Les mots ont la parole: Épisode #23

Des clients patientent pour être servis auprès d'un Tourne-dos ; capture d'écran de la chaîne YouTube de Le360 Afrique

Les différentes versions de la langue française qui se parlent aux quatre coins du monde ne se ressemblent pas toujours. Dans notre rubrique “Les mots ont la parole”, nous mettons à l’honneur les mots ou expressions qui sont spécifiques à une région, un pays, une communauté, mais aussi les intraduisibles qu’on garde en français tels quels, ou qu’on traduit à moitié, et enfin les mots français qui passent dans d’autres langues et ne se traduisent pas, mais prennent parfois un nouveau sens.

Tous nos épisodes précédents sont à retrouver ici: Les mots ont la parole.

Aujourd’hui, nous avons choisi ces trois termes et expressions:

Mipaturaka : ce mot malgache est issu du verbe français « pâturer ». Une partie de l’orthographe française (-patu-) est gardée dans l’écriture du mot. Si en français on  le terme pâturer s'emploie pour les animaux, ‘paturaka’ en malgache est un terme argotique qui est employé pour désigner une personne qui « vagabonde », « traîne » , « erre sans but/direction ».

Ce mot est très présent dans le vocabulaire dans les rues d’Antananarivo au quotidien, employé autant par les jeunes que les plus âgés.

On peut retrouver le terme “Mipaturaka” dans cette chanson intitulée « Sambofiare» (Arche) de l'artiste-chanteur Tioramar :

Tourne-dos : ce terme désigne une sorte de restaurant courant dans les rues en milieu urbain comme rural dans de nombreux pays d'Afrique. Contrairement aux restaurants logés dans des cadres chics et disposant de confort, la particularité des “Tourne-dos” est qu’ils sont situés en plein air. Très fréquenté et très populaire, le tourne-dos est souvent tenu par une femme assise servant ses clients qui par la suite s’assoient le dos tourné vers la rue tout en dégustant leur repas, comme l’explique cette vidéo :

On retrouve ce genre de restaurants tout près des usines, des marchés, des centres hospitaliers, des universités et des lieux très fréquentés dans les villes et les campagnes, où les riverains prennent leur petit déjeuner, le déjeuner (le repas de midi) et parfois le dîner (repas du soir). Manger dans les “Tourne-dos” ne nécessite pas de fortes sommes d'argent car les prix sont abordables, ce qui explique leur popularité.

Comme l’illustre cette vidéo de Santé en Afrique, les conditions d’hygiène ne sont pas toujours bien respectées, mais cela n’empêche pas les habitués de ces lieux d'y trouver satisfaction.

Vendre du piment : dans le contexte camerounais, “vendre du piment” est une expression très argotique qui fait allusion à la prostitution. Dans ce pays de l'Afrique centrale, une vendeuse de piment est une travailleuse du sexe.

Si vous avez des mots ou expressions à partager pour les faire figurer dans notre rubrique “Les mots ont la parole” contactez-nous: filip.noubel@globalvoices.org ou jean.dedieusovon@globalvoices.org

Commentez

Merci de... S'identifier »

Règles de modération des commentaires

  • Tous les commentaires sont modérés. N'envoyez pas plus d'une fois votre commentaire. Il pourrait être pris pour un spam par notre anti-virus.
  • Traitez les autres avec respect. Les commentaires contenant des incitations à la haine, des obscénités et des attaques nominatives contre des personnes ne seront pas approuvés.