Cet article a été initialement publié sur Cari-Bois Environmental News Network.
Par Carolee Chanona
Ce faisant, il s'agissait d'un nouveau signe de l'adhésion du Belize aux partenariats public-privé qui contribuent à garantir l'intégrité écologique et la viabilité à long terme de l'environnement naturel du pays. Au 16 mars de cette année, 16 des 36 accords de sites ont été signés et seront gérés dans le nouveau cadre.
À ce jour, près de 40 % du territoire du Belize a été protégé d'une manière ou d'une autre, et les partenaires de la cogestion ont été à l'avant-garde de ces efforts.
Bien que le Belize ait à peu près la même taille que l'État américain du New Jersey, il compte 103 zones protégées dans le cadre de son vaste système national de zones protégées (National Protected Areas System – NPAS). Il s'agit de réserves forestières, de réserves naturelles, de parcs nationaux, de réserves marines, de réserves privées, de sanctuaires de la vie sauvage, de monuments naturels, de sanctuaires d'oiseaux, de réserves de frayères et de réserves archéologiques.
Nicole Solano, directrice générale du Ministère du Tourisme du Belize, a déclaré que plus de 60 % des voyageurs visitent au moins une zone protégée pendant leur séjour au Belize.
Utiliser l'écotourisme pour financer le développement
Si le patrimoine naturel du Belize est une source de fierté, il constitue également une part importante et vitale de l'économie du pays.
On estime que le tourisme contribue à 45 % du produit intérieur brut (PIB) du pays, alors que la moyenne des Caraïbes est de 15,2 % du PIB, et qu'il sert à financer la gestion directe de ces parcs, notamment par le biais des droits d'entrée, etc.
Lorsqu'il quitte le Belize, chaque visiteur doit s'acquitter d'une taxe de conservation de 20 USD, qui fait partie de la taxe de départ du pays. Les recettes générées par ces taxes contribuent directement au fonds Protected Areas Conservation Trust (PACT), et constituent son principal financement. Pas moins de cinq pour cent de tous les revenus générés pour le PACT sont déposés dans un fonds de dotation.
Au fil du temps, le PACT, bénéficiant d'un mécanisme de financement par subvention, est devenu une entité nationale d’exécution (national implementing entity – NIE) accréditée par le Belize pour le Fonds d'adaptation. Le PACT est la deuxième entité nationale d'Accès Direct au Fonds Vert pour le Climat dans les Caraïbes, et la première au Belize.
Renforcer les capacités, obtenir l'adhésion des communautés et étendre la protection
L'évolution de la conservation s'accompagne de celle des cogestionnaires et de leur rôle. Compte tenu de la nécessité de maintenir l'intégrité des zones protégées, les cogestionnaires se tournent vers des pratiques de gestion flexibles telles que la planification de scénarios et la gestion adaptative.
Outre la mise en œuvre des réglementations, les pratiques de cogestion concernent le bien-être des communautés, la recherche sur la biodiversité et l'utilisation durable des ressources. Par exemple, des entités de soutien de la conservation comme la Belize Audubon Society (BAS) vont plus loin dans leurs accords de cogestion. La BAS a mis en place un programme de surveillance de la biodiversité dans certains des sites les plus riches en biodiversité topologique du Belize.
D'autres groupes, comme les Amis pour la conservation et le développement (Friends for Conservation and Development), surveillent méticuleusement les étendues sauvages du parc national du Chiquibul contre les braconniers de l'ara rouge.
En septembre 2022 (fin de la saison de nidification de l'ara rouge), grâce aux 13 bénévoles qui ont participé au travail ardu et au suivi biologique de l'unité de recherche de la FCD, 24 aras ont été remis dans la nature.
Le succès de la cogestion peut être attribué à sa capacité à intégrer l'influence locale dans les actions gouvernementales telles que l'application de la loi, la surveillance de l'habitat, l'éducation, la sensibilisation et la participation de la communauté.
Cependant, pour une optimisation maximale, les différents types de zones protégées au Belize sont tous gérés différemment. Les aires marines protégées (AMP) sont gérées par le gouvernement, par l'intermédiaire du Ministère de la Pêche, tandis que les parcs nationaux et les sanctuaires de la vie sauvage sont cogérés. En outre, chaque zone protégée dispose de ses propres règles, qui sont mises en œuvre par le gestionnaire de la zone protégée.
La transformation du Belize en un géant de la conservation
Le 1er décembre 2022, le Ministère du Développement durable, du changement climatique et de la gestion des risques de catastrophes a officiellement conclu un partenariat public-privé avec des partenaires de la conservation, comme la BAS. L'association est la plus ancienne organisation non gouvernementale de conservation du Belize. Elle protège sept sites, dont le plus gros sanctuaire de jaguars et le célèbre Grand Trou Bleu.
La FCD a également conclu un partenariat officiel. Le groupe est cogestionnaire des 1700 km2 de forêt tropicale du parc national de Chiquibul.
Estimé à quatre fois la taille de la Barbade, le parc est la plus grande zone protégée du Belize et abrite le plus grand réseau de grottes d'Amérique centrale.
Récemment, The Nature Conservancy (TNC) et ses partenaires ont conclu un accord de 76,5 millions de dollars pour protéger 950 km2 de forêt tropicale dans le nord du Belize, connue sous le nom de forêt maya du Belize.
Avec la zone de conservation et de gestion du Rio Bravo voisine, que TNC a contribué à créer en 1989, la forêt constituera le point d'ancrage d'un réseau de 45 000 km2 de terres protégées. La BAS travaille avec les communautés de la forêt Maya depuis 1969.
Qu'il s'agisse de l'apiculture du Maya Mountain Honey Group ou de la reconnaissance des oiseaux dans les zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO), les efforts se sont concentrés sur le renforcement des capacités des groupes locaux. Ainsi on espère qu'ils pourront continuer à gérer durablement leurs ressources naturelles et à réduire leurs pressions socio-économiques grâce à des moyens de subsistance alternatifs.
Amanda Burgos-Acosta, directrice générale de la Belize Audubon Society affirme : «nous voulons soutenir les personnes qui vivent sur et autour du site et assumer leur rôle d'intendants responsables. Leur adhésion est un facteur essentiel de cet équilibre».
Plus de quarante ans après la désignation de sa première zone protégée en vertu de la loi sur les parcs nationaux (National Park Systems Act) en 1982, le Belize continue de faire des progrès considérables dans le domaine de la conservation de l'environnement grâce à des politiques qui protègent la richesse des biens naturels du pays.
Le cadre de cogestion n'est plus un simple gentleman's agreement, mais une validation du travail des parties prenantes à l'intérieur et à l'extérieur des parcs.