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Ne laisser personne pour son compte : la promotion des langues autochtones du Ghana

Catégories: Médias citoyens, Rising Voices

Photo fournie par Mohammed Kamal-Deen Fuseini et utilisée avec sa permission.

En tant que militant linguistique cherchant à ce que « personne ne soit laissé pour son compte à cause de la barrière linguistique », Mohammed Kamal-Deen Fuseini a travaillé sur des projets Wikimedia visant à promouvoir les langues autochtones du Ghana.

Actuellement, il est co-responsable de la communauté gurene [1] Wikimedia ainsi que membre de l'équipe du groupe d’utilisateurs dagbani [2] Wikimedians .

Selon Mohammed, la langue gurene ou farefare [3] [fr] n'était pas enseignée dans les écoles jusqu'à récemment. En conséquence, des générations de locuteurs plus âgés n'ont pas développé d'alphabétisation dans leur langue, ce qui a posé des problèmes pour son utilisation dans les espaces numériques. Cependant, une partie de la situation est en train de changer avec une nouvelle génération qui cherche à placer leur langue sur la carte numérique. C'est l'une des raisons pour lesquelles il fait partie de l'équipe de planification de la prochaine rencontre ghanéenne des langues Wikimedia [4] qui aura lieu du 12 au 14 mai 2023. De plus, Mohammed prendra en charge le compte Twitter rotatif @DigiAfricanLang [5] pour partager des nouvelles avant et pendant l'événement.

Rising Voices a interviewé Mohammed sur son travail et sur ses aspirations pour les langues ghanéennes.

Rising Voices (RV) : Quel est l'état actuel de votre langue, en ligne et hors ligne ?

Mohammed Kamal-Deen Fuseini (MKF): Dans l'espace hors ligne, la langue gurene/farefare est actuellement parlée par plus de 800 000 personnes dans les villes et villages de la région du Haut Ghana oriental. Il s'agit d'un programme majeur de tutelle à l'Université de Winneba, sur le campus d'Ajumako. Il est également étudié en tant que cours dans la plupart des collèges d'enseignement du Ghana et en tant que matière dans les écoles de base de la région du Haut Ghana oriental.

Dans l'espace numérique, c'est actuellement une langue sur Wikipédia. Elle est aussi utilisée pour former des algorithmes d'IA pour parler et traduire entre gurene et l'anglais sur l'application khaya [6] .

RV : Quelles sont vos motivations pour voir votre langue présente dans les espaces numériques ?

MKF : J'ai un rêve, et dans ce rêve, je vois un avenir où tous les contenus éducatifs seront rendus accessibles dans ma langue pour que les gens comprennent facilement, plus rapidement et mieux. Une fois que nous avons mis la langue en ligne, nous lui avons donné vie jusqu'à la fin des temps, de sorte que même lorsque le dernier locuteur meurt, la langue continue de vivre.

MKF : Selon vous, quelles mesures concrètes peuvent être prises pour encourager les jeunes à commencer à apprendre leur langue ou à continuer à l'utiliser ?

Célébrer la langue et la culture gurene peut être un puissant moyen de motiver les jeunes à apprendre et à utiliser la langue. Cela peut se faire par le biais de festivals, de camps linguistiques et d'autres événements culturels qui favorisent l'utilisation et l'appréciation de la langue.

Les parents et les dirigeants communautaires devraient encourager les jeunes à utiliser la langue gurene dans leur vie quotidienne en la parlant à la maison, lors de rassemblements communautaires et lors d'événements culturels. Cela contribue à renforcer l'importance de la langue et encourage son utilisation continue.

Les programmes d'immersion peuvent aider les jeunes à apprendre et à utiliser la langue dans un cadre naturel et immersif. Ces programmes peuvent être organisés pendant les vacances scolaires ou dans le cadre d'activités périscolaires.