalistes qui font également de l’activisme climatique. Le premier est responsable du site www.lepapyrus.info, un média d'information générale qui accorde une place importante à l'actualité environnementale, et directeur de l'association Afrique Eco 2100, qui fait la promotion d'une Afrique écologique. Le second est directeur du site environnementaliste www.vert-togo.tg. Il a aussi pris part à la Cop 27 pour partager son expérience d'activiste:

Des jeunes activistes des droits des femmes et du féminisme

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’engager pour la défense de leurs intérêts. Préoccupée par la perception et le traitement réservé à la femme, Elsa M’Bena Ba est l’une des pionnières du combat féministe au Togo. Avec Reyhanath Toure Mamadou, Floriane Klinklin Acouetey et bien d’autres jeunes femmes, elles ont posé les jalons d'un un mouvement qui rassemble aujourd’hui d’autres filles victimes d’abus et de violences basées sur le genre (VBG).

Sharon Mukwawaya, est une autre figure des jeunes défenseuses des droits des femmes au Togo. Elle et les jeunes femmes citées plus haut sont également les fondatrices de la communauté Les Négresses Féministes au Togo. Elles ont le mérite d'avoir organisé deux colloques de féministes au niveau national et régional.

Un activisme politique qui dérange

Fovi Katakou, Foly Satchivi, Jean-Paul Oumolou, Farida Nabourema sont tous des activistes politiques engagés pour la bonne gouvernance et la démocratie au Togo. Leur vision consiste à imaginer une vie épanouie et libre pour leurs concitoyens. Cet engagement leur a valu des séjours en prison. Fovi Katakou et Folly Satchivi ont été toutefois libérés suite – à des mobilisations et appels à libération de la part d'ONG au plan national, régional et international.

Malgré de nombreux appels, Jean-Paul Oumolou, est lui toujours en prison. Il lui est reproché d’avoir incité, à travers des vidéos, les forces de l’ordre au soulèvement contre le régime de Faure Gnassingbé, président du Togo depuis 2005.

Farida Nabourema est une dissidente et militante opposée au régime de Faure Gnassingbé. Elle est fondatrice du mouvement « Faure Must Go », appelant à la résistance civile dans l'intérêt de la démocratie au Togo. Résidente aux États Unis depuis ses 18 ans, et continue de lutter à travers ses publications et déclarations pour la fin du long règne de Gnassingbé.

S'il vous plaît, venez assister au changement au #Togo. Nous sommes déterminés à faire tomber pacifiquement le plus ancien régime militaire d'#Afrique. Aidez-nous à gagner notre combat en partageant la vidéo de la manifestation d'aujourd'hui. 50 ans de dictature suffisent. #Fauremustgo #Togodebout

En Afrique, l'activisme qui privilégie l’action directe n’est pas bien vu des gouvernements car il entre souvent en conflit avec leurs intérêts économiques et politiques. Le Togo n’y fait pas exception.

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