
Un groupe d'Almajiri au Nigeria ; capture d'écran de la chaîne YouTube de Journeyman Pictures
Les différentes versions de la langue française qui se parlent aux quatre coins du monde ne se ressemblent pas toujours. Dans notre rubrique “Les mots ont la parole”, nous mettons à l’honneur les mots ou expressions qui sont spécifiques à une région, un pays, une communauté, mais aussi les intraduisibles qu’on garde en français tels quels, ou qu’on traduit à moitié, et enfin les mots français qui passent dans d’autres langues et ne se traduisent pas, mais prennent parfois un nouveau sens.
Tous nos épisodes précédents sont à retrouver ici: Les mots ont la parole.
Aujourd’hui, nous avons choisi ces trois termes et expressions:
Gamín Ce mot d’espagnol colombien écrit avec un accent aigu sur le i et prononcé “gamine” est utilisé pour nommer les enfants des rues – en général des garçons, qui dorment où ils peuvent, errent dans la ville, volent ou mendient pour survivre, envahissent les grands rassemblements comme les matchs de foot, voyagent en bus sans payer.
Ce mini-documentaire illustre le quotidien d’un “gamín” dans Bogota, la capitale de la Colombie.
Surtourisme ce mot décrit un phénomène bien connu mais vient juste de rentrer dans le dictionnaire du Petit Robert en 2025. C’est un calque du terme anglais “overtourism” qui s’applique aux situations de tourisme intensif qui finissent par détruire la qualité de vie des habitants locaux, ou de la nature locale. De nombreux mouvements rejettent le surtourisme qu’ils considèrent comme une forme d’invasion et demandent des politiques qui protègent leur mode de vie.
Ce reportage explique le phénomène du surtourisme en Provence:
Almajiri ce mot transhumance fait partie de mots issus de la langue haoussa, parlée par plus de 55 millions de personnes en Afrique de l'Ouest, et utilisés comme tels sans traduction en français. Ce mot est toutefois emprunté au départ à la langue arabe:مُهَاجِر muhājir signifie « migrant ».
Almajiri en langue haoussa fait référence aux enfants des écoles coraniques, en particulier au Nigéria. Ces enfants sont, dans la plupart des cas, des mendiants et analphabètes qui ont du mal à s’intégrer dans la société. Certains d’entre eux trouvent leur voie à travers l’enseignement religieux, d’autres restent à la rue, et deviennent souvent la cible privilégiée de groupes extrémistes.
Si vous avez des mots ou expressions à partager pour les faire figurer dans notre rubrique “Les mots ont la parole” contactez-nous: filip.noubel@globalvoices.org ou jean.dedieusovon@globalvoices.org