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Le carnaval tant attendu de Trinité-et-Tobago propose une playlist super soca

Catégories: Trinité-et-Tobago, Arts et Culture, Médias citoyens, Musique
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Bunji Garlin, artiste de musique soca trinbagonienne, à l'OVO Fest 2017 à RBC Echo Beach, Toronto. Photo de [1] The Come Up Show sur Flickr (CC BY 2.0) [2]

Les amoureux du carnaval de Trinité-et-Tobago, qui ont été privés [3] du carnaval durant deux ans, et ce à cause de la pandémie de COVID-19 [4], prédisent depuis longtemps que le festival de 2023 sera légendaire. La musique est l'ingrédient clé qui détermine l'ambiance du Carnaval ressentie par les participants. La Soca [5] est la musique du Carnaval de Trinité-et-Tobago. Ainsi, lorsqu'elle est au rendez-vous, il est difficile d'y résister.

Bien que de nombreux groupes aient choisi de jouer des airs traditionnels pour le concours Panorama de 2023 [6], et que certains amoureux du carnaval aient exprimé [7] leur incompréhension à l’égard des offres Calypso Fiesta pour cette année, il y a un bon nombre de chansons fortes et uniques qui inspirent la fête. Les fêtards sautent, bougent [8] et profitent pleinement du festival.

« Hall of Fame » par Mical Teja

Dès la première ligne – «Doh worry lover, doh worry ‘fren, doh worry pardna, yuh go see ‘ting again …» (Ne t'inquiète pas, joli cœur, ne t'inquiète pas, frère, ne t'inquiète pas, pardonne, tu vivras encore). – il vous fera vivre toutes les sensations. Vous pouvez imaginer à quoi ressembleront les rues de Port of Spain le lundi et mardi du carnaval, après avoir été désertes ces deux dernières années pendant ce qui aurait normalement été des jours de fête. Cette chanson réussit parfaitement à capturer la fébrilité que les gens ont ressentie, puis la libère dans un élan de renaissance joyeuse. Des points supplémentaires pour l'hommage rendu aux musiciens, aux artistes et aux concepteurs révolutionnaires dont le dévouement et l'amour de l'art font de ce festival le rituel vénéré qu'il est, ainsi que pour le changement de tonalité qui intervient juste après le milieu de la chanson. Cela contribue à augmenter l'excitation et à booster l'énergie. Titre bonus : La collaboration de Teju avec Freetown Collective, «Mas» [9], qui capte avec dextérité les racines et l'esprit du carnaval de Trinité-et-Tobago.

« Come Home » par Nailah Blackman et Skinny Fabulous

Une chanson qui, à première vue, semble parler de deux amants qui réaffirment leur amour, «Come Home» parle en réalité de l'histoire d'amour que les Caraïbes entretiennent avec le carnaval. Le serment collectif de ne plus jamais considérer sa joie et sa beauté comme acquises fait vibrer les cordes sensibles, même si les fêtards s’évadent et rattrapent le temps perdu. Titre bonus : Dans le même esprit, la chanson «Never Again» [10] de Machel Montano souligne l'attachement des carnavaliers à la fête.

« Hard Fête » par Bunji Garlin

Passant d'une vibe nostalgique à un style ragga [11], «Hard Fete» va directement à l'essentiel : «Je ne suis jamais venu ici pour faire du stand up ; je suis venu pour faire la fête !». Le «Show meh yuh hand», cet air de soca puissant, est un message du type «don't-mess, Jah-bless» qui fait frémir les fêtards et reflète l'énergie du «leggo» [12]qui rend l'expérience du Carnaval transcendante.

« Upgrade Yuh Man » par Fay-Ann Lyons

Rappelant le message de «Upgrade U» [13] de Beyoncé, mais avec une touche de soca, Fay-Ann Lyons, la femme de Garlin, est sans vergogne  — aucun euphémisme lorsqu'on évoque le péril perpétuel du carnaval – l'infidélité – plus connue à Trinité-et-Tobago sous le nom de «horn [14]». La chanson a un côté groovy, presque zouk [15], alors qu'elle annonce aux femmes qu'elle leur offre une faveur en faisant de leurs hommes des meilleurs amants : «Félicite ta copine pour son travail si bien fait… dis ‘merci’ non… de rien !». L'humour et l'assurance avec lesquels cette chanson est livrée font qu'il est pratiquement impossible pour quiconque, même pour les personnes qui ont été victimes d'infidélité, d'être «vex» par son «flex».

« Bless This Party » par Patrice Roberts

Un joyau inattendu qui s'inspire de la révérence intemporelle de «High Mas [16]» de David Rudder. Patrice Roberts fait appel à une puissance supérieure pour bénir et protéger les fêtards, même ceux et celles qui viennent faire la fête «avec de mauvaises intentions»; « Des personnes dérangées sont présentes à cette fête». Compte tenu du taux de criminalité élevé [17] à Trinité-et-Tobago et des préoccupations [18] des femmes, en particulier lorsqu'elles quittent leur domicile, cette chanson est un mantra apaisant et rassurant qui rappellera aux Trinidadiens ce qu'ils font de mieux : veiller les uns sur les autres.

Consultez la deuxième partie de cet article afin de découvrir davantage la musique soca du carnaval.